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Actualités - CHRONOLOGIE

Indonésie - Les soldats poursuivent leur retrait de Dili L'Interfet appelle les miliciens à rendre les armes

La force de paix au Timor-Oriental a appelé dimanche les miliciens anti-indépendantistes à rendre les armes, à la veille du passage des pouvoirs de l’armée indonésienne à la force internationale (Interfet), alors que pillages et incendies volontaires se poursuivaient à Dili. Dans la capitale du territoire occupé depuis 24 ans par l’Indonésie, des incendies faisaient rage en plusieurs endroits tandis que les derniers détachements de l’armée indonésienne quittaient la ville. Mais, malgré la présence à Dili de près de 3 000 hommes de la force multinationale, des éléments incontrôlés, membres de milices pro-indonésiennes, poursuivaient attaques et pillages sporadiques. Le commandant de l’Interfet, le général australien Peter Cosgrove, a appelé les miliciens à participer à la recherche d’une solution politique. «Nous invitons les milices à réintégrer le débat politique, à revenir sans armes, à rejoindre de nouveau leurs communautés», a déclaré le général Cosgrove. «Si les milices rendent leurs armes, l’avenir sera meilleur pour le Timor, sinon, l’actuelle situation peut se prolonger longtemps», a-t-il estimé. La force internationale, emmenée par l’Australie, doit prendre le relais de l’armée indonésienne aujourd’hui pour assurer la sécurité dans le territoire, soit une semaine après l’arrivée des premières troupes de l’Interfet. Dimanche, un épais nuage de fumée noire s’élevait au-dessus du sud-ouest de la capitale, se dégageant d’un tas de pneus enflammés à l’intérieur de baraquements fraîchement abandonnés des Brigades mobiles de la police indonésienne. De la fumée s’échappait aussi du département de l’Éducation et de la Culture, situé près de la cathédrale de Dili. «L’armée indonésienne et les milices sont arrivées et l’ont incendié», a déclaré un homme qui se trouvait sur les lieux. À travers la ville, les flammes ravageaient toujours des établissements bancaires, dont celui de la banque Danamon sur le front de mer. Avant leur départ, des militaires indonésiens montaient la garde devant cet édifice. Un entrepôt de l’organisation humanitaire Care, dans le sud-ouest de Dili, a été en partie pillé. 40 tonnes de riz ont été emportées par des éléments incontrôlés avant que les soldats de l’Interfet puissent reprendre le contrôle de la situation, selon un porte-parole de la force. Par ailleurs, un reporter a vu une dizaine de camions militaires chargés de soldats prendre la direction du port, où un bâtiment de la marine indonésienne avait accosté dimanche à l’aube afin de les rapatrier. Selon le général Cosgrove, le nombre de militaires indonésiens sur le sol est-timorais devrait passer de 15 000 à environ 1 500 d’ici à lundi ou mardi. Lors d’un vol de reconnaissance avec les forces de l’Interfet, des journalistes ont pu constater l’étendue des destructions hors de la capitale. Le village de Balibo, à 80 km à l’ouest de Dili, était en flammes et des personnes non identifiées continuaient d’incendier des maisons. La ville d’Oquessi, 100 km plus à l’ouest, apparaissait détruite à 40 %. La ville de Suai, à 160 km au sud-ouest de Dili, était entièrement rasée. Pour soulager les nombreux habitants qui avaient fui dans les montagnes, des avions de l’Interfet ont largué dimanche 60 000 rations de biscuits protéinés et 6 000 rations militaires sur une zone de 150 km de circonférence autour de Dili. Dans la capitale, plusieurs messes ont été célébrées dans des lieux de culte improvisés, premier signe d’un retour à la normale. Les habitants «reprennnent visiblement confiance» au fur et à mesure que la sécurité se renforce, a relevé le porte-parole de l’Interfet, le colonel Mark Kelly. Cependant, à la suite de menaces proférées par des miliciens, l’Interfet escortait en fin de journée des journalistes vers l’hôtel Tourismo, situé près du port et entouré d’un sévère dispositif de sécurité, et a recommandé à la centaine de journalistes présents dans la capitale de s’y regrouper. Une très large majorité des quelque 800 000 habitants de l’ancienne colonie portugaise s’est prononcée pour l’indépendance vis-à-vis de Djakarta lors de la consultation menée sous l’égide de l’Onu le 30 août. Le dirigeant indépendantiste Xanana Gusmao, relâché par Djakarta le 7 septembre après une longue détention et considéré comme potentiel futur président du territoire, a quitté dimanche l’Australie pour les États-Unis où il doit rencontrer des responsables de la Banque mondiale et de l’Onu, selon un de ses porte-parole à Darwin (nord de l’Australie).
La force de paix au Timor-Oriental a appelé dimanche les miliciens anti-indépendantistes à rendre les armes, à la veille du passage des pouvoirs de l’armée indonésienne à la force internationale (Interfet), alors que pillages et incendies volontaires se poursuivaient à Dili. Dans la capitale du territoire occupé depuis 24 ans par l’Indonésie, des incendies faisaient rage...