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Actualités - REPORTAGES

Tourisme - Les fabricants de voyages s'organisent pour vendre des circuits variés Les guides, des ambassadeurs itinérants (photos)

«Quel drôle de métier», entend-on dire lorsqu’on parle du guide touristique. Promu au rang de porte-drapeau des valeurs nationales, considéré comme étant le pilier du tourisme récéptif, le guide touristique devient «l’ambassadeur itinérant» de son pays. Au Liban, ils sont au nombre de 200 environ. Les qualités requises : savoir-faire, de bonnes connaissances générales, sens des responsabilités, communicateurs souriants et aimables. Les difficultés sont nombreuses au contact des groupes mais tout dépend de la façon dont le tour a été organisé par l’agent touristique étranger et l’agence locale , de la nature du circuit et, bien sûr, du guide lui-même. Quelques organismes privés existent (UL, USJ, IT, UI…). Celui du ministère du Tourisme qui est un institut de formation touristique est dirigé par le vice-président Antoine Akkaoui, le président étant le directeur général de ce ministère. Des conférenciers, experts en archéologie, histoire, art, géographie, sociologie du développement et économie interviennent suivant un calendrier qui s’étale sur 6 mois, sans compter les sorties guidées sur des sites touristiques et archélogiques (36 sites sont prévus, 300 conférences sont assurées sur 450 heures de cours). L’auditoire est composé de licenciés en archéologie, histoire, sciences humaines, tourisme… (le récent décret 11576 en date du 27 décembre 1997 régit la fonction juridique de cet institut. Rappelons que c’est en 1930 que la réglementation de guides touristiques a été élaborée. Plusieurs décrets et annexes ont suivi par la suite (1949, 1965 et 1970). Tourisme et guidage : une stratégie à long terme Comment gérer ces centaines de millions bientôt un milliard de visiteurs étrangers chaque année dans le monde alors que certaines régions frisent déjà la saturation ? Quelle est la limite entre le développement du tourisme et la préservation des trésors architecturaux et naturels ? La volonté de créer des emplois, des activités, le désir de redonner vie à des zones rurales, de rénover églises, sites, résidences, palais, châteaux ou la construction de marinas (débat ouvert entre les investisseurs et les défenseurs du littoral) autorisent-ils que l’on sacrifie la paix des lieux et la tranquillité des résidents ? Se posant ces questions, M. Akkaoui apporte les réflexions suivantes : «Chaque pays devrait se doter d’une stratégie à long terme pour ouvrir un débat dit de société entre des professionnels du tourisme, de mouvements écologistes et des acteurs potentiels». «Dans vingt ans, les flux touristiques seront multipliés par trois (baisse du prix du billet, diminution du temps de travail, progression du pouvoir d’achat) assurant le développemnt avec l’arrivée dans les pays d’accueil de centaines de millions de touristes». Fabricants de voyages «Un des signes de fragilité pourraît être la saturation. Pourtant, des millions d’emplois dépendent du pétrole vert ouvrant la voie à l’initiative privée». «Le tourisme est plus qu’une source de devises; c’est un gisement d’activités économiques. Les sociétés développées après avoir investi dans la production agricole, puis industrielle, vont désormais se consacrer aux vacances. L’avenir de l’économie, c’est le tourisme». «Quant au guide, de par sa formation académique et touristique, il doit être en mesure de refléter cette vision de la société. Les touristes viennent d’horizons divers et le guide doit pouvoir comprendre ce langage touristique qui évolue sans arrêt en prenant des dimensions différentes. En 1950, nous nous sommes trouvés devant un boom pétrolier qui offrait une nouvelle clientèle arabe. Depuis 1992, la reprise est timide mais le vide est comblé». Tout est mis en œuvre depuis 1992. Les agences de voyages , à travers les Tours Operators, véritables fabricants de voyages dans le monde, s’organisent pour vendre des circuits variés (touristique, religieux,thématique… Les colloques et congrès font partie de leurs préoccupations) en mettant en place toute une logistique qui doit permettre de satisfaire tout le monde. Mais voilà, le Liban n’a jamais été ouvert à un tourisme de masse réservé jusque-là à certaines régions développées et surdéveloppées comme l’Amérique du Nord, le Japon, l’Europe occidentale. C’est une véritable entreprise qui jongle avec les produits, les prix, les charters… Le Liban reste malheureusement un pays cher et peut être victime d’une campagne médiatique défigurant son image. Tel a été le cas en 1996-1997 lorsque des pays comme la Suisse, le Danemark, la Finlande, la Suède avaient été réticents, suite à la diffusion systématique de reportages sur des événements ponctuels au Liban-Sud. Par contre des pays comme la France, l’Allemagne, la Hollande, la Belgique sont mieux informés. Sur les 700 agences de voyages officiellement enregistrées, une trentaine organisent des tours touristiques, les autres font du ticketing, du fret… Certains ont du mal à démarrer : la concurrence pourrait bien être la véritable raison. N’oublions pas que nous touchons là un domaine très sensible où les prix forfaitaires ne sont pas offerts à tous de la même manière. Mais si tout est mis en œuvre, il reste que malgré des «défaillances» (situation régionale, infrastructure du pays d’accueil…), la fonction du guide touristique reste la plus «observée» et la plus «attendue». Guide et regroupement syndical Cet ambassadeur itinérant devient parfois le bouc-émissaire dans des situations ambiguës où il doit savoir défendre l’intérêt de son agence face au groupe ou à quelques personnes hostiles. Il doit savoir intervenir dans des situations complexes ou imprévues (routes inaccessibles, musée fermé, travaux d’aménagement…). La clientèle est exigeante. Elle est en droit de revendiquer son produit acheté et son dû. Même si le responsable du groupe étranger ou l’agent touristique ne sont parfois pas clairvoyants (il en est de même pour l’agence locale). Toutefois, le guide reste l’initiateur qui expose l’essentiel du potentiel d’un peuple, qui dialogue avec une histoire enfouie dans le passé, depuis l’aube des temps. Les guides sont regroupés en un syndicat créé en 1965. Il a fonctionné jusqu’en 1975 puis a repris ses activités après un temps prolongé de pause. Une assemblée générale tenue le 3 novembre 1996 a permis l’élection d’un nouveau comité présidé par M.Yazid Mahfouz (vice-président: M. Haïssam Fawaz, secrétaire général: M.Mohamad Wehbé).Avec le trésorier M. Jean-Claude Hawat, nous avons fait un tour d’horizon de l’ensemble des activités du syndicat: - Plusieurs commissions ont été créées. Elles sont culturelles, touristiques… - Le syndicat travaille en collaboration avec le ministère du tourisme et les agences de voyages -Il entreprend des contacts avec le monde arabe (un voyage en Égypte est prévu ce février) -La création d’une bibliothèque est à l’étude ainsi que la parution d’une revue spécialisée -L’organisation de rencontres thématiques spécialisées est envisagée ainsi qu’une réflexion sur la sélection des futurs guides.
«Quel drôle de métier», entend-on dire lorsqu’on parle du guide touristique. Promu au rang de porte-drapeau des valeurs nationales, considéré comme étant le pilier du tourisme récéptif, le guide touristique devient «l’ambassadeur itinérant» de son pays. Au Liban, ils sont au nombre de 200 environ. Les qualités requises : savoir-faire, de bonnes connaissances...