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Actualités - ANALYSE

Décentralisation - Deux dossiers concomitants Campagne pour une opération accélérée

Des extrapolations inattendues : à en croire les partisans d’une décentralisation administrative accélérée, une telle opération permettrait de promouvoir la coexistence et l’entente nationale. On ne voit pas trop en quoi, l’accès des provinciaux à des formalités plus faciles n’ayant rien d’éthnopolitique. Cependant, les autres arguments avancés par les défenseurs de ce projet apparaissent nettement plus solides : alléger les travaux comme les frais de l’administration centrale. Et donner une meilleure chance de développement aux régions. Tout en aidant la population dans son ensemble. En tout cas, la campagne menée actuellement par certains politiciens vise à obtenir du Conseil des ministres puis de la Chambre l’adoption de la décentralisation administrative avant la mise en vigueur de la nouvelle loi électorale. Cela parce que les deux dossiers sont concomitants, dans la mesure où le découpage des circonscriptions dépend étroitement du tracé des frontières des districts administratifs. Tracé qui serait forcément redessiné en cas de décentralisation, car Taëf en a voulu ainsi. Comme beaucoup d’autres projets restés lettre morte, la décentralisation administrative a une longue histoire. En effet elle a été proposée pour la première au début des années cinquante. Les efforts déployés n’ont toutefois débouché que sur des résultats limités : les municipalités ont obtenu un peu plus de prérogatives et de liberté de mouvement, tout comme les branches régionales que certains services publics ont été autorisés à installer au nom de ce que l’on appelle la déconcentration. Contradiction involontaire Il reste que les supporters d’une décentralisation accélérée tombent, par souci de logique comparative, dans une contradiction involontaire. En effet, ils réclament que le dossier soit proposé par le gouvernement à un débat général entre les diverses composantes du pays, à l’instar du dialogue entre toutes les parties que le Cabinet veut initier au sujet de la loi future loi électorale. Ce qui reviendrait en pratique à ouvrir la voie à des discussions aussi interminables que stériles, retardant ou même bloquant la réalisation du projet. Et cela serait d’autant plus regrettable que la décentralisation administrative, dont la nature répétons-le n’est pas politique, ne nécessite pas dans ses détails, comme la loi électorale, un consensus national. Qui d’ailleurs est acquis pour ce qui est du principe même, que presque personne ne conteste. Le chef du gouvernement M. Sélim Hoss précise du reste qu’à son avis, la décentralisation et la déconcentration doivent être élargies autant que faire se peut, à la condition expresse qu’on garde l’opération dans un cadre strictement administratif, sans lui donner de coloration politique. Il souligne que le principe premier à respecter en pareil cas est la préservation sourcilleuse de l’unité du pays, qui serait écornée si la décentralisation administrative devait prendre un sens politique. Autrement dit, il ne faut pas que les régions obtiennent des pouvoirs politiques autonomes leur permettant de se démarquer l’État central qui s’en trouverait affaibli, ce que la Constitution et Taëf interdisent. M. Hoss rappelle que la principale justification de la décentralisation est de réduire les distances entre les citoyens et les sites administratifs susceptibles de leur offrir prestations ou formalités. D’où une économie de temps, de fatigue et de frais. Le tout n’ayant évidemment rien à voir avec la politique. La décentralisation et la déconcentration sont également source d’autres avantages d’ordre socio-économique. Elles permettent globalement de relever le niveau et la qualité de vie dans les régions et de mieux y ancrer les populations rurales, toujours portées à l’exode vers les centres urbains. M. Hoss ajoute en substance qu’il ne faut pas trop rêver et que la décentralisation ainsi que la déconcentration doivent être déployées d’une manière raisonnée, en tenant compte au cas par cas des possibilités effectives du Trésor comme des contingences de personnel. Il estime en conséquence qu’il faut garder le nombre de mohafazats et de cazas dont on dispose actuellement, pour ne pas provoquer des conflits de susceptibilités régionales ou communautaires qui en définitive bloqueraient le projet. M. Hoss suggère enfin que chaque caza ait son conseil, les membres étant élus par les présidents de municipalités parmi eux. Une exception serait faite pour la capitale dont le conseil départemental serait constitué par les membres du conseil municipal et les députés de la ville.
Des extrapolations inattendues : à en croire les partisans d’une décentralisation administrative accélérée, une telle opération permettrait de promouvoir la coexistence et l’entente nationale. On ne voit pas trop en quoi, l’accès des provinciaux à des formalités plus faciles n’ayant rien d’éthnopolitique. Cependant, les autres arguments avancés par les...