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Actualités - DISCOURS

EDL - Le directeur général dresse un état des lieux Moawad : 420 millions de dollars de factures impayées

C’est à coup de chiffres et de statistiques que le directeur général de l’office de l’Électricité du Liban, M. Georges Moawad, a plaidé la cause d’une institution qui fait souvent l’objet d’attaques et de critiques plus ou moins justifiées. À l’entendre, elles ne le seraient pas du tout. Le déficit de l’EDL frôle le chiffre astronomique d’un milliard de dollars, selon le ministre des Finances Georges Corm. Qu’en dit M. Moawad ? Pour lui, la survie de cette institution tiendrait du «miracle». Il l’a affirmé à l’occasion du dîner annuel organisé par l’association sportive et sociale de l’EDL à l’hôtel Regency Palace, en présence du ministre des Ressources hydrauliques et électriques Sleiman Traboulsi, délégué par le chef du gouvernement Sélim Hoss, et de tous les employés de l’office. M. Moawad a entamé son discours par un éloge de «la famille de l’EDL» qui, selon lui, a réussi l’exploit de réparer les deux sous-stations démolies en juin dernier par des raids de l’aviation israélienne avant la date prévue. Puis, il est remonté à 1975 pour rappeler que depuis lors, l’institution est l’objet des convoitises de plus d’une partie qui cherche à se l’approprier à un prix sacrifié. «On cherche à induire en erreur les responsables et les décideurs ; ce qui a entraîné certains à évoquer les négligences administratives ou le déficit au sein de l’EDL sans tenir compte de nombreux facteurs», a-t-il dit, avant de se lancer dans une argumentation exhaustive. Selon le directeur général de l’office, les dettes de l’EDL résultent essentiellement de l’équipement des centrales et de l’installation de nouveaux réseaux. «C’est là, de toute façon, une responsabilité qui incombe à l’État, et que Dieu pardonne à ceux qui ont plongé l’institution dans ces dettes», a-t-il ajouté. Concernant le gaspillage «non technique» du courant, M. Moawad a indiqué qu’il était dû essentiellement aux «contrevenants qui occupent des biens-fonds de manière illégale, aux camps ou aux personnes déplacées». Selon lui, le pourcentage de gaspillage est de l’ordre de 25 %. Un manque cruel d’employés M. Moawad a donné par la suite le détail des factures impayées, équivalant à un montant total de 630 milliards de LL (soit 420 millions de dollars) répartis comme suit : 45 milliards des administrations publiques ; 72 milliards des offices des eaux ; 13 milliards d’exonération ; 500 milliards des autres abonnés. Un programme a été établi pour la perception de ces factures, qui coûteraient à l’abonné la coupure du courant s’il persiste à ne pas s’en acquitter, a précisé M. Moawad. Le directeur général de l’EDL a en outre insisté sur le manque cruel d’employés au sein de l’office. M. Moawad a indiqué dans ce cadre qu’ils étaient en 1985 au nombre de 4 500 pour 600 000 abonnés et une production de 1 000 mégawatts. «Aujourd’hui, il n’y a guère plus de 2 800 employés pour un million d’abonnés et une production de 2 000 MgW», a-t-il dit. Résultat : deux centrales thermiques sont prêtes à fonctionner mais nécessitent pour cela l’embauche de 250 ingénieurs. D’autre part, dix stations de transformation, dont trois définitivement équipées, sont inexploitables, en raison aussi du manque de main-d’œuvre. «Nous devrons sans doute nous contenter de placer un garde devant ces stations, qui resteraient fermées à cause du retard mis dans l’autorisation d’engager moins de cent techniciens aptes à les faire fonctionner et à les entretenir», a-t-il précisé. En conclusion, M. Moawad estime que l’EDL passe de toute évidence par une étape difficile, «dont nous espérons sortir durant ce mandat réputé pour sa transparence et pour sa détermination à bâtir l’État de droit». Et d’ajouter : «Quant à ceux qui ignorent ou occultent la vérité en suivant la voie des pêcheurs en eau trouble, ils ne feront qu’accroître notre détermination à construire l’institution». Prenant à son tour la parole, le ministre Traboulsi a notamment rendu hommage à l’abnégation des employés de l’office.
C’est à coup de chiffres et de statistiques que le directeur général de l’office de l’Électricité du Liban, M. Georges Moawad, a plaidé la cause d’une institution qui fait souvent l’objet d’attaques et de critiques plus ou moins justifiées. À l’entendre, elles ne le seraient pas du tout. Le déficit de l’EDL frôle le chiffre astronomique d’un milliard de...