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Actualités - CHRONOLOGIE

Union européenne - Quatre obstacles restent à aplanir Le Liban prêt à abolir à terme ses barrières douanières (photos)

Premier bilan positif des pourparlers entre Beyrouth et l’Union européenne, sur un projet d’association s’inscrivant dans le cadre d’un partenariat libano-européen. Le Liban accepte d’abolir à terme ses barrières douanières mais réclame un délai de deux à trois ans pour réformer sa fiscalité avant de commencer à réduire progressivement ses tarifs douaniers avec l’Europe. Tel est le principal résultat de la réunion que la délégation européenne, en visite au Liban depuis lundi, a eu hier avec les responsables libanais. Le Liban et l’Union européenne poursuivront au cours des prochains mois leurs pourparlers en vue d’aplanir tous les obstacles à un accord d’association. En fait, il y en a quatre : les taxes douanières, la protection de la production agricole libanaise, les certificats d’origine et l’aide au développement de l’industrie agroalimentaire. Les négociations, interrompues depuis plusieurs mois, ont redémarré hier, au cours de la réunion qui s’est tenue au Palais Bustros. À ses interlocuteurs européens, la délégation libanaise a exposé son point de vue et ses craintes concernant chacun des quatre obstacles qui ont empêché jusque-là la conclusion d’un accord d’association, le principal étant l’abolition des taxes douanières. Il y a lieu de relever qu’en dépit des concessions faites par l’Europe qui a porté la période de grâce accordée au Liban de 12 à 16 ans, le Liban continuait de refuser d’abolir ses barrières douanières, les recettes provenant des douanes s’élevant à près de 60 % des rentrées du Trésor. La réunion s’est tenue le matin sous la présidence du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Zafer el-Hassan, en présence côté libanais des hauts responsables du ministère des AE et de représentants des ministères des Finances, de l’Économie, de l’Industrie et du Pétrole, de la Banque du Liban et du Conseil supérieur des douanes. Côté européen, la délégation que préside M. Peter Zangl, directeur du département de la Méditerranée à l’UE, est formée de MM. Thomas Doubla Del Moral, et Bernard Philip, respectivement responsable et membre du service Moyen-Orient, Vincent de Paigne, responsable géographique pour le Liban, et Dimitris Kourkoulas, chef de la délégation de l’Union européenne au Liban. Accélérer les négociations Les deux parties ont débattu des moyens de hâter l’aboutissement des négociations, commencées il y a trois ans à Bruxelles, et se sont particulièrement arrêtées sur les quatre points de litige. «Nous avons examiné en détail le démantèlement des taxes douanières. Nous avons abordé le dossier agricole, le dossier des certificats d’origine et celui de l’aide au développement de l’industrie agroalimentaire au Liban», a ultérieurement précisé M. el-Hassan au cours de la conférence de presse conjointe qu’il a tenue avec M. Zangl. «Nous n’avons pas aplani les obstacles mais nous avons clarifié nos divergences et nous allons les soumettre aux autorités politiques (en l’occurrence le gouvernement) afin qu’elles prennent les décisions adéquates», a-t-il ajouté. M. Hassan a fait valoir qu’il n’a pas été possible de fixer un délai précis pour la suppression des taxes douanières ou pour la mise en place d’un nouveau système fiscal qui imposerait de nouvelles taxes à la place de celles qui sont perçues jusque-là par la douane. Selon lui, le Liban est prêt à abolir les barrières douanières, mais demande un délai de deux à trois ans afin d’établir de nouvelles taxes, dont l’introduction de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée). Celle-ci est d’ailleurs prévue dans le cadre du projet de réforme fiscale élaboré par le ministère des Finances dans le cadre d’un plan économique général visant à assainir les finances publiques et à relancer l’économie nationale. Le gouvernement se propose, rappelle-t-on, de présenter au Parlement, en même temps que le projet de budget 1999, son nouveau plan économique étalé sur cinq ans. Il n’en demeure pas moins qu’un projet d’association libano-européen peut être conclu avant même la mise en place du nouveau système fiscal. «Les pourparlers peuvent prendre fin dans un an ou même avant, le temps qu’on prépare le programme de nouvelles taxes», a expliqué M. Hassan. Il a rappelé que l’Union européenne compte fournir au Liban une assistance technique dans ce domaine. En visite au Liban, le 12 février dernier, le vice-président de la Commission européenne, en charge des relations avec les pays méditerranéens, M. Manuel Marin, avait promis de dépêcher à Beyrouth des missions techniques pour aider le Liban à revoir son système fiscal. M. Marin faisait partie de la délégation européenne qui accompagnait le chef de la diplomatie allemande, M. Joschka Fisher, dans sa tournée dans les pays de la région. La délégation avait tenu avec le chef du gouvernement et le ministre de l’Économie, MM. Sélim Hoss et Nasser Saïdi, une réunion durant laquelle il avait été décidé de reprendre les pourparlers sur un accord d’association. Au cours de cette réunion, les responsables libanais avaient exprimé leur volonté d’avancer dans les négociations. M. Hassan, qui a qualifié d’«utile» et de «fructueux» le premier round de pourparlers, a indiqué que le dialogue se poursuivra au cours des prochains mois à Bruxelles ou à Beyrouth. Zangl satisfait M. Zangl s’est dit aussi satisfait des résultats de la réunion, estimant qu’un «premier pas a été fait» au niveau de l’aplanissement des obstacles à un accord d’association. «Nous cernons maintenant tous les aspects des divergences. La seconde étape consiste à trouver des solutions. Il est préférable que ça soit fait aujourd’hui plutôt que demain», a-t-il déclaré à la presse. «J’ai réalisé, a ajouté M. Zangl, que le nouveau gouvernement libanais souhaite parvenir rapidement à un règlement des problèmes en suspens». Arrivée lundi soir, la délégation européenne a évoqué aussi avec le ministre des Finances, Dr. Georges Corm l’aide que peut apporter l’UE au Trésor qui souhaite réformer son système afin de combattre la vaste évasion fiscale. Elle doit examiner aujourd’hui avec le ministre de l’Économie M. Nasser Saïdi le dossier des privatisations que le Liban entend entreprendre pour juguler son importante dette et résorber son déficit budgétaire récurrent. Avant de quitter Beyrouth demain, les responsables européens doivent passer en revue la situation économique dans le pays du Cèdre avec le gouverneur de la Banque centrale, M. Riad Salamé.
Premier bilan positif des pourparlers entre Beyrouth et l’Union européenne, sur un projet d’association s’inscrivant dans le cadre d’un partenariat libano-européen. Le Liban accepte d’abolir à terme ses barrières douanières mais réclame un délai de deux à trois ans pour réformer sa fiscalité avant de commencer à réduire progressivement ses tarifs douaniers avec...