Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Soudan - Campagne de protestation contre le retour de l'ancien président L'opposition appelle l'Egypte à placer Noumeiri en détention

Un groupe de l’opposition soudanaise a appelé hier les autorités du Caire à placer l’ex-président soudanais Jaafar al-Noumeiri en détention pour l’empêcher de rentrer au Soudan, après 14 ans d’exil en Égypte. «Nous appelons le gouvernement égyptien à placer M. Noumeiri en détention et à l’empêcher de rentrer au Soudan en attendant son jugement par un tribunal international pour ses atteintes aux droits de l’homme», a déclaré le président de l’Alliance nationale pour la restauration de la démocratie (ANRD), Me Ghazi Suleiman, lors d’une conférence de presse. L’ANRD a en outre dénoncé la grâce promise par le président soudanais Omar el-Béchir à M. Noumeiri, qui s’apprête à rentrer samedi dans son pays. La confrérie religieuse des Ansars, proche du parti Oumma de l’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi, et les communistes avaient accusé dimanche M. Noumeiri d’avoir tué 12 000 personnes durant ses 16 ans à la tête de l’État. Arrivé au pouvoir par un coup d’État en 1969, M. Noumeiri en avait été chassé en 1985 par un soulèvement populaire dirigé par un autre militaire, le général Siwar al-Dahab. L’ANRD a annoncé une campagne de protestation contre le retour de M. Noumeiri, notamment une manifestation le 25 mai, date à laquelle l’ex-président avait pris le pouvoir il y a 30 ans. Dans un communiqué, elle a qualifié M. Noumeiri d’«assassin (...) que personne ne peut empêcher sa traduction en justice». Le conseiller politique du président Béchir, M. Abdel-Basset Sabdarat, s’était rendu récemment au Caire pour préparer le retour de M. Noumeiri au Soudan où, selon lui, il aura droit à un «accueil national digne d’une personnalité ayant assumé les fonctions de chef d’État et de commandant en chef des forces armées». Restitution de propriétés confisquées Par ailleurs, une délégation égyptienne s’est rendue vendredi matin à Khartoum pour reprendre possession des propriétés égyptiennes confisquées au Soudan, a affirmé l’agence égyptienne Mena. La visite de cette délégation, conduite par M. Fouad Youssef, adjoint du ministre égyptien des Affaires étrangères pour les affaires soudanaises, intervient à la suite d’un accord entre Le Caire et Khartoum sur la restitution des propriétés égyptiennes confisquées au Soudan depuis 1992, a indiqué Mena. L’ambassadeur soudanais en Égypte, M. Ahmed Abdel-Halim, avait remis en début de semaine à M. Youssef une liste des propriétés qui seront restituées, selon Mena. Le diplomate égyptien s’est refusé à toute déclaration avant son départ et aucune confirmation de cet accord n’a pu être obtenue de source officielle égyptienne. Les propriétés égyptiennes confisquées comprennent notamment 30 résidences appartenant aux employés du ministère égyptien de l’Irrigation. En 1995, l’Égypte avait réclamé 900 millions de dollars au Soudan à titre de dédommagement pour la confiscation de ces biens. La mission de la délégation égyptienne à Khartoum intervient à la veille d’une visite au Caire du ministre soudanais des Affaires étrangères Moustafa Osman Ismaïl visant, selon lui, à «normaliser les relations entre les deux pays». Le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa avait affirmé le 9 mai que les contacts s’intensifiaient entre Le Caire et Khartoum, en vue d’une amélioration des relations entre les deux pays et que «derrière l’activité (diplomatique), il existe un sérieux désir de relations solides et constructives» chez les deux pays voisins. Ces liens, qui s’étaient détériorés depuis l’arrivée au pouvoir à Khartoum du régime militaro-islamiste au pouvoir depuis 1989, se sont relativement améliorés depuis fin 1997.
Un groupe de l’opposition soudanaise a appelé hier les autorités du Caire à placer l’ex-président soudanais Jaafar al-Noumeiri en détention pour l’empêcher de rentrer au Soudan, après 14 ans d’exil en Égypte. «Nous appelons le gouvernement égyptien à placer M. Noumeiri en détention et à l’empêcher de rentrer au Soudan en attendant son jugement par un tribunal...