Ain el-Héloué - Une bombe de forte puissance désamorcée Tentative d'attentat contre Mounir Maqdah (photos)

Une bombe de forte puissance, placée non loin du domicile de Mounir Maqdah, officier dissident du Fateh, a été désamorcée hier dans le camp palestinien d’Aïn el-Héloué, près de Saïda. La bombe de 4 kg de TNT compressé, donc d’une puissance au moins trois fois supérieure, munie de trois détonateurs et reliée à un téléphone portable qui devait déclencher la mise à feu, était placée dans une ruelle, à une vingtaine de mètres du domicile de Maqdah. Elle a été découverte par des habitants peu avant le passage de l’officier qui devait emprunter cette ruelle pour se rendre, comme chaque vendredi en fin de matinée, à la mosquée voisine, la plus proche de son domicile. Dans une déclaration, Mounir Maqdah a accusé les «agents du Mossad», les services secrets israéliens, d’avoir voulu attenter à sa vie. Maqdah, qui se déclare toujours opposé aux accords palestino-israéliens d’Oslo (1993) et favorable à la lutte armée, avait mis depuis plusieurs mois une sourdine à sa rébellion au sein du Fateh. La bombe a été désamorcée avec la participation de trois artificiers, membres du Fateh, du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, de M. Nayef Hawatmeh) et d’un groupe intégriste, Osbat al-Ansar (la Ligue des partisans), a-t-on précisé de source palestinienne. Technologie de pointe Selon les artificiers, l’explosion de la bombe, la première qu’ils observent usant de cette «technologie de pointe», aurait provoqué un carnage à Aïn el-Héloué. Jeudi, pour le second jour consécutif, Aïn el-Héloué avait été le théâtre d’une vive tension entre le Fateh et les partisans d’Osbat al-Ansar, dont le chef, Abou Mahjan, condamné à mort par contumace à trois reprise, est recherché par la justice. Des dizaines de Palestiniens en armes s’étaient déployés dans les ruelles du camp, après des rumeurs sur une attaque imminente du Fateh contre le groupe intégriste. Les combattants des deux bords avaient toutefois rangé leurs armes, des fusils d’assaut de type Kalachnikov et des lance-roquettes RGP, après l’intervention des habitants descendus dans les rues par centaines, conduits par les membres du Comité populaire qui regroupe des représentants de toutes les composantes de l’OLP, afin d’inciter les protagonistes au calme. Le Fateh, principale composante de l’OLP, avait annoncé fin juillet sa décision de reprendre le contrôle d’Aïn el-Héloué, où il ne règne plus en maître absolu depuis la conclusion des accords d’Oslo.