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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Accueil mitigé à la bombe Hoss (photo)

L’initiative du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, de mettre les points sur les «i» après une période de ballottement politique, a été favorablement accueillie dans plusieurs milieux parlementaires. Les députés qui ont été reçus hier par le président du Conseil au Grand Sérail se sont félicités, pour la plupart, de l’autocritique contenue dans le communiqué publié dimanche par M. Hoss, exprimant l’espoir que l’Exécutif reviendra sur les erreurs commises dans le cadre du processus de réforme. Le vice-président de la Chambre, M. Élie Ferzli, s’est indirectement expliqué au sujet de ses récentes critiques adressées au gouvernement, affirmant par la même occasion l’appui du Parlement et de son président, M. Nabih Berry, à l’ambitieux programme de réforme mis en place sous le nouveau régime : une manière de répondre publiquement aux reproches à peine voilées formulées par M. Hoss contre le chef du Législatif à qui il est reproché de ne pas faciliter le processus de réforme. Dans les milieux de l’opposition parlementaire, on a en revanche considéré que le discours de M. Hoss ne fait que conforter leurs vues, concernant l’incapacité du gouvernement, étant donné sa composition, à relever les défis qui se posent à l’échelle nationale. Au terme de son entretien avec M. Hoss, le vice-président de la Chambre a exprimé à maintes reprises son appui ainsi que celui de la Chambre au gouvernement et à son chef. «Le président Hoss bénéficie de notre soutien. Nous sommes confiants dans la pertinence des décisions qui seront prises dans le cadre du processus de réforme sans compter que le président Berry n’a jamais hésité à appuyer» les mesures adoptées par le gouvernement, a déclaré M. Ferzli. Pour lui, le communiqué du président du conseil représente «le point de départ à un appui politique exceptionnel au président Hoss et à son gouvernement». En lisant «minutieusement» le texte, M. Ferzli s’est rendu compte qu’il «traduit une douleur causée par la situation que le président Hoss tente de régler». Éloges «J’appuie entièrement le contenu du communiqué, d’autant que le président Hoss est, d’un point de vue constitutionnel, responsable du gouvernement. Il fallait donc qu’il réponde à tout ce qui se disait sur la scène politique. Sa réponse était logique, sincère et dénote une innocence et une pureté qui n’étonnent pas, compte tenu de sa probité», a poursuivi M. Ferzli. Il a enchaîné en soulignant que lorsque des critiques sont formulées, c’est «pour remédier à certains écarts qui seraient intervenus au niveau de l’action du gouvernement ou des ministères». Le vice-président de la Chambre n’a pas tari d’éloges sur le processus de réforme engagé, notant que le Cabinet Hoss «a été le premier dans l’Histoire du Liban à mettre à l’écart 23 directeurs généraux, abstraction faite des noms». «L’important, a-t-il noté, est qu’il poursuive l’exécution de son projet. Je pense que c’est ce que le président Hoss souhaite faire sur base de critères bien déterminés, parce que la réforme ne peut pas se réaliser du jour au lendemain. Il s’agit d’un processus permanent censé se dérouler dans le respect des règles morales que les dirigeants politiques doivent imposer». M. Ferzli a en outre reconnu que le gouvernement ne pouvait pas «compter sur un milieu politiquement piégé à cause de ses allégeances et de sa réputation», en allusion à l’administration. Il a estimé que M. Hoss peut, «grâce à son crédit personnel, faire en sorte que le peuple et non seulement le Parlement ait confiance dans son équipe». Au sujet de son entretien avec le chef du gouvernement, M. Ferzli a indiqué qu’il a essentiellement porté sur la partie politique du communiqué se rapportant à la relation entre la présidence de la République et le Conseil des ministres. Il a critiqué les propos «absolument infondés» selon lesquels la première magistrature de l’État domine l’action du gouvernement. Les députés Tammam Salam, Ali el-Khalil, Émile Naufal et Ahmed Fatfat ont exprimé le souhait que le gouvernement corrige les erreurs dont il est question dans le communiqué de M. Hoss. M. Salam, qui a reproché au Cabinet une certaine précipitation dans ses décisions, a par ailleurs affirmé avoir constaté de nouvelles orientations chez le président du Conseil. M. Naufal a pour sa part constaté que «des personnes qui profitaient de la présence des anciens ministères tentent aujourd’hui d’embarrasser et de démoraliser l’équipe actuelle». «Si une lacune est relevée au niveau de l’action du gouvernement, il serait intéressant de rappeler que de nombreuses lacunes et erreurs caractérisaient la gestion des anciennes équipes ministérielles», a ajouté le député de Jbeil. Le chef du gouvernement a également conféré avec les députés Hussein Hajj Hassan, Abdallah Cassir, Gebran Tok, Saleh Kheir, ainsi qu’avec MM. Élias Hanna, ancien ministre, Souren Khanamirian et Mahmoud Tebbo, anciens députés. Nassib Lahoud et Boutros Harb : «Compléter l’initiative» Plusieurs autres députés ont commenté dans des communiqués, l’autocritique du chef du gouvernement. MM. Nassib Lahoud et Boutros Harb ont exprimé leur soutien au Premier ministre, l’invitant à «compléter son initiative par des démarches susceptibles de corriger les erreurs commises et de combler les lacunes». M. Lahoud a vu dans le communiqué du président du Conseil «une détermination évidente à s’en tenir au programme de réforme globale dont le président Hoss est un des piliers». Le député du Metn a en outre appelé toutes «les parties qui aspirent à la réforme à soutenir les orientations du président Hoss et à lui fournir les éléments nécessaires au succès du processus qu’il a engagé». M. Harb a salué «le courage» du chef du gouvernement, estimant que son «cri de conscience» était nécessaire à partir du moment où des lacunes sont apparues au niveau de la vie politique. M. Khalil Hraoui, député de Zahlé, a lui aussi invité M. Hoss à rectifier le tir, notant que le gouvernement «a commencé là où il était supposé terminer». «Avant de nommer un haut fonctionnaire, il serait plus opportun de réformer le département auquel il doit appartenir», a ajouté M. Hraoui. Le vice-président des Kataëb, M. Mounir Hajj, a salué à son tour «le courage et la sincérité» du chef du gouvernement. «L’autocritique est une qualité qui nous manque. Tout le monde prétend être fort et grand et personne ne reconnaît ses erreurs. Mais tout en saluant le courage du président Hoss, nous lui demandons de poursuivre jusqu’au bout le projet de réforme qu’il a commencé à appliquer», a-t-il déclaré durant la réunion du conseil central du parti.
L’initiative du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, de mettre les points sur les «i» après une période de ballottement politique, a été favorablement accueillie dans plusieurs milieux parlementaires. Les députés qui ont été reçus hier par le président du Conseil au Grand Sérail se sont félicités, pour la plupart, de l’autocritique contenue dans le communiqué...