Pinochet Les avocats réfutent les accusations de tortures

Les avocats d’Augusto Pinochet ont tenté hier devant le tribunal des extraditions de Londres de réfuter les accusations qui soulignent sa responsabilité dans les cas de tortures pendant sa dictature, en affirmant que l’accusation n’avait avancé «aucune preuve». «Tous ces crimes ont été commis par d’autres personnes», a déclaré l’un des représentants de son bataillon d’avocats, Julian Knowles, au second jour des audiences du tribunal de Bow Street, qui doit statuer à la mi-octobre sur la requête d’extradition de l’Espagne. L’Espagne, qui réclame l’extradition de l’ancien dictateur, ne peut prouver que le général Pinochet a «participé à, couvert ou commandité un seul des actes de torture» cités dans l’acte d’accusation. Le général Pinochet, arrêté le 16 octobre 1998 à Londres, ne peut être tenu pour responsable des actes de torture commis «Dieu sait où et Dieu sait quand» dans le pays, sous prétexte qu’il était chef de l’État, a plaidé l’avocat. Quelque 34 cas individuels de torture et une accusation plus générale de conspiration en vue de torturer avaient été présentés par le procureur lundi à l’ouverture des audiences. En attendant le verdict, le Chili a ouvert mardi un nouveau front, en entamant des démarches pour saisir la Cour internationale de justice de La Haye. Santiago espère pouvoir déposer avant la fin de l’année un recours contre l’Espagne.