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Actualités - ANALYSE

Les objectifs de la réforme ont été trahis, estime un ancien ministre

Un ancien ministre du temps de Hariri découvre aujourd’hui les avantages de l’opposition. Et en profite pour critiquer la promulgation de la nouvelle échelle des salaires dans le service public conçue par le gouvernement précédent! En fait, cette personnalité affirme que les objectifs de l’opération ont été trahis. Parce que, selon elle, «on a vidé le projet de son sens réformateur, en annulant les conditions prévues dans le texte initial et qui avaient été ensuite approuvées par les commissions parlementaires. Ces dispositions liaient l’augmentation des salaires des fonctionnaires à un rendement accru, alinéa qui a été biffé». Plus précisément, le gouvernement précédent exigeait 40 heures de travail par semaine, les commissions parlementaires ramenant pour leur part le chiffre à 36 heures. Mais, malgré cette réduction, l’Assemblée avait carrément tiré un trait sur la question de l’horaire et donné l’augmentation sans contrepartie. Sauf que les arriérés n’ont pas été inclus tout de suite dans le cadeau. Ici on tombe, avec l’ancien ministre qui reprend la parole, dans des explications plutôt embrouillées. Il dit : «Il y avait deux camps au sein même du pouvoir, dans la période transitoire suivant l’élection du général Lahoud. Les uns voulaient qu’on se contente de relever l’échelle des salaires dans tout le secteur public, UL et offices autonomes compris, ainsi qu’une modification ascensionnelle des barèmes pour le calcul des retraites ou des indemnités de fin de service. Les autres tenaient à ce qu’on ajoute des conditions inspirées du souci de réformer l’administration et de la mettre plus sérieusement au travail. Les premiers, forts d’un certain nouveau soutien, l’ont emporté. Nous avons fait savoir alors que nous ne nous mettrions pas en travers du projet amputé, mais que nous refusions d’en partager la responsabilité... Et il a donc été voté contre notre gré». Ce nouvel opposant rappelle ensuite en détail les clauses réformatrices supprimées : — Tout candidat à un poste de première ou de deuxième catégorie doit impérativement être titulaire au moins d’une licence. La préférence va aux spécialistes et aux expérimentés. Les postulants seront soumis à des examens écrits, oraux et psychologiques, pour voir s’ils sont conformes à la configuration professionnelle exigée. Nul ne peut se présenter à plus de trois concours différents. Les jurys sont désignés par le Conseil de la Fonction publique (à ce propos, il faut une longue liste de conditions pour en faire partie, dont de très hauts diplômes et une longue expérience). Pour la première catégorie, les trois premiers d’un concours sont proclamés sans ordre. Et dans l’ordre pour la deuxième catégorie. Le gagnant est ensuite nommé, les fonctionnaires ayant impérativement la priorité sur les hors cadre. — Le rendement et le comportement des fonctionnaires seront contrôlés annuellement par leurs supérieurs hiérarchiques directs puis par une commission de surveillance. Au niveau de la première catégorie, cette instance sera assurée par le Conseil de la Fonction publique et l’Inspection centrale. Les conclusions seront remises au ministre concerné qui, à son tour, donnera son point de vue sur chaque dossier qu’il transmettra, le cas échéant, pour sanction ou récompense, au Conseil des ministres. Les fonctionnaires auront un droit de recours contre les rapports négatifs dont ils feraient l’objet. — Il sera mis fin aux services de tout fonctionnaire, de n’importe quelle catégorie, dont le rendement n’aurait pas atteint la moyenne durant deux années de suite. — Les licenciements seront soumis au contrôle des tribunaux administratifs. Voilà donc pour les conditions dites réformatrices. Il s’y ajoute cependant un dernier point qui laisse dubitatif : les cadres des organismes de contrôle (la Fonction publique, l’Inspection centrale et le Conseil de discipline) ne peuvent être délogés de leurs postes avant d’y avoir passé six confortables années, y lit-on... En tout cas, ces conditions ont été supprimées par l’Assemblée. Et il faut voir maintenant par quoi l’on va les remplacer.
Un ancien ministre du temps de Hariri découvre aujourd’hui les avantages de l’opposition. Et en profite pour critiquer la promulgation de la nouvelle échelle des salaires dans le service public conçue par le gouvernement précédent! En fait, cette personnalité affirme que les objectifs de l’opération ont été trahis. Parce que, selon elle, «on a vidé le projet de son...