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Actualités - CHRONOLOGIE

Social - Les licenciements sauvages en question La CGTL veut amender un code de travail vétuste

Rentré lundi soir d’un séjour dans l’État des Émirats arabes unis (EEAU), le ministre du Travail et des Affaires sociales Michel Moussa a reçu hier matin la visite du président de la CGTL Élias Abou Rizk, accompagné de M. Hatem Kotran, un expert de l’Organisation internationale du travail (OIT). De nationalité tunisienne, M. Kotran est par ailleurs professeur d’université et expert des affaires du travail. Son séjour actuel au Liban, le troisième, s’est fait à la demande de la CGTL, qui souhaite réviser certains articles du code du travail, qui remonte à 1946. L’article 50 sur le licenciement est l’une des principales clauses du code du travail dont l’amendement est jugé indispensable par la CGTL. Alarmée par le nombre de licenciements et la multiplication des cas d’espèce, la CGTL cherche à fixer des cadres précis à ces licenciements. Dans de nombreuses entreprises, souligne M. Abou Rizk, les employés ayant dix et quinze ans d’ancienneté sont en train d’être abusivement licenciés et remplacés par des salariés plus jeunes et dont les charges sociales sont moins lourdes, et se retrouvent à 40 ou 50 ans sans travail. Le cas ne se limite pas à des entreprises industrielles ou commerciales, mais affecte également des entreprises à vocation humanitaire ou quasi humanitaire, comme les hôpitaux. M. Abou Rizk précise qu’à la suite de la rupture du contrat entre l’Université libanaise et la Croix-Rouge libanaise, 32 salariés viennent d’être collectivement licenciés par la CRL. L’Allied Business Bank vient de licencier pour sa part 40 employés, ajoute M. Abou Rizk. Plusieurs licenciements ont été signalés, par ailleurs, durant l’année écoulée dans un hôpital de la capitale. Certes, l’époque est à la rationalisation et à la globalisation des échanges, mais ne prendre des décisions qu’en fonction des seules données économiques peut déboucher sur une société foncièrement inhumaine, souligne en substance le président de la CGTL. C’est tout cet aspect du monde du travail qui a besoin d’être mieux réglementé, a ajouté M. Abou Rizk, qui estime par ailleurs «anormal» et «dangereux pour la santé» qu’un salarié soit obligé de faire deux emplois ou de faire des heures supplémentaires pour pouvoir se suffire économiquement. Pour le président de la CGTL, les heures supplémentaires représentent un emploi à plein temps dont on prive les candidats au travail. M. Abou Rizk déplore, d’ailleurs, le fait qu’il n’existe pas de chiffre fiable pour mesurer le taux de chômage actuel. Il estime «invraisemblable» le chiffre de 8% que la direction centrale des statistiques fixe pour 1998, un chiffre démenti par l’observation empirique quotidienne. Et d’ajouter : «Il n’y a qu’à voir le nombre de jeunes qui quittent le Liban tous les mois». La CGTL, apprend-on, va demander à l’OIT les crédits et compétences nécessaires pour établir un taux de chômage réaliste et fiable. M. Abou Rizk en est convaincu, «l’État n’a pas intérêt à effectuer une étude de cet ordre». Parmi les autres amendements au code du travail souhaités par la CGTL figurent les dispositions régissant le travail des femmes et des mineurs. Les conseils d’arbitrage La CGTL souhaite par ailleurs une profonde réforme du travail des conseils d’arbitrage des conflits de travail, dont elle juge le nombre insuffisant et la procédure le plus souvent «d’une lenteur mortelle». «Avant d’entrer dans son droit, le salarié peut mourir de sa belle mort», assure M. Abou Rizk qui souligne qu’il existe, en ce moment, cinq conseils en fonction à Beyrouth et un dans chaque mohafazat, ce qui est «insignifiant», compte tenu de la multiplication des conflits. Il affirme aussi que le travail de ces conseils ne suit pas de règle, et qu’entre une audience et l’autre, il peut se passer… six mois. MM. Abou Rizk et Hatem Kotran ont déjà rencontré, outre M. Moussa, la commission de modernisation des lois et le ministre de la Justice Joseph Chaoul, le président du Conseil Sélim Hoss et le président de l’Assemblée Nabih Berry.
Rentré lundi soir d’un séjour dans l’État des Émirats arabes unis (EEAU), le ministre du Travail et des Affaires sociales Michel Moussa a reçu hier matin la visite du président de la CGTL Élias Abou Rizk, accompagné de M. Hatem Kotran, un expert de l’Organisation internationale du travail (OIT). De nationalité tunisienne, M. Kotran est par ailleurs professeur...