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Actualités - ANALYSE

Budget - Le gouvernement ne veut pas de surprises Coordination Hoss-Berry avant le débat

L’événement est rare et mérite tellement d’être signalé que les loyalistes l’annoncent dix jours à l’avance : à son retour du Koweït le 22 et avant l’ouverture du débat sur le budget le 26, Hoss va coordonner avec Berry. C’est la deuxième fois seulement que les deux hommes se voient depuis l’avènement du gouvernement, il y a près de six mois. On le sait, leurs relations étaient très tendues depuis les ennuis causés à certains protégés du chef du Législatif au titre de l’épuration administrative. On le sait aussi, Damas avait dû leur imposer une trêve, tout comme il l’avait fait pour Hariri et Joumblatt vis-à-vis du pouvoir. Et c’est à la suite d’une visite effectuée sur les bords du Barada que le président de la Chambre a consenti à cette prochaine rencontre préparatoire avec le président du Conseil. Lequel est allé à son tour exhaler ses griefs auprès des décideurs. Et comme au beau temps de la troïka, les Syriens ont calmé le jeu et forcé les deux responsables libanais à se rabibocher. On se demande cependant avec curiosité si le prochain entretien des deux présidents va se dérouler dans le même climat de joyeuse confiance que la fois précédente. Ils s’étaient alors vus à Aïn el-Tiné, en prenant soin de s’entourer chacun de plusieurs conseillers, pour disposer de témoins. Et, sous prétexte que les Israéliens faisaient alors des histoires dans Arnoun, ils avaient prudemment évité d’évoquer les sujets brûlants pour lesquels on leur avait demandé de se réunir ! Le conflit avait donc persisté, M. Berry reprochant à M. Hoss d’éluder les problèmes qui les opposent et de faire obstruction à cette coopération des pouvoirs qu’enjoint la Constitution. Les proches du président de la Chambre s’étaient répandus en invectives contre les intentions malveillantes attribuées au gouvernement, accusé de vouloir éjecter les cadres amalistes de l’administration pour nuire politiquement à M. Berry à l’approche des législatives. Et aussi pour renforcer la popularité sunnite de M. Hoss qui réussirait à affaiblir le leadership chiite, ce que M. Hariri lui-même n’était pas parvenu à faire. Les partisans de M. Berry ajoutaient qu’ils en étaient venus à regretter l’ancienne rivalité avec M. Hariri. Parce que ce dernier, à leur avis, leur disputait la dimension de la part du gâteau revenant à chacun alors que M. Hoss veut tout avoir pour lui et priver les autres de la moindre miette. Des assertions, des considérations supérieurement élevées, comme on voit. Toujours est-il que M. Berry, on le sait, s’était plaint de M. Hoss au chef de l’État et aux Syriens. Ces derniers, respectant leur nouvelle ligne de conduite, se sont abstenus de trancher, d’arbitrer. Ils ont simplement recommandé aux deux hommes de s’expliquer franchement entre eux. Et de s’arranger, même si aucun litige n’est réglé, pour accorder leurs violons en matière de débat budgétaire. C’est donc ce qui va être fait dans une dizaine de jours. On s’attend dès lors à ce que la présidence de la Chambre calme un peu les ardeurs des opposants. Déjà refroidis, faut-il le rappeler, par d’autres précieux conseils reçus des décideurs… En résumé, comme presque toujours, le soutien de Damas au pouvoir exécutif se montre encore une fois déterminant sur la scène locale, bien qu’il prenne désormais des apparences plus discrètes. Les politiciens locaux ne s’en plaignent pas du reste car à leur avis sans cet apport syrien la scène resterait déstabilisée en permanence.
L’événement est rare et mérite tellement d’être signalé que les loyalistes l’annoncent dix jours à l’avance : à son retour du Koweït le 22 et avant l’ouverture du débat sur le budget le 26, Hoss va coordonner avec Berry. C’est la deuxième fois seulement que les deux hommes se voient depuis l’avènement du gouvernement, il y a près de six mois. On le sait, leurs...