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Actualités - OPINION

A bout portant Charité mercantile

Bonjour. Aussi étonnant que cela paraisse, j’ai un lecteur. J’en aurais eu deux, je serais comme tout le monde, Farinelli excepté. Mais bon, la qualité compense la quantité. Et cet ami inconnu, qui vit à Tyr une quiète retraite d’émigré en AOF (Afrique occidentale française dans l’ancienne géo), m’écrit les saisons qui passent. Pension brève d’ancien soldat, les soldes l’intéressent. Le réjouissent et l’effarent. «Il y a deux mois, me raconte-t-il, un tricot bigarré m’avait tapé dans l’œil parce qu’il faisait terriblement afro. Nostalgie nostalgie, mais 84 000 LL c’était trop cher pour ma bourse. J’ai attendu les soldes et j’ai pu le décrocher pour 24 000 LL sans même marchander. Si je compte bien, ces 60 000 LL de différence, c’est quelque chose comme un rabais de 350 %…» Et c’est même très précisément ce chiffre-là. Pas plus que la dense population de pigeons que nous formons, mon correspondant ne pense que le négociant y perd. Les «liquidations de stocks» et autres «braderies» ne frisent jamais le dumping, ne descendent jamais au-dessous du prix coûtant, si l’on vérifie les connaissements de douane. On dira cependant que le sujet est archi-éculé, que le commerçant est à son tour floué par son garagiste victime pour sa part d’un plombier qu’arnaque un ferrailleur harcelé par un usurier. Ainsi de suite, le tout à l’avenant et rira bien qui rira le dernier. Une vraie chaîne d’amour, de compassion, de solidarité entre crabes de même panier. Au revoir, portez-vous bien.
Bonjour. Aussi étonnant que cela paraisse, j’ai un lecteur. J’en aurais eu deux, je serais comme tout le monde, Farinelli excepté. Mais bon, la qualité compense la quantité. Et cet ami inconnu, qui vit à Tyr une quiète retraite d’émigré en AOF (Afrique occidentale française dans l’ancienne géo), m’écrit les saisons qui passent. Pension brève d’ancien soldat, les...