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Actualités - ANALYSE

Dans l'attente du retrait israélien Diverses instances appellent à l'unité nationale

Plus que jamais, avant, pendant et après le retrait israélien du Sud, l’unité nationale est nécessaire. Cet appel du régime se trouve répercuté par les instances religieuses. Et l’on entend ainsi un dignitaire de haut rang développer, devant ses visiteurs, le récit suivant : – «Par le passé, les Libanais se sont divisés, foulant aux pieds le principe de la coexistence, vital pour un pays composite. Il y a eu la guerre dite des deux ans, suivie pendant treize ans d’une série de conflits différents, tous sanglants, le Liban servant de lice à l’affrontement entre intérêts étrangers. Comme on sait, le détonateur initial était le clivagé provoqué par la présence armée des Palestiniens, qui voulaient défendre leur cause à partir du territoire libanais. Ils bénéficiaient de l’appui d’une partie des Libanais, qui acceptaient de sacrifier à cette fin les intérêts politiques, économiques et sociaux nationaux. En face, d’autres Libanais se dressaient contre une présence armée qui se faisait envahissante, en faisant valoir qu’il n’y avait pas de raison pour que le Liban payât seul, parmi les Arabes, le prix pour la lutte en faveur de la cause palestinienne. Toujours est-il qu’une fois déclenchées, les multiples guerres qui se sont produites sur le sol national ont mis le pays en ruines et réduit son économie en cendres, tandis que beaucoup de Libanais se retrouvaient dans un statut de réfugiés dans leur propre pays. Sans que cela serve en rien les Palestiniens armés qui, à leur tour, ont dû partir et établir leur QG à Tunis». «Par la suite, poursuit cette personnalité, les Israéliens, qui avaient occupé le Sud, ont refusé d’appliquer la 425. L’action diplomatique menée par les autorités locales n’ayant rien donné, une résistance active a pris corps sur le terrain. Au début, elle n’a pas fait l’unanimité, car certains pensaient qu’elle ne pourrait pas se mesurer à la puissance israélienne et qu’elle provoquerait en représailles autant de préjudices au Liban que l’avaient fait les Palestiniens. Mais à la longue, il est apparu que cette résistance portait des coups efficaces à l’occupant, qui s’en trouvait désarçonné, et tous les Libanais se sont convaincus de sa nécessité. Leur solidarité s’est exprimée pleinement lors des grandes agressions israéliennes de 1993 et de 1996 qui avaient poussé la population sudiste à se réfugier à l’intérieur. Tout le pays a montré depuis lors qu’il était prêt à assumer les sacrifices que la poursuite de la résistance peut impliquer. Israël a fini par céder et il annonce maintenant qu’il veut se retirer avant juillet prochain. Il faut attendre et ne pas perdre son temps à discuter de la crédibilité des engagements de Barak. Au contraire, les Libanais doivent mettre de côté tout esprit de contradiction et de controverse, pour se serrer les coudes. Cela leur sera utile dans tous les cas de figure : pour aborder les problèmes qui surgiront après le retrait israélien, s’il se fait, avec ou sans arrangement ; et pour tenir bon, s’il ne se fait pas». Mais tout en déconseillant toute polémique, cette personnalité adopte une option contestée d’avance par une large frange de la population. À son avis, en effet, la résistance devra cesser ses actions une fois le Sud et la Békaa-Ouest libérés. Alors que le principal noyau de cette résistance, le Hezbollah, laisse entendre – ainsi d’ailleurs que certains officiels – que la lutte se poursuivra au moins jusqu’à la restitution du Golan à la Syrie, sinon jusqu’à la libération de Jérusalem. Les partisans de la suspension ultérieure d’armes font valoir que des représailles israéliennes après le retrait ne seraient pas désavouées par la communauté internationale. Et pourraient frapper très durement l’infrastructure du pays. En face, on répond que le jumelage avec la Syrie est essentiel et que seule l’action armée peut faire plier Israël, l’ennemi commun. Comme on voit, empêcher les Libanais de polémiquer, c’est plus facile à dire qu’à faire. Pour le moment, ils ne divergent pas sur la question du Sud. Mais après, on ne sait pas.
Plus que jamais, avant, pendant et après le retrait israélien du Sud, l’unité nationale est nécessaire. Cet appel du régime se trouve répercuté par les instances religieuses. Et l’on entend ainsi un dignitaire de haut rang développer, devant ses visiteurs, le récit suivant : – «Par le passé, les Libanais se sont divisés, foulant aux pieds le principe de la...