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Actualités - CHRONOLOGIE

Pas de publicités locales pour les publications étrangères

En tout, la Chambre aura renvoyé en commissions, durant sa séance matinale, un projet de loi et voté deux autres dont le projet de loi autorisant les publications étrangères non arabophones de renommée internationale à paraître au Liban. Ce texte a été toutefois amendé de manière à interdire à ces médias de prendre une part du marché publicitaire local. Il est intéressant de noter qu’en approuvant cet amendement proposé par le vice-président de la Chambre, M. Élie Ferzli, la Chambre a en fait pris en considération les éclaircissements apportés par M. Michel Eddé, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Culture, sur les problèmes que le texte proposé peut entraîner pour la presse locale. De manière générale, la parution de publications étrangères au Liban est favorablement accueillie. Le problème se pose toutefois lorsque cette presse grignote une part du marché publicitaire local, très étroit. Le fait d’écumer une partie de ce marché aurait été mortel pour la presse écrite locale, dans son ensemble, quotidienne et périodique. Il y a lieu de signaler dans ce contexte que de grands journaux arabes qui impriment à Londres et qui sont distribués au Liban ne sont pas autorisés, en vertu de la loi, à prendre une part du marché publicitaire local. Il était toutefois possible de contourner cette loi par deux moyens : soit en se dotant d’une licence locale soit en se laissant véhiculer par un journal local. Comme l’intention du législateur est d’empêcher la presse étrangère de faire une concurrence aux quotidiens et périodiques libanais, le vote de l’amendement proposé mettra fin à cette ambiguïté. Le texte approuvé interdit à la presse étrangère ayant une édition locale ou régionale «de faire passer de la publicité locale pouvant faire de la concurrence à la presse locale, même si elle paraît au Liban en vertu d’une licence quotidienne ou périodique, ou en tant que copie incorporée d’un quotidien ou d’un périodique locaux ou internationaux». Avant que cette clause ne soit ajoutée au texte, plusieurs parlementaires, dont notamment, MM. Robert Ghanem, Nicolas Fattouche, Nassib Lahoud, Michel Pharaon, Élie Ferzli, Jean Obeid, Chawki Fakhoury et Zaher Khatib avaient mis en garde contre le danger que représente pour la presse locale, le grignotage du marché publicitaire libanais par des quotidiens ou des périodiques étrangers. MM. Ghanem, Fakhoury et Obeid ont montré à leurs collègues une copie de l’édition régionale de la sélection hebdomadaire du Le Monde français, en leur expliquant que les nouvelles publiées sont essentiellement internationales alors que toutes les publicités sont locales. M. Ferzli a affirmé que le principal objectif de cette loi est de «renforcer le rôle du Liban sur le plan médiatique» et qu’«il n’est pas possible, dès lors, d’autoriser la concurrence». De son côté, M. Pharaon note qu’Ach Chark el-Awsat et Al-Hayat n’ont pas de publicités locales bien qu’ils couvrent l’actualité libanaise, alors que M. Lahoud rappelle que 70 % des recettes de la presse locale proviennent des publicités. Zaher Khatib critique vivement les «tentatives de la presse étrangère de contourner les lois en s’associant à des publications libanaises». Il met notamment en garde contre l’accord d’association que l’International Herald Tribune compte conclure avec un quotidien libanais, en attirant l’attention de ses collègues sur le fait que l’IHT est un partenaire du Haaretz israélien.
En tout, la Chambre aura renvoyé en commissions, durant sa séance matinale, un projet de loi et voté deux autres dont le projet de loi autorisant les publications étrangères non arabophones de renommée internationale à paraître au Liban. Ce texte a été toutefois amendé de manière à interdire à ces médias de prendre une part du marché publicitaire local. Il est...