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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Société - Plan provisoire du ministère des Affaires sociales pour l'éducation des adultes L'analphabétisme frappe un quart des libanais

Quelque 13,6 % de l’ensemble des Libanais de plus de dix ans sont analphabètes et 9,7 % n’ont reçu que des rudiments d’instruction et ne savant lire et écrire que quelques phrases très simples. Résultat pour le moins gravissime : un quart des Libanais sont pratiquement analphabètes. Plus de 40 mille entre 10 et 19 ans et 175 mille entre 20 et 42 ans. Ils effectuent des travaux mineurs et sont souvent exploités par les personnes qui les emploient. C’est en évoquant ces chiffres inquiétants que M. Michel Moussa, ministre des Affaires sociales, et Mme Neemat Kanaan, directeur général du même ministère, ont évoqué les étapes d’«un plan provisoire pour la lutte contre l’analphabétisme». La conférence de presse des deux responsables a eu lieu hier au siège du ministère, à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre l’analphabétisme. Le message lancé en ce jour par le directeur général de l’Unesco, M. Federico Mayor a été lu par Mme Kanaan. M. Moussa a ensuite pris la parole pour évoquer l’inquiétante proportion d’un quart environ de Libanais analphabètes. «L’étude effectuée par le Projet d’amélioration des conditions de vie au Liban a démontré que 32,8 % des familles et 33 % des individus n’ont pas reçu le minimum d’instruction (classes primaires)», a-t-il dit. «Ces pourcentages englobent 6,5 % de jeunes de 10 à 19 ans». Il a poursuivi : «Les données que nous possédons indiquent que dans un grand nombre de villages et de régions, les chances d’éducation sont inexistantes. Voilà pourquoi il faut veiller à ce que la scolarisation soit obligatoire et gratuite. Il faudrait, parallèlement à cela, adopter une stratégie de l’éducation pour adultes. Pour cela, le ministère de l’Éducation nationale ouvrira les portes de ses établissements à cet effet. Le ministère des Affaires sociales utilisera ses centres dans ce même but». Mme Kanaan, quant à elle, a rappelé que le comité pour la lutte contre l’analphabétisme a classé les personnes concernées en trois catégories : 1. Ceux qui n’ont pas la moindre notion de l’écriture, de la lecture ou du calcul. 2. Ceux dont les connaissances ne sont pas suffisantes pour les aider à pratiquer un métier. 3. Ceux qui n’arrivent pas à lire des publications culturelles leur permettant de développer leurs connaissances. Taux important parmi les conscrits «C’est en se basant sur ce classement que le comité a commencé son programme d’éducation des adultes dans les différents centres du ministère», a précisé Mme Kanaan. Depuis, 107 professeurs ont été formés, 483 adultes analphabètes ont été éduqués dans les centres, 472 autres dans les associations civiles, et 3042 conscrits de l’armée libanaise ont été formés lors de leur service militaire. Ce qui porte le nombre des personnes ayant profité de ces services à 3998 personnes, de 1997 à 1999. «Il faut relever le nombre très élevé de conscrits analphabètes de 18 à 24 ans», a souligné Mme Kanaan. «Ils viennent en général des régions déshéritées du Nord, de la Békaa, du Sud et de Nabatieh. Nous ressentons de plus en plus le besoin de recensements exacts nous permettant d’évaluer le nombre grandissant d’adolescents ne recevant pas l’instruction nécessaire». Un plan provisoire a donc été établi, dont l’objectif majeur est la préparation d’un programme global pour l’éradication de l’analphabétisme et l’éducation des adultes. Les mesures qui seront prises par le comité devraient donner les résultats suivants : ouverture de 60 centres capables de former 360 élèves (17 ont déjà été créés), préparation d’un programme éducatif et de nouveaux manuels scolaires, création de 120 nouveaux cours dans des centres sociaux et cinq dans des usines et des syndicats, coordination entre les établissements scolaires et le comité, réalisation des recommandations du congrès de l’éducation pour tous, qui a eu lieu cette année en Thaïlande. «Un rapport faisant suite à ce congrès sera bientôt prêt», a précisé Mme Canaan. Mais le nombre d’adultes ayant reçu une instruction reste largement inférieur au nombre d’analphabètes dans le pays. Un journaliste a fait remarquer à Mme Kanaan que si environ 3 000 adultes sont éduqués par an selon ces programmes, et que le nombre des analphabètes est de 344 392, auxquels il faut ajouter 228 060 qui ont besoin de réhabilitation (donc plus de 500 mille personnes selon des chiffres avancés par le directeur général), il faudrait 250 ans pour venir à bout de l’analphabétisme ! Ce à quoi Mme Kanaan a répondu que le plan est provisoire et que les moyens d’action devraient se multiplier à l’avenir. Ce même journaliste a rappelé que l’éducation à la télévision a donné des résultats spectaculaires dans des pays comme l’Égypte. «Une idée à retenir», a-t-elle dit. Ces tentatives d’éducation pour adultes sont nécessaires, certes. Mais ne faudrait-il pas qu’elles soient accompagnées d’une amélioration du système scolaire officiel en général ? En effet, chaque année, de nombreux enfants sont obligé de quitter l’école ou ne trouvent pas de places dans les établissements publics. Ne devrait-on pas commencer par combattre l’analphabétisme à ce niveau ?
Quelque 13,6 % de l’ensemble des Libanais de plus de dix ans sont analphabètes et 9,7 % n’ont reçu que des rudiments d’instruction et ne savant lire et écrire que quelques phrases très simples. Résultat pour le moins gravissime : un quart des Libanais sont pratiquement analphabètes. Plus de 40 mille entre 10 et 19 ans et 175 mille entre 20 et 42 ans. Ils effectuent des...