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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vie politique - Le président du Conseil fait son autocritique et contre-attaque Hoss admet que son gouvernement a beaucoup perdu de son crédit

Pour la première fois depuis sa désignation au début du mois de décembre dernier, le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a reconnu hier que son gouvernement avait «beaucoup perdu de son crédit populaire». Dans une déclaration assez surprenante, rédigée sur un ton à la fois autocritique et combatif, il a dit que des erreurs avaient été commises dans le processus de la réforme administrative. Il a déploré «l’encerclement politique et les campagnes médiatiques» dirigés contre son équipe, indiquant que les mises à l’écart de fonctionnaires s’étaient arrêtées avant que la réforme ne soit complétée et reconnaissant que «certaines nominations effectuées étaient inadéquates». M. Hoss a ajouté qu’il allait réviser son «évaluation» et sa «vision» de la situation actuelle, affirmant qu’il assumerait toutes ses responsabilités «devant les gens». «Nous sommes conscients que le gouvernement a beaucoup perdu de son crédit politique, a déclaré M. Hoss. Cela est dû au fait que la réforme administrative s’est heurtée à deux obstacles : le coup de frein donné aux mises à l’écart des fonctionnaires avant la fin du processus et le fait que certaines nominations étaient inadéquates». M. Hoss a souligné qu’on s’en prend à son gouvernement à la moindre erreur dans ses tentatives visant à réformer l’administration, alors qu’«on a pardonné leurs fautes aux gouvernements précédents qui ont procédé à une épuration, bien que des centaines de fonctionnaires écartés aient ensuite regagné leurs postes sur décisions du Conseil d’État». «De plus, a-t-il ajouté, aucun fonctionnaire de la première catégorie n’avait été touché par ce processus d’épuration à cause des liens directs qu’entretenaient certains directeurs généraux avec un des pôles de la troïka au pouvoir à l’époque. La preuve que les nominations effectuées par les gouvernements précédents sur base de la répartition des quotas entre les pôles de la troïka étaient inappropriées est venue des critiques dirigées contre nous parce que nous ne nous sommes pas débarrassés de ces fonctionnaires. Et ces critiques étaient formulées par ceux-là mêmes qui les avaient nommés à leurs postes». «Le plus curieux est que les campagnes ciblées dirigées contre notre équipe ministérielle tentent de dessiner une ligne de séparation entre le régime et le gouvernement, a poursuivi M. Hoss. Le régime fait l’objet de louanges et le gouvernement d’attaques, alors que, d’un autre côté, ces campagnes de dénigrement prétendent que la première magistrature domine l’action du gouvernement. Les seules explications à ce phénomène, pour ne pas dire à cette manœuvre, résident dans la volonté de semer la discorde entre le président de la République et le Premier ministre et de porter atteinte à la présidence du Conseil. Les instigateurs de ces campagnes veulent en même temps maintenir un lien avec le régime (en cas de rapprochement futur)». Pas de baguette magique Le chef du gouvernement a encore déclaré : «Nous l’avions dit dès le début : l’héritage est lourd sur les plans financier, économique et administratif et nous ne possédons pas de baguette magique. Malgré cela, on a demandé des comptes au gouvernement et on l’a accusé de carence moins de deux mois après sa formation. Comme si on attendait de lui des miracles. Nous ne connaissons pas dans l’histoire du Liban un gouvernement qui ait pu accomplir des miracles quelques mois seulement ou même un an après sa formation. Mais le climat politique général a pardonné à ces gouvernements ce qu’il ne pardonne pas au nôtre, peut-être à cause de ce lourd héritage qui constitue un fardeau insupportable pour les gens». «Si nous devions expliquer, sans pour cela justifier, les erreurs de notre gouvernement, tout en soulignant l’influence de l’argent dans l’organisation de ces campagnes médiatiques et politiques, nous avancerions trois raisons, a ajouté M. Hoss. Premièrement, le lourd héritage et les graves dangers qui en découlent ont fait de nous les otages de positions dictées par les circonstances actuelles, pour éviter le pire, même si ces positions ne constituent pas ce qu’il y a de mieux. Deuxièmement, l’encerclement politique dont est victime le gouvernement l’a obligé à chercher le soutien de forces politiques bien déterminées. Le gouvernement est donc devenu la cible des nouveaux – et très nouveaux opposants à ces forces, tout en sachant qu’hier encore ils étaient alliés et se distribuaient les quotas dans le cadre de la troïka. Troisièmement, soumis à toute cette pression, notre gouvernement a senti le besoin d’accomplir des réalisations. Quelques nominations, effectuées dans la précipitation, étaient inadéquates». «Conformément à ce qui a précédé, nous avons décidé de reconsidérer notre évaluation et notre vision de la situation actuelle en assumant toute la responsabilité devant les gens», a conclu M. Hoss.
Pour la première fois depuis sa désignation au début du mois de décembre dernier, le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a reconnu hier que son gouvernement avait «beaucoup perdu de son crédit populaire». Dans une déclaration assez surprenante, rédigée sur un ton à la fois autocritique et combatif, il a dit que des erreurs avaient été commises dans le processus de la...