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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Vive riposte des haririens aux propos de Hoss L'histoire du demi-dialogue empoisonne le climat ambiant

Le président Sélim Hoss tire à boulets rouges sur l’opposition et dénonce le «demi-dialogue» qu’elle engage avec le régime, en l’ignorant lui-même. Cela sur un ton si virulent qu’on se demande s’il ne coupe pas court de la sorte à toute possibilité de dialogue complet, l’incluant à son tour. Dès lors, il n’est pas étonnant que les haririens s’étonnent d’une réaction aussi vive, aussi «discourtoise» à leur sens envers Baabda, dont leur chef était récemment l’hôte. «C’est comme si, soulignent-ils avec la délectation de taquiner une corde facile, le président du Conseil reprochait au chef de l’État d’assumer son rôle de père de tous les Libanais et lui demandait d’endosser ses propres vindictes. M. Hoss a-t-il vraiment le sens de l’État, sait-il par exemple que la mission d’un président de la République n’est en rien comparable à celle d’un chef de gouvernement ? Il aurait été bien plus judicieux de sa part, plus adroit aussi, qu’au lieu de se déchaîner contre la rencontre de Baabda il s’en félicitât. Cela nous aurait alors permis de lui tendre la main et de lui éviter le tracas d’une confrontation qu’il n’est pas sûr de remporter en fin de compte». Insinuation très habile et très poudre aux yeux finalement. Car M. Hoss ne s’est résolu à brûler ses vaisseaux qu’après avoir acquis la certitude que son rival ne voulait absolument pas se réconcilier avec lui. En effet, au chef de l’État lui-même, qui sondait en conciliateur ses intentions à ce sujet, M. Hariri n’a pas caché qu’il n’avait pas du tout l’intention de prendre langue avec M. Hoss. Toujours est-il que les haririens exploitent à fond l’attitude de M. Hoss, qu’ils qualifient volontiers de «négativiste». À les en croire le président du Conseil pousse l’inimitié jusqu’à «dénoncer devant ses visiteurs les contacts que M. Hariri développe avec nombre de pôles officiels ou officieux et se plaint notamment des rencontres que notre chef a avec des figures de proue sunnites. M. Hoss oublie que lorsque lui-même était dans l’opposition, M. Hariri le recevait volontiers et provoquait souvent lui-même les rencontres. En fait, M. Hariri a toujours tendu la main à l’actuel Premier ministre, et non l’inverse. Lorsque M. Hoss a entrepris de former son gouvernement, M. Hariri et son groupe parlementaire ont adopté à son égard une attitude positive, soulignant qu’ils étaient prêts à coopérer. Mais à leur surprise, le premier geste de M. Hoss a été de se déchaîner dans sa déclaration ministérielle contre son prédécesseur et d’annoncer de la sorte les mesures vindicatives qui allaient être prises par la suite. Des torts ont été commis à l’encontre de M. Hariri, qu’on a voulu discréditer aussi bien à l’extérieur, où M. Hoss s’est répandu en propos venimeux, voire diffamatoires, à son encontre, qu’à l’intérieur. Le président Hoss s’est engagé dans une opération de règlements de comptes. Il n’en sort toujours pas et il trouve pourtant moyen de soutenir que nous le mettons en quarantaine, que nous refusons le dialogue». Mais les haririens ne visent sans doute pas juste quand ensuite ils jugent que «M. Hoss ne tient pas bien en mains les rênes du pouvoir» en en voulant pour preuve qu’il «se lave les mains des poursuites judiciaires lancées contre nos gens, affirmant qu’il n’a rien à voir avec la justice». Cela semble prouver qu’à leur tour, ils auraient peut-être besoin de recevoir des leçons en matière de sens de l’État et qu’ils ignorent dangereusement ce qu’est la séparation des pouvoirs. Pour sa part, le chef du gouvernement estime que la réaction des haririens à ses propos est normale de leur part, en relevant que nulle autre partie ne s’en est montrée froissée. Il soutient que, par ses déclarations, il n’a voulu que défendre la position de la présidence du Conseil en tant que telle, non sa personne ou même son gouvernement. Il répète qu’un dialogue, pour porter ses fruits, doit être général et inclure tous les pôles, lui compris. Et ses proches laissent entendre qu’il a informé qui de droit de son communiqué avant de le rendre public. Ce qui ne veut pas dire qu’il en a reçu l’approbation…
Le président Sélim Hoss tire à boulets rouges sur l’opposition et dénonce le «demi-dialogue» qu’elle engage avec le régime, en l’ignorant lui-même. Cela sur un ton si virulent qu’on se demande s’il ne coupe pas court de la sorte à toute possibilité de dialogue complet, l’incluant à son tour. Dès lors, il n’est pas étonnant que les haririens s’étonnent...