Israël envisagerait d'anticiper son retrait du Liban-Sud

Le Premier ministre israélien Ehud Barak envisage d’anticiper le retrait de ses troupes du Liban prévu en principe d’ici à juillet prochain, a indiqué hier le quotidien israélien Maariv, cité par l’AFP. Selon le journal, qui cite une «personnalité politique s’exprimant sous condition d’anonymat», le retrait unilatéral des troupes israéliennes s’avère être une option parfaitement réaliste étant donné les difficultés à renouer les pourparlers de paix avec la Syrie, gelés depuis février 1996. «Il serait stupide d’attendre les bras croisés que les Syriens veuillent bien négocier, alors que nos soldats tombent pour rien pendant ce temps au Liban», a-t-elle déclaré au Maariv. Interrogé par l’AFP, le bureau de M. Barak a réaffirmé qu’«Israël veut procéder au retrait de ses troupes du Liban d’ici à juillet prochain». Le général Gaby Ophir, responsable de la défense passive en Israël, a de son côté affirmé dimanche «qu’Israël n’aura même pas le temps de renforcer la défense des agglomérations de Galilée» avant le retrait du Liban. La haute hiérarchie militaire israélienne a tenu dimanche à Tel-Aviv une réunion consacrée pour la première fois à l’étude d’hypothèses relatives au retrait du Liban-Sud, selon la radio israélienne. Présidée par le chef d’état-major, le général Shaoul Mofaz, cette réunion a passé en revue différentes stratégies que ce soit pour un retrait unilatéral de la zone frontalière de 850 km2 ou pour un retrait dans le cadre d’accords préalables de paix avec la Syrie et le Liban. Sur le terrain, un milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS) a été blessé hier lors d’une attaque du Hezbollah contre la zone occupée, où une civile a également été blessée, selon l’ALS. Le milicien a été blessé par des éclats d’obus de mortier qui ont touché sa position à Bayada, dans le secteur occidental de la zone occupée, a-t-on précisé. Selon la milice, une femme a été blessée par les tirs qui ont endommagé trois maisons de ce village. L’attaque a été revendiquée dans un communiqué à Beyrouth de la Résistance islamique, branche armée du Hezbollah. Elle a été immédiatement suivie par le bombardement de Mansouri, un village de plus de 5 000 habitants où sont tombés une quarantaine d’obus d’artillerie de campagne, tirés depuis la zone occupée. Trois maisons ont été partiellement détruites et les façades de tout un quartier du village ont été criblées par des rafales de mitrailleuses lourdes, a annoncé la police, sans faire état de victimes.