Environnement - Réclamer ses droits de manière civilisée Ecolos contre chasseurs : la bataille fait rage (photos)

Près de 2000 chasseurs se sont rassemblés hier pour réclamer la levée de l’interdit frappant ce sport, qui suscite par ailleurs la réprobation des groupes écologiques. Les chasseurs (et marchands d’armes de chasse, de munitions et d’équipement) ont réclamé le retour à la situation qui prévalait autrefois, et ce après l’expiration du délai de 5 ans imposé par l’ancien ministère de l’Agriculture pour favoriser le repeuplement des bois libanais. Les chasseurs, venus en groupe, certains accompagnés de leurs chiens, brandissaient des banderoles demandant à l’État de revenir sur l’interdit frappant “le hobby des rois”. Parmi les manifestants, se trouvaient de nombreux propriétaires de magasins d’équipement de chasse et de fabricants de cartouches qui protestaient contre cette situation qui les prive de leur gagne-pain. L’association des commerçants des armes de chasse faisait de son côté prévaloir que plus de trois mille familles vivaient directement de la chasse, un chiffre qui, selon elle, doit être multiplié par trois si l’on compte les activités annexes liées à ce sport. Les chasseurs répondaient à un appel non signé, paru dans les quotidiens, leur demandant de consacrer cette journée aux chasseurs et de «réclamer nos droits de manière civilisée», en se rassemblant sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth. En face, les militants écologistes, venus également nombreux, mais pour défendre la cause opposée et réclamer une plus stricte application de l’interdit. Ils portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : “Honte à vous !” “Chasser un oiseau, c’est tuer un arbre”, etc. Plus de 10 millions d’oiseaux étaient abattus chaque année, au Liban, selon les chiffres de la Société de protection de la nature et des ressources naturelles (SPNRL). Plusieurs associations écologiques avaient critiqué, au cours des derniers jours, l’appel des chasseurs, soulignant que ces derniers ne s’étaient pas pliés à l’interdit et avaient toujours recours aux appâts, en vente sur le marché au mépris de la loi.