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Actualités - ANALYSE

Liban-Sud - Risque d'un retrait unilatéral brusque Et si Barak réclamait l'application de la 426 ?

En dépit des assurances américaines et françaises, de nombreux politiciens continuent de douter du sérieux des intentions des responsables israéliens d’opérer bientôt un retrait unilatéral du Liban-Sud indépendamment de tout accord éventuel avec le Liban et la Syrie. Pour beaucoup en effet, Israël cherche à manœuvrer et à faire pression sur la Syrie pour obtenir les concessions qu’il souhaite. L’ancien ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, estime dans ce cadre qu’il ne saurait en tout état de cause être question d’un retrait total. Pour M. Boueiz, Ehud Barak ne saurait renoncer à une bande frontalière minimale où des militaires israéliens seraient maintenus en poste avec pour mission d’assurer la sécurité et de protéger les colonies. Barak ferait ainsi d’une pierre de coup, ajoute M. Boueiz, qui explique qu’en diminuant la présence israélienne au Liban-Sud, c’est-à-dire en se retirant partiellement, le Premier ministre israélien aurait contenté tout à la fois les Israéliens qui appellent au retrait de leur armée du Liban-Sud et les israéliens extrémistes. Il aurait de plus conservé une carte à utiliser éventuellement en cas d’ouverture de négociations pour un règlement global. D’autres politiciens vont plus loin que M. Boueiz et soutiennent que Barak ne consentira jamais à opérer un retrait unilatéral sans parvenir auparavant à un accord avec le Liban et la Syrie. Pour ces politiciens, Barak préférerait maintenir le statu quo plutôt que d’opérer un retrait sans aucune contrepartie et prendre le risque de devoir subir et assumer la poursuite des échanges d’actes de violence. Pour Barak, estiment les politiciens précités, les victimes israéliennes qui tombent chaque année restent bien moins lourdes à assumer que ne pourraient l’être les conséquences de l’aventure d’un retrait unilatéral. Il reste que certaines parties maintiennent qu’Israël va opérer un retrait total que ce soit ou non dans le cadre d’un accord avec le Liban et la Syrie et ce, pour les raisons suivantes : 1. Barak ne peut prendre le risque de perdre sa crédibilité et la confiance de ses électeurs auxquels il avait promis que l’armée israélienne se retirerait du Liban avant juillet prochain. Même s’il préfère que ce retrait intervienne dans le cadre d’un accord avec le Liban et la Syrie, Barak doit démontrer le sérieux de ses intentions et de ses promesses : il doit prouver à l’opinion publique internationale qu’il aspire à la paix globale dans la région, il doit montrer qu’il est prêt à reprendre les négociations et que ce sont la Syrie et le Liban qui ne souhaitent pas la paix et qui posent des conditions à la reprise des pourparlers. 2. Le retrait du Liban-Sud sera total et l’armée israélienne réintégrera les frontières internationales. Car maintenir une bande de présence israélienne, aussi étroite soit-elle, reviendrait à maintenir le statu quo actuel. Cela justifierait alors la poursuite des opérations de la résistance. Et celle-ci se trouverait du fait même plus proche encore des colonies israéliennes, ce qui serait contraire à la stratégie de défense israélienne qui consiste à maintenir les colonies israéliennes le plus à l’abri possible des opérations anti-israéliennes. 3. L’une des raisons de la victoire de Barak face à son prédécesseur Benjamin Netanyahu a découlé du fait que l’ancien Premier ministre israélien n’a pas réalisé sa promesse d’assurer la protection des colonies israéliennes et de les mettre à l’abri des tirs de Katioucha. Netanyahu prétendait que la sécurité devait prendre le pas sur la paix. Il n’a réussi à garantir ni la sécurité ni la paix. L’équipe Barak a tiré la leçon et elle est convaincue que sa mission première doit être de refroidir le front nord, ce qui ne saurait se faire hors d’un accord avec le Liban et la Syrie . Pour les parties précitées, convaincues donc qu’Israël va se retirer totalement – et même unilatéralement, s’il le faut – du Liban-Sud, la question qui se pose d’ores et déjà est celle de savoir ce qui va se passer ensuite. Certains affirment que l’autorité libanaise agira comme elle l’a fait au moment du retrait israélien de Jezzine. D’autres estiment que l’État libanais ne prendra aucune initiative sans coordonner auparavant son action avec la Syrie et avec la résistance. D’autres enfin craignent qu’Israël ne surprenne le Liban et le monde en réclamant alors l’application de… la résolution 426 du Conseil de sécurité dont l’article 8 stipule des arrangements de sécurité entre le Liban et Israël. Ou encore qu’il ne réclame l’application des termes de l’armistice de 1949 qu’il a toujours rejeté mais auquel il pourrait maintenant recourir pour embarrasser le Liban localement, régionalement et internationalement…
En dépit des assurances américaines et françaises, de nombreux politiciens continuent de douter du sérieux des intentions des responsables israéliens d’opérer bientôt un retrait unilatéral du Liban-Sud indépendamment de tout accord éventuel avec le Liban et la Syrie. Pour beaucoup en effet, Israël cherche à manœuvrer et à faire pression sur la Syrie pour obtenir les...