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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Le comité de surveillance saisi par le Liban Israël isole Arnoun, mais dément l'avoir intégré à la zone occupée (photos)

Les forces israéliennes et l’armée du Liban-Sud ont isolé hier, à l’aide de chicanes et de barbelés, le village d’Arnoun, en contrebas des ruines historiques du château croisé de Beaufort, du reste du pays, l’intégrant pratiquement à la zone occupée. Cet acte a été officiellement condamné par le Liban, qui a décidé de porter plainte devant le comité international de surveillance issu des accords d’avril 1996, en dépit des dénégations israéliennes affirmant qu’il s’agissait uniquement de mesures de sécurité. Le site d’Arnoun, qui ne compte plus qu’une centaine d’habitants, principalement des femmes, des vieillards et des enfants, sur les 3 000 qui en sont originaires, constituait avant ce développement un no man’s land, servant à la fois à des opérations de la résistance et à des représailles israéliennes. L’ALS a confirmé dans un premier communiqué l’incorporation de la localité à la zone occupée, en l’expliquant par sa volonté de priver le Hezbollah d’une base pour ses opérations. La milice a en outre affirmé que l’installation, dans la nuit de mercredi à jeudi, de fils de fer barbelés et de chicanes autour d’Arnoun était destinée à «protéger les habitants des unités du Hezbollah qui perpètrent leurs actions terroristes à partir de leur village contre l’armée israélienne et l’ALS». «Désormais, les villageois désirant entrer et sortir d’Arnoun sont contraints d’emprunter le point de passage de Kfar Tebnit», un des cinq points de passage entre la zone occupée et le reste du Liban, ajoute le communiqué. Selon des correspondants sur place, une double rangée de fils barbelés de deux kilomètres de long a été posée autour du village. Cependant, dans un deuxième communiqué, l’ALS, citant cette fois-ci une «source israélienne de sécurité», a qualifié de «sans fondement» les informations sur l’incorporation d’Arnoun à la zone occupée. «Les mesures adoptées constituent une opération militaire ordinaire, ayant un objectif de sécurité et visant à empêcher le Hezbollah d’agir à partir du village». Côté libanais, le Hezbollah semble être le seul protagoniste à nier qu’Arnoun ait été intégré à la zone occupée, tout en présentant des arguments diamétralement opposés à ceux de l’ALS (voir par ailleurs). Le 7 janvier dernier, Israël avait indiqué que les miliciens de l’ALS avaient rasé au bulldozer 14 maisons à Arnoun qui servaient, selon eux, d’abri à des commandos poseurs de bombes contre des convois de l’armée israélienne ou de l’ALS dans la zone occupée. À Beyrouth, où l’on considère qu’il y a bien eu intégration, on évoque une nouvelle «agression» d’Israël contre l’intégrité du territoire libanais. Le chef de l’État Émile Lahoud a informé l’ambassadeur des États-Unis David Satterfield, qu’il a reçu au palais de Baabda, de la décision du Liban de porter plainte auprès du comité international de surveillance, chargé de veiller à l’application des accords d’avril 1996, relatifs à la protection des civils. De son côté, le chef du gouvernement Sélim Hoss, qui a demandé aux services du palais Bustros de présenter cette plainte, a dans le même temps adressé au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan un message dans lequel il qualifie l’incorporation d’Arnoun à la zone occupée de «développement dangereux qui vient contredire les déclarations d’Israël à propos de sa disposition à se retirer de la zone occupée au Liban-Sud, et estime qu’il s’agit d’une «nouvelle violation de la souveraineté libanaise». M. Hoss a d’autre part souligné dans une déclaration à la presse que les agissements de l’État hébreu constituaient «une preuve supplémentaire de son refus d’appliquer la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Onu». Plainte «inadéquate» Certains milieux politiques font néanmoins remarquer que la décision du Liban de porter plainte devant le comité de surveillance est «inadéquate» dans la mesure où ce comité n’est pas une instance compétente en matière d’occupation, sa mission étant limitée au respect des accords protégeant les civils de part et d’autre. Ces milieux estiment donc que le comité, actuellement présidé par les États-Unis, pourrait être enclin à rejeter la plainte, de même qu’il n’avait donné aucune suite il y a quelques mois, alors qu’il était dirigé par la France, à une plainte libanaise déposée à la suite de la série de survols à basse altitude de Beyrouth et d’autres régions du pays par l’aviation israélienne. A l’époque, en dépit des arguments libanais sur les nuisances causées par ces survols à la population civile, le comité n’avait même pas été convoqué dans un premier temps, la présidence ayant jugé de son incompétence à traiter de cette affaire. C’est seulement à la suite d’un appel téléphonique direct de M. Hoss au ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine qu’il avait été décidé de réunir le comité. Et encore, puisque le président du comité a quand même attendu pour cela que d’autres plaintes libanaises et israéliennes – recevables celles-là – soient déposées. Quoi qu’il en soit, on indique de sources officielles que d’intenses contacts ont été entrepris au sujet d’Arnoun, le Liban étant, selon ces sources, déterminé à régler cette affaire au mieux de ses intérêts. A cet égard, si la plainte devant le comité de surveillance n’aboutissait pas, le recours au Conseil de sécurité de l’Onu pourrait être envisagé, souligne-t-on de mêmes sources.
Les forces israéliennes et l’armée du Liban-Sud ont isolé hier, à l’aide de chicanes et de barbelés, le village d’Arnoun, en contrebas des ruines historiques du château croisé de Beaufort, du reste du pays, l’intégrant pratiquement à la zone occupée. Cet acte a été officiellement condamné par le Liban, qui a décidé de porter plainte devant le comité...