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Actualités - ANALYSE

Vie politique - La trêve n'est pas rompue sans raisons De nouveau la question ministérielle se profile en filigrane

Pourquoi la trêve politique imposée par Damas se trouve-t-elle rompue, alors qu’elle devait couvrir de son aile toute la session parlementaire d’automne ? Est-ce à cause des prochaines élections législatives ? Sans doute, mais d’une façon indirecte. En effet, selon certaines sources politiques généralement fiables, «cette suspension des hostilités sur la scène locale devait s’accompagner d’un élargissement notable du Cabinet sinon de la formation d’une nouvelle équipe, sous la houlette du président Sélim Hoss. Or, ce dernier a clairement laissé entendre qu’il ne veut se prêter à aucune modification du montage en place. Il n’y a donc plus de raison de le ménager et de laisser le gouvernement tranquille». Mais, d’autres sources nuancent ces indications en soutenant pour leur part que «les attaques, bien qu’ayant perdu de leur acuité un certain moment, n’ont jamais vraiment cessé. Elles reprennent aujourd’hui de plus belle, et dans ces conditions il n’est tout simplement pas possible de discuter d’un quelconque changement sur le plan de la composition du Cabinet». En d’autres termes, le dialogue étant toujours bloqué, le gouvernement ne voit pas comment faire une petite place aux groupes de MM. Rafic Hariri, Walid Joumblatt ou même Nabih Berry qui, lui non plus, n’apprécie pas beaucoup les technocrates. Le tableau est, en tout cas, clair : l’opposition laisse entendre que le pouvoir n’a pas tenu l’engagement tacite de modifier le Cabinet. Et les loyalistes répliquent que, par la poursuite de ses attaques, c’est l’opposition elle-même qui empêche un tel changement. Il reste que, selon un vétéran qui parle d’expérience, «dès que les choses commencent à aller un peu trop loin, on calme le jeu. Puis, après quelques jours de détente, les provocations reprennent sans qu’on n’arrive à savoir qui en a pris l’initiative en premier. Il est assez évident que ces tiraillements ne sont pas fortuits. Cela dit, il est également évident que rien n’est appelé à changer sur la scène locale tant que la situation régionale ne s’est pas décantée. Il est même possible qu’on reporte sine die les législatives de l’an prochain. Mais si les pourparlers reprennent et qu’il y a de rapides progrès, il n’est pas exclu qu’on change assez vite le gouvernement actuel. Tout, répétons-le, dépendra de l’évolution et de l’interprétation que les décideurs voudront en donner». Pour le moment, on s’inquiète à Beyrouth : à moins d’un an des législatives, il n’y a toujours pas de loi électorale, donc pas de découpage des circonscriptions, et l’on ne sait pas encore s’il va y avoir ou non un Cabinet spécial pour superviser cette échéance. La confusion et l’incertitude font un peu le jeu de l’opposition. On y mise en effet beaucoup sur les divisions entre ministres au sujet de la configuration des circonscriptions. Certains membres du gouvernement sont en effet pour le mohafazat, d’autres pour le caza et d’autres encore pour le compromis entre les deux. De même, certains responsables souhaitent un scrutin à deux leviers, l’un sélectif au niveau du caza et l’autre sélectif à celui du mohafazat ; tandis que d’autres estiment que cela serait pure perte de temps et d’argent. Un troisième groupe veut introduire une dose de proportionnelle et faire élire une vingtaine de députés à l’échelon de la nation. Bref, les ministres sont loin d’être sur une même longueur d’onde et certains d’entre eux, pour éviter des complications, suggèrent que le gouvernement transmette à la Chambre un projet de loi ouvert, c’est-à-dire comprenant différentes options de base, pour laisser le Parlement choisir à sa guise. Une innovation de procédure originale et même ahurissante, qui revient à donner à la Chambre les pleins pouvoirs du gouvernement, alors que généralement c’est l’inverse qui se produit ! Quoi qu’il en soit, l’agitation actuelle est aussi épisodique que prématurée. Elle n’a pas de sens, car, en définitive, ce sont les décideurs qui, comme leur nom l’indique, décideront. Et arbitreront la question du découpage comme celle de l’éventuelle mise en place d’un Cabinet des élections.
Pourquoi la trêve politique imposée par Damas se trouve-t-elle rompue, alors qu’elle devait couvrir de son aile toute la session parlementaire d’automne ? Est-ce à cause des prochaines élections législatives ? Sans doute, mais d’une façon indirecte. En effet, selon certaines sources politiques généralement fiables, «cette suspension des hostilités sur la scène locale...