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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

La question du retrait domine la campagne électorale en Israël

Les conditions d’un retrait du Liban-Sud sont devenues le principal sujet de débat de la campagne électorale après une série de lourdes pertes militaires israéliennes. Le traumatisme provoqué notamment par la mort dimanche d’un général au Liban-Sud a poussé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak à faire miroiter un possible retrait du «bourbier libanais» d’ici un an. Chacun des deux principaux candidats s’est efforcé, lors d’une guerre sur les ondes, de prouver qu’il est le mieux placé pour mener à bien un retrait au moindre prix. «Le Hezbollah est parvenu à placer le Liban au centre de la campagne alors que M. Netanyahu souhaitait que le débat porte sur la question palestinienne sur laquelle il se sent plus fort», a constaté le commentateur politique de la télévision publique Hanan Cristal. M. Barak a pris son rival de vitesse en s’engageant à procéder, s’il remporte les prochaines élections, à un retrait d’ici juin 2000 de la zone de sécurité, une bande territoriale de 850 kilomètres carrés occupée par Israël au Liban-Sud. «Je m’engage à procéder à ce retrait un an au maximum après mon éventuelle élection, c’est-à-dire d’ici à juin 2000», a affirmé M. Barak. C’est la première fois que le dirigeant travailliste, un ancien chef d’état-major considéré comme un faucon, s’engage sur une date pour un repli. Contre-offensive médiatique M. Netanyahu a immédiatement lancé une contre-offensive médiatique en affirmant qu’il estimait lui aussi possible un retrait d’ici un an. «J’estime que l’on peut trouver une voie permettant un retrait du Liban-Sud durant la prochaine année, mais je refuse de m’engager sur une date- butoir», a affirmé M. Netanyahu. À cette surenchère s’est greffée une polémique sur le rôle central de la Syrie au Liban. Le Premier ministre a accusé son adversaire «d’être prêt à tout céder à la Syrie alors qu’un gouvernement sous ma direction n’acceptera de payer qu’un prix raisonnable». Il faisait ainsi allusion à l’intention prêtée aux travaillistes de restituer la totalité du plateau syrien du Golan conquis en 1967 en échange d’un règlement sur le Liban. M. Barak, qui s’est gardé de se prononcer sur l’étendue d’éventuelles concessions sur le Golan, a préconisé une relance des négociations avec la Syrie gelées depuis trois ans et l’ouverture de discussions avec des pays étrangers pour constituer une force internationale susceptible de se déployer à la place de l’armée israélienne au Liban-Sud. L’opinion publique israélienne, de son côté, semble disposée à s’engager sur la voie des concessions. Selon un sondage rendu public vendredi dernier, une majorité (53 %) est favorable à un retrait du Golan assorti d’un règlement de paix au Liban, tandis que 63 % d’entre eux estiment que M. Netanyahu ne déploie pas suffisamment d’efforts pour régler le problème libanais. N’hésitant pas frapper en dessous de la ceinture, M. Barak a estimé que M. Netanyahu ne pourra pas «procéder à un retrait car c’est un faible», ajoutant qu’il n’avait pas d’“œufs” dans le pantalon, terme argotique employé en hébreu pour ce genre d’amabilité. «La politique menée par Netanyahu nous a totalement isolés dans le monde et il ne pourra obtenir le moindre soutien de la communauté internationale pour un règlement», a ajouté M. Barak. Le 17 mai, les Israéliens éliront leurs députés et choisiront leur Premier ministre. Un second tour aura lieu le 1er juin au cas fort probable où aucun des deux candidats les mieux placés pour le poste de Premier ministre ne dépasse la barre des 50 % des suffrages exprimés.
Les conditions d’un retrait du Liban-Sud sont devenues le principal sujet de débat de la campagne électorale après une série de lourdes pertes militaires israéliennes. Le traumatisme provoqué notamment par la mort dimanche d’un général au Liban-Sud a poussé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak à faire miroiter un...