Liban-Turquie - Ankara soupçonne Ocalan d'être de retour Un émissaire turc aujourd'hui à Beyrouth

M. Ayden Karahan, émissaire du président turc Suleyman Demirel, est attendu aujourd’hui à Beyrouth pour une visite officielle de quelques jours. M. Karahan doit notamment remettre au président Émile Lahoud une lettre de son homologue turc, a-t-on appris de sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhan. L’objet de la visite pas plus que le contenu de la lettre n’ont été précisés. Mais de mêmes sources, on n’écarte pas la possibilité que la visite de M. Karahan soit liée à l’affaire Öcalan. La Turquie souhaite collaborer davantage avec le Liban sur le plan de la sécurité, à la suite d’informations selon lesquelles Abdallah Öcalan, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), aurait pu trouver refuge au Liban, selon les mêmes sources. Öcalan avait quitté l’Italie le 16 janvier dernier. Il s’était rendu en Russie, puis les autorités turques avaient perdu sa trace. Elles n’avaient pas écarté la possibilité qu’il se soit réfugié en Irak ou au Liban. Une source officielle de sécurité avait vivement démenti la présence d’Öcalan au Liban, rappelle-t-on. L’ambassadeur de Turquie, M. Nazem Dumlu, avait également relancé les autorités libanaises à ce sujet et avait informé Ankara que le chef des PKK n’était pas retourné au Liban, où il se trouvait, à un moment, par le passé. M. Karahan, qui avait représenté son pays à Beyrouth, doit également s’entretenir durant son séjour avec le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, ainsi qu’avec le secrétaire général du palais Bustros, M. Zafer el-Hassan. Dans une déclaration qu’il a faite hier, M. Georges Kassarji, député de Zahlé, a invité le gouvernement à ne pas signer d’accords de sécurité avec la Turquie. Il a rappelé l’alliance israélo-turque, estimant qu’Ankara «voue de l’hostilité aux peuples de la région et attend avec Tel-Aviv le moment propice pour mettre en exécution des plans suspects». Selon lui, la Turquie «cherche un prétexte pour porter un coup à la stabilité au Liban et pour nuire à sa réputation à l’étranger».