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Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement La mer se transforme en dépotoir L'opération Grand-Bleue s'est-elle essouflée ?(photo)

Alors que la campagne pour le nettoyage des côtes libanaises avait suscité un enthousiasme exceptionnel à ses débuts, elle mobilise maintenant de moins en moins de gens. Initiée par un groupe de jeunes “écolos”, dont un plongeur Hazem Idriss, l’opération Grand-Bleue avait rassemblé la première et la deuxième années (1997, 1998) une foule nombreuse, près de 30 000 personnes, venues mettre la main à la pâte pour ramasser les amoncellements. Plus modeste cette année, la campagne se veut surtout symbolique, et vise à communiquer au public un seul et unique message qui est celui de respecter la côte libanaise ou ce qui en reste, et de lui épargner les détériorations que l’on sait. Soixante plongeurs (contre 300 les années précédentes) aidés par quelques éléments de la Croix-Rouge et de la Défense civile, et des étudiants, sont intervenus en plusieurs points de la côte pour renouveler leur action en faveur de la «Grande bleue», qui finira certainement par perdre sa couleur si l’on continue à ce train là. L’équipe des plongeurs s’est mise à la tâche tôt le matin, en fouillant les fonds marins pour essayer de nettoyer, un tant soit peu, ce que les gens jettent à la mer. «Nous avons retrouvé un jeans, des jupes, des sous-vêtements, du mobilier, bref tout ce que l’on peut acheter dans un super-marché», nous confie Hazem Idriss, un peu déçu de voir que les gens n’ont pas pris part au mouvement cette année. Une preuve supplémentaire que les Libanais ont le souffle bien court. En tous les cas, ils auraient eu le souffle coupé s’ils avaient vu flotter hier, au milieu de cette équipe de jeunes dévoués, le cadavre d’un chien mort, bourré de rats, comme il a été rapporté par les canots qui se sont aventurés à côté de la bête. Quant aux autres trouvailles, c’étaient des pièces aussi étranges qu’un fauteuil gisant à 7 mètres de profondeur, des planches qui ont dû servir de table dans un passé lointain. Il y avait aussi les classiques – cannettes de sodas, bouteille de bière et une multitude de verres en plastique utilisés pour les glaces puis balancés du haut de la «croisette libanaise». Mohammed, un des plongeurs de l’équipe, raconte que la dernière fois qu’il avait plongé à cet endroit même, il avait repêché un papier plié en deux, sur lequel était inscrit une commande de légumes, apparemment destinée aux restaurants d’un des sites les plus magnifiques de la côte libanaise. «Il serait peut-être temps que l’Etat impose une législation à ces restaurants qui déversent directement leurs déchets dans la mer, sans parler des ordures qui prennent également un raccourci», commente Adonis, un autre plongeur. En tout cas, tous espèrent voir émaner un jour une initiative du ministère du Tourisme, qui empêcherait les promeneurs de jeter tout et n’importe quoi par dessus bord, et ce, en imposant des sanctions sévères aux contrevenants. Il est tellement plus simple de prévenir que de guérir, surtout lorsqu’il s’agit de fonds sous-marins ! Encore faut-il plonger dans les ordures pour comprendre réellement l’ampleur et la gravité du crime que l’on commet contre le littoral.
Alors que la campagne pour le nettoyage des côtes libanaises avait suscité un enthousiasme exceptionnel à ses débuts, elle mobilise maintenant de moins en moins de gens. Initiée par un groupe de jeunes “écolos”, dont un plongeur Hazem Idriss, l’opération Grand-Bleue avait rassemblé la première et la deuxième années (1997, 1998) une foule nombreuse, près de 30 000...