Témoignages : comme un non-voyant qui a enfin vu le jour

Marie a suivi une session d’apprentissage de la lecture et de l’écriture pendant deux ans. «Quand nous avons commencé nos études au centre, nous ne savions même pas signer notre nom», raconte-t-elle. «Après deux ans, nous pouvons dire que nous avons beaucoup profité des études. Comme un non-voyant qui a enfin vu le jour. Maintenant, quand mes enfants m’écrivent, je lis moi-même leurs lettres. Je leur écris à mon tour». Marie conseille à tout ceux qui en ont besoin de suivre ces cours, car leur vie et leur état d’esprit en seront radicalement modifiés. «La lecture notamment est très utile partout et à tous moments», poursuit-elle. «Nous avons pris connaissance de ces cours en regardant la télévision et nous remercions nos professeurs qui font preuve de tellement de patience envers nous ! Nous lisons actuellement des livres de Gebran Khalil Gebran avec facilité».. Marie compte poursuivre les cours jusqu’au bout, à raison de deux heures, deux fois par semaine. Hala suit les cours au centre de Ghoberi et montre beaucoup d’ambition. «Je suis en troisième année», dit-elle. «Mais les études ne sont pas suffisantes pour moi. Je suis également des cours d’activités artistiques dans le même centre». Et pourtant, Hala, selon ses propres termes ne savait même pas signer son nom, ce qui la dérangeait beaucoup. «Il est vrai que l’éducation c’est l’entrée dans la lumière», dit-elle. «Je fais le trajet tous les jours pour assister aux cours parce que je considère que c’est comme cela que je me retrouve et que je réalise mes ambitions». Abbas a suivi des cours de mécanique de voitures dans un centre du ministère des Affaires sociales, après la classe de quatrième. «Je voulais apprendre une profession», raconte-t-il. «Cette session a été très utile pour moi parce que j’étais auparavant faible en maths et en théorie». Abir a dû quitter l’école très tôt, en neuvième. Des circonstances familiales l’y ont obligée. Elle a pu reprendre ses études aujourd’hui grâce aux sessions éducatives du ministère. «Je suis maintenant en première année et je suis très motivée à atteindre les deuxième et troisième années quand je constate le niveau qu’ont atteint mes camarades», dit-elle, enthousiaste. Abir rêve aujourd’hui de reprendre l’école quand elle aura terminé la session.