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Actualités - ANALYSE

Bande frontalière - Surenchères faciles après les propos de Hoss Même la référence à la 426 est critiquée !

Un ancien ministre s’étonne de la levée de boucliers provoquée par les déclarations du président du Conseil à la radio britannique. M. Hoss, qui est également ministre des Affaires étrangères, s’était pourtant limité au cadre des résolutions de l’Onu, la 425 et son corollaire la 426, pour rappeler que leur application conduirait à la réhabilitation de la convention d’armistice de 1949. «Le chef du gouvernement, souligne cette personnalité, n’est responsable ni des extrapolations israéliennes qui ont suivi ses propos ni des commentaires de la station qui l’a interviewé. On lui reproche de s’engager sur une voie de concessions. Ce n’est pas exact car il s’en tient en toute orthodoxie à la position sempiternelle du Liban : attachement total aux résolutions des Nations unies». Et de rappeler que l’alinéa 7 de la 426, qui définit les mécanismes d’application de la 425, stipule que «la mise sur pied d’une force spéciale des Nations unies (pour superviser le retrait israélien) constituera une mesure provisoire, jusqu’à ce que le gouvernement libanais soit à même d’assumer complètement ses responsabilités au Sud-Liban. La proclamation ultérieure de la fin du mandat de cette force par le Conseil de sécurité n’aura pas d’effet sur la poursuite des travaux de la commission mixte d’armistice israélo-libanaise, ainsi que le précise la décision du Conseil de sécurité à ce propos». À partir de là, l’ancien ministre cité, dont toute la sympathie va évidemment à M. Hoss, se demande si «le culte des surenchères faciles veut maintenant pousser les autorités de ce pays à dénoncer la convention d’armistice de 1949 après le retrait israélien. Ne voit-on pas qu’il faut un cadre pour régir les relations entre les deux pays voisins en attendant la conclusion d’une paix globale dans la région, faute de quoi Israël n’en ferait qu’à sa tête… Cela fait maintenant cinquante ans que dans tous ses recours aux Nations unies, le Liban conscient de ses intérêts, réitère son attachement à la convention d’armistice. C’est au contraire Israël qui a toujours cherché à faire annuler ces accords. Et à partir de 1967, Tel-Aviv a soutenu que le traité était devenu caduc. À cause d’une bévue mineure de Beyrouth, qui avait déclaré à l’issue de la guerre de Juin approuver la suspension d’armes décrétée par l’Onu, comme si le Liban avait pris part aux hostilités. Deux ans plus tard en1969, les Israéliens ont de même affirmé que la convention du Caire conclue par les Libanais avec l’OLP était aussi une dénonciation des accords de Rhodes. Mais à diverses reprises les Nations unies avaient par la suite confirmé que le cadre de 1949 restait valide. Et cet appui international sans faille à la position juridique du Liban avait finalement porté Israël à reconnaître la 425, fût-ce du bout des lèvres et d’une manière tronquée». Le statu quo frontalier Dès la première invasion de 1978, le 13 août de cette année-là très précisément, le délégué libanais au Palais de verre de New York, à l’époque Ghassan Tuéni, informait les autorités libanaises, par dépêche diplomatique numéro 254, que «l’attention du Conseil de sécurité a été attirée par lettre officielle et par la proclamation d’un échange de lettres sur la réactivation de la convention d’armistice. Et partant, sur le fait qu’Israël est de nouveau disposé à considérer les accords de 1949 comme toujours valides. Ce qui implique un retour au statu quo ante frontalier, dans le cadre juridique normal qui précédait l’invasion. Nous demandons par conséquent aux forces internationales et au Conseil de sécurité d’assumer la responsabilité de l’application de la convention d’armistice dans tous ses chapitres». Les critiques de Hariri Toujours est-il que M. Hoss a essuyé de vives critiques à la suite de ses déclarations radiodiffusées. Parce que les milieux politiques qui se livrent à des surenchères de radicalisation, en volant au secours d’une victoire de la résistance qui semble se rapprocher, s’avisent que les mesures de sécurité réclamées par Israël sont déjà contenues dans la convention d’armistice de 1949. Qu’ils veulent donc faire abroger, pour ne rien céder à l’ennemi. Ils reprochent dès lors à M. Hoss d’avoir dit qu’avec la réhabilitation de la convention de 49 «les frontières seront sûres». De fait l’alinéa 2 de l’article 3 de la convention interdit formellement «à toute catégorie des forces terrestres, maritimes aériennes militaires ou paramilitaires relevant de l’un ou de l’autre de deux protagonistes de perpétrer des actes de guerre ou d’agression, de capturer les civils dans le territoire de l’autre partie, de franchir la ligne de démarcation définie dans l’article 5 de cette convention, de violer l’espace aérien ou les eaux territoriales situées en deçà de trois milles marins de la côte dépendant de l’autre partie». L’article suivant, le numéro 3, affine encore l’interdiction en précisant qu’elle s’étend à toute action d’hostilité qui serait commise à partir d’un territoire contre le territoire voisin. Toujours est-il que, selon les loyalistes, ces dispositions générales de la convention d’armistice de 1949 n’ont rien à voir avec les conditions posées aujourd’hui par un Israël qui veut pouvoir contrôler lui-même l’efficacité des verrous de sécurité frontaliers en territoire libanais, après son retrait. Il reste que l’ancien chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, critique son successeur et estime qu’il est inopportun «de remettre sur le tapis en ce moment même la convention d’armistice, car l’intérêt du Liban n’y trouve pas son compte, du moment qu’Israël peut exploiter un tel thème pour nous tendre de nouveaux pièges». À quoi les loyalistes répondent que, de toute façon, Israël ne manque jamais de prétextes pour manœuvrer. Ainsi, la référence à la 426 n’est pas meilleure qu’à la convention d’armistice. Car cette résolution, qui détaille répétons-le, la façon d’appliquer la 425 dit textuellement dans son alinéa 8 : «Pour faciliter la mission de la Force intérimaire des Nations unies, surtout en ce qui a trait à l’accélération du retrait israélien, il peut s’avérer nécessaire de mettre au point avec Israël et le Liban des dispositions, comme première mesure d’application de la résolution du Conseil de sécurité. Les deux parties sont censées développer dans ce cadre la meilleure coopération possible avec la Finul».
Un ancien ministre s’étonne de la levée de boucliers provoquée par les déclarations du président du Conseil à la radio britannique. M. Hoss, qui est également ministre des Affaires étrangères, s’était pourtant limité au cadre des résolutions de l’Onu, la 425 et son corollaire la 426, pour rappeler que leur application conduirait à la réhabilitation de la convention...