Rechercher
Rechercher

Actualités - INTERVIEWS

Parlement - Non à la petite circonscription électorale Berry : un changement à la Chambre dépend du peuple

Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a réitéré son opposition à la petite circonscription électorale qui favorise, selon lui, le confessionnalisme. Il a en outre minimisé l’importance des propos relatifs à un prochain changement à la tête du Législatif, estimant qu’il appartient au peuple d’accorder ou d’ôter sa confiance aux parlementaires. Interrogé, dans le cadre d’une interview à la Voix du Liban, sur la nouvelle loi électorale, M. Berry a mis en garde contre «la politique de deux poids, deux mesures» soulignant la nécessité d’un équilibre entre toutes les régions du pays. Catégorique, il a réaffirmé son opposition aux petites circonscriptions électorales «dans la mesure où elles favorisent le confessionnalisme». Selon lui, les petites circonscriptions «représentent un grave danger pour le Liban au lendemain de la guerre, parce que nous sommes toujours en période de convalescence». Si M. Berry est en faveur des grandes circonscriptions électorales, «c’est parce qu’elles favorisent le mélange (des Libanais) et donc une modification du paysage de l’ensemble du pays». Prié de commenter les propos relatifs à changement au niveau de la présidence de la Chambre, il a répondu : «Qui peut trancher à ce sujet ? Une telle décision n’appartient pas au pouvoir, ni au gouvernement ni à quelqu’un d’autre. Le Parlement est issu de la volonté du peuple. N’oublions pas que c’est lui qui a élu le chef de l’État à l’unanimité et qui a accordé sa confiance au gouvernement. S’il y a eu donc un changement au niveau de ces autorités, c’est bien grâce à la Chambre». M. Berry a développé le même point de vue concernant l’élection d’un chef du Parlement, «qui est tributaire des résultats des législatives et des équations politiques qui en découlent. La deuxième magistrature de l’État n’appartient à personne. Les propos sur un changement à ce niveau ne sont en définitive que des vœux pieux formulés par certains. Mais je ne leur en veux pas». Le chef du Parlement s’est en outre inscrit en faux contre les propos selon lesquels il redoute la rivalité du Hezbollah aux législatives de l’an 2000. «Le Hezbollah était mon allié aux élections de 1992 et de 1996. J’étais parmi ceux qui tenaient le plus à collaborer avec lui parce que nous menons le même combat contre Israël», a-t-il dit, avant de se prononcer en faveur du recours à la carte électorale, «seule susceptible de garantir à 80 % la régularité des élections parlementaires». Quatre mois cruciaux M. Berry s’est par ailleurs félicité, en réponse à une question, de la visite de M. Walid Joumblatt, et de son bloc parlementaire, au chef de l’État, le général Émile Lahoud. «Il s’agit naturellement d’une démarche positive. J’ai toujours pensé que (MM. Rafic) Hariri et Joumblatt devraient être en permanence en contact avec le président de la République, qui a un rôle à jouer au niveau du Parlement et du gouvernement. Le chef de l’État est après tout un arbitre», a-t-il déclaré. Il a réaffirmé que les quatre mois à venir «seront extrêmement délicats, au niveau régional», qu’il est «primordial de prémunir le Liban» contre toute atteinte et «de ne pas se laisser distraire par des questions d’ordre interne, quelque importantes qu’elles puissent être». Aussi, a-t-il déploré qu’on en soit encore à des tiraillements entre l’opposition et le courant loyaliste. En ce qui concerne la demande de levée de l’immunité du député Habib Hakim, présentée par le Parquet de Beyrouth, M. Berry a assuré que le dossier n’est pas clos. Il a rappelé que le bureau de la Chambre et la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice avaient tenu une réunion conjointe pour examiner cette requête, mais avaient constaté qu’ils avaient besoin de prendre connaissance de plusieurs autres documents avant de pouvoir prendre une décision. Conformément au règlement intérieur de la Chambre, tant le bureau que la commission avaient alors soumis la démarche aux députés qui ont réclamé un délai pour examiner les dossiers liés à cette affaire. Selon M. Berry, «c’est ce mois ou le mois prochain que l’Assemblée tranchera». Rappelons que M. Habib Hakim est soupçonné de dilapidation de fonds publics dans le cadre de l’affaire de l’incinérateur de Bourj-Hammoud et que le parquet de Beyrouth souhaite engager des poursuites contre lui. Interrogé au sujet de ces rapports avec le chef de l’État, M. Berry les a qualifiés d’«excellents», faisant état d’«une entente» et d’«un accord parfaits sur les questions fondamentales sur base de la transparence qui caractérise le régime». Il a ensuite mis l’accent sur le respect du principe de la séparation des pouvoirs, rappelant en réponse à une question, qu’il est représenté au sein du gouvernement par plus d’un ministre, mais que cela ne l’empêchera pas de relever les erreurs qui pourraient être commises par le gouvernement ou par l’un des ministres qui le représentent. En ce qui concerne un éventuel élargissement du gouvernement, M. Berry a souligné qu’il ne le réclame pas pour le moment. Il a par ailleurs rejeté les propos selon lesquels ses prises de position concernant le projet de réforme administrative constituent un obstacle à la poursuite de cette réforme. «Nous avions été les premiers à présenter, par le biais de notre collègue Mohammed Abdel Hamid Beydoun, une proposition de loi soumettant au contrôle préalable de la Cour des comptes toutes les caisses et les institutions publiques», a-t-il rappelé en conclusion.
Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a réitéré son opposition à la petite circonscription électorale qui favorise, selon lui, le confessionnalisme. Il a en outre minimisé l’importance des propos relatifs à un prochain changement à la tête du Législatif, estimant qu’il appartient au peuple d’accorder ou d’ôter sa confiance aux parlementaires. Interrogé, dans...