Littérature Le Goncourt à Jean Echenoz pour Je m'en vais

Le prix Goncourt 1999 a été décerné mardi à Je m’en vais, de Jean Echenoz, et récompense pour la troisième fois un roman publié aux Éditions de Minuit, après ceux de Marguerite Duras (1984) et Jean Rouaud (1990). Je m’en vais est l’alpha et l’oméga de ce neuvième roman qui conduit Félix Ferrer, quinquagénaire propriétaire d’une galerie d’art moderne, de la banlieue parisienne à la banquise du Grand Nord. Déjà présent dans Un an, le précédent roman d’Echenoz, Ferrer traverse la vie comme en un songe cotonneux, peuplé de femmes. Une expédition polaire pour retrouver une cargaison d’objets d’art inuits abandonnés sur un bateau pris par les glaces, puis le vol de ces trésors rapportés à Paris par un dénommé Baumgartner et son sbire, le Flétan, constituent le cœur de l’intrigue. Entre le «je m’en vais» du début, par lequel il annonce la rupture à sa femme, et le «je prends juste un verre et je m’en vais» de la fin au milieu d’inconnus, il y a comme une quête achevée et la promesse d’un nouveau départ.