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Actualités - REPORTAGES

Musique Un programme sortant des sentiers battus Duo violon et piano : un bouquet fleurant la Bohême(photo)

Présentés par l’ambassade de la République tchèque, en collaboration avec l’Université américaine de Beyrouth, deux musiciens en droite ligne de Prague ont offert aux mélomanes libanais, à l’Assembly Hall, un bouquet d’œuvres fleurant bon les rives de la Vltava. Au menu, richement garni de partitions de compositeurs tchèques, des pages de Benda, Fibich, Dvorak, Martinu, Janacek, Sveceny, Suk et Smetana. Changement agréable de la programmation au ronron habituel et régal d’écouter des œuvres aussi belles et si peu jouées en concert. Tout d’abord, une petite introduction pour jeter toute la lumière sur les cordes du violoniste Sveceny, élève des professeurs Frantisek Pospisil et Vaclav Snitil. Ses tournées en Amérique du Sud et en Europe furent chaleureusement accueillies aussi bien par le public que par la presse. Par ailleurs, il a à son actif plus de 26 CD incluant des œuvres de compositeurs internationaux de même qu’il est détenteur, depuis 1996, du Prix Masaryk. Au piano, il est accompagné par Marie Synkova, élève de Pavel Stepan et aujourd’hui professeur de musique à l’Académie de Prague. La première sonate, interprétée sous les grandes voûtes de l’Assembly Hall, est celle de Frantisek Benda dans ses trois mouvements alternant vivacité, tendresse et animation. Œuvre marquée par la mode et l’élégance du dix-huitième siècle, où la musique est grâce et absolue harmonie. Plus proche de nous, est l’œuvre de Zdenek Fibich, aussi en trois mouvements. Sonatine d’une verve tout en douceur. Pour terminer la première partie de ce concert, une composition plus familière aux auditeurs d’Anton Dvorak, père de la Symphonie du Nouveau-Monde. Ici on l’écoute dans la sonatine Gdur op 100 (en quatre mouvements). Lyrique et pittoresque, l’écriture de Dvorak, dont les modulations et les développements sont conduits naturellement, reste simple et directe. Il est évident que ce musicien s’est attaché à maintenir un art national tchèque libéré des tutelles allemande et italienne. Après l’entracte, place à nouveau à une sonatine de Bohuslav Martinu, né à Petitchka en Bohême orientale et qui fut l’élève de Roussel. Partition extrêmement séduisante révélant un style original, vigoureux et libre et surtout une totale maîtrise à faire dialoguer le violon et le piano. Du font de la Moravie nous vient cette “Romance” de Leos Janacek riche de thèmes populaires et représentative d’un style fait de simplicité dans le choix des idées et des tonalités, de concision dans les développements et de franchise dans cette narration claire et chargée du tendre lyrisme d’un cœur battant la chamade. De Sveceny, maître de l’archet, une œuvre intitulée Capricio où le violon seul a toutes les fantaisies, toutes les couleurs. Un morceau de bravoure brillamment enlevé. Détaché de toute influence folklorique et élève de Dvorak, Joseph Suk, infatigable voyageur (il faisait partie d’un quatuor à cordes), s’était familiarisé avec les techniques de Debussy, Ravel, Stravinski et Schonberg. On en entend un peu les échos et les influences à travers ces pages frémissantes de sensibilité d’une œuvre intitulée Raduz a Mahulena. Pour terminer, la voix de l’auteur de la Moldau s’impose. On l’écoute ici dans une œuvre intitulée Zdomoviny. Des notes imprégnées d’un folklore joyeux, dont les motifs simples et presque toujours diatoniques sont parfois modifiés rythmiquement. Un style spontané, plein de fraîcheur et parfois de rudesse mais certainement vivant et sans artifice. Voilà un charmant voyage sonore où deux musiciens au-dessus de tout éloge emmènent l’audience bien loin... Grâce à un coup d’archet, des pizzicatti ou de grands accords de piano sont évoquées les meurtrissures ou les joies d’un pays : c’est cela le pouvoir de la musique. Grandes salves d’applaudissements d’un public enthousiaste et que les musiciens ont honoré par deux bis.
Présentés par l’ambassade de la République tchèque, en collaboration avec l’Université américaine de Beyrouth, deux musiciens en droite ligne de Prague ont offert aux mélomanes libanais, à l’Assembly Hall, un bouquet d’œuvres fleurant bon les rives de la Vltava. Au menu, richement garni de partitions de compositeurs tchèques, des pages de Benda, Fibich, Dvorak,...