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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - L'affaire du pétrole frauduleusement revendu Barsoumian, Saadé et Azar inculpés au terme d'une journée-marathon(photo)

L’affaire du pétrole brut revendu frauduleusement sous le label «résidus pétroliers», dans laquelle serait impliqué l’ancien ministre du Pétrole Chahé Barsoumian, a connu hier un développement décisif. Un mandat d’écrou a en effet été décerné à l’encontre de l’ancien ministre du Pétrole, au terme d’une journée-marathon entamée à 9h30 et terminée à minuit trente. M. Barsoumian est accusé de «détournement de fonds par voie de falsification de documents, ce qui a entraîné un préjudice à l’intérêt général et aux biens publics». Au cours de la journée d’hier, le premier juge d’instruction de Beyrouth Saïd Mirza a interrogé M. Badaoui Semaan, chef du département des affaires économiques et financières au ministère de l’Industrie et du Pétrole, Mme Wadad Saadé, chef du département des affaires commerciales au ministère, et M. Nagi Azar, directeur de la compagnie de fret pétrolier Euro-Golf. Des mandats d’écrou ont été également décernés à l’encontre de Mme Saadé et de M. Nagi Azar, tandis que M. Mirza décidait de relaxer M. Badaoui Semaan, contre l’avis du parquet. A ce jour, neuf personnes sont en état d’arrestation dans cette affaire. Le sort final de M. Nicolas Nasr, ancien directeur du Pétrole, se décidera à l’issue de son interrogatoire, aujourd’hui. Dans la journée, en raison de questions de procédure, M. Mirza n’avait pu encore interroger M. Barsoumian. En effet, l’avocat de l’ancien ministre, M. Akram Azouri, a fait hier appel contre une décision de l’Ordre des avocats autorisant implicitement les poursuites contre M. Barsoumian. L’avocat a demandé en outre que son client soit jugé par la Haute Cour chargée de juger les présidents et ministres prévue par la Constitution. L’on a cru un moment que l’appel de M. Azouri serait pris en considération. Pour sa part, son avocat avait refusé d’anticiper sur les décisions que pourrait prendre le juge d’instruction en ce qui concerne la recevabilité de son recours. Entre-temps, M. Barsoumian, qui avait été conduit menottes aux poignets au bureau du magistrat instructeur, avait regagné ensuite le dépôt du Palais de justice. La décision de l’Ordre des avocats a été adoptée au cours d’une réunion extraordinaire du Conseil de l’Ordre, sous la présidence de M. Antoine Klimos. Le barreau de Beyrouth a jugé que les faits reprochés à l’ancien ministre ne sont pas en rapport avec l’exercice de la profession d’avocat, et que l’Ordre n’a donc pas à se prononcer à ce sujet. Concrètement parlant, cela revenait à abandonner l’homme à son sort et à dire que l’Ordre ne s’oppose pas aux poursuites engagées. L’avocat de M. Barsoumian a pour sa part objecté à cette décision, estimant que l’autorisation demandée à l’Ordre n’est pas régulière, car elle intervient après l’ouverture de l’enquête, l’arrestation et la garde à vue. Dans une conférence de presse improvisée au Palais de justice, M. Azouri a estimé que c’était au parquet financier, et non au premier juge d’instruction de Beyrouth, M. Saïd Mirza, de demander à l’Ordre des avocats l’autorisation nécessaire à l’engagement des poursuites judiciaires, puisque c’est à la demande de ce parquet que M. Barsoumian avait commencé par être entendu. Il a donc jugé que toute la procédure est entachée d’erreur. Parallèlement, M. Azouri a fait valoir que les tribunaux pénaux sont incompétents pour juger son client, et que ses actions relèvent de la compétence de la Haute Cour chargée de juger les présidents et ministres. Interrogé sur la durée de la garde à vue de M. Barsoumian, M. Azouri a affirmé que «l’on doit considérer que M. Barsoumian se trouve au dépôt du Palais de justice de son plein gré», laissant ainsi entendre que la prolongation de cette garde à vue, tant qu’un mandat d’arrêt en bonne et due forme n’a pas été décerné à l’encontre de l’ancien ministre, est irrégulière. M. Barsoumian, a précisé son avocat, est poursuivi en justice en vertu des articles 360, 362, 363, 367, 476, 457, 213 et 217 du Code pénal, pour trafic d’influence, faux en écriture et participation criminelle. Il y a lieu de noter que les audiences de M. Mirza et l’interrogatoire des prévenus se sont déroulés en présence d’un avocat représentant l’État, M. Hafez Jaber. Selon les milieux judiciaires, ce développement est important dans la mesure où il laisse entendre que l’État libanais a décidé de se porter partie civile dans ce procès. M. Jaber accuse les prévenus d’usage de faux et d’escroquerie.
L’affaire du pétrole brut revendu frauduleusement sous le label «résidus pétroliers», dans laquelle serait impliqué l’ancien ministre du Pétrole Chahé Barsoumian, a connu hier un développement décisif. Un mandat d’écrou a en effet été décerné à l’encontre de l’ancien ministre du Pétrole, au terme d’une journée-marathon entamée à 9h30 et terminée à...