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Actualités - ANALYSE

Les décideurs passent l'éponge sur les bévues des 16 Le gouvernement reste en place ... pour le moment

Retour de la vraie capitale, un ministre bien vu dans ces sphères supérieures et qui ne craint donc pas pour son propre statut, affirme que malgré mille et une sollicitations libanaises les décideurs n’entendent pas changer l’actuel gouvernement libanais. Ni même l’élargir, le réduire ou y effectuer des échanges de maroquins à des fins de neutralisation de certains éléments, comme le suggèrent discrètement les amis de M. Nabih Berry ou de M. Sleiman Frangié qui pensent notamment à M. Hassan Chalak… Mais cette même source souligne avec force que les décideurs gardent les prunelles et les options ouvertes. C’est-à-dire qu’ils inscrivent patiemment dans leur grand livre le relevé des bévues de l’actuelle équipe que leur protection ne couvrira pas toujours. Selon ce ministre , «la conjoncture de mutation régionale impose le statu quo intérieur pour le moment. Mais dès qu’il y aura une ouverture, le sort du gouvernement sera mis sur le tapis, quoi qu’en dise M. Sélim Hoss. La même situation qui le sauve provisoirement pourrait ensuite le perdre. Dans ce sens que l’évolution régionale pourrait assez vite nécessiter le remplacement de nos chers collègues technocrates par nos bons camarades de la politique traditionnelle. Si on va vers la paix, il faudra un gouvernement à la signature solide, au sein duquel les principaux courants politiques seraient représentés afin de prévenir toute contestation ultérieure. Et si on va au contraire vers une épreuve de force prolongée, il faudra aussi un gouvernement fort, qui veillera à doter le pouvoir l’an prochain à l’occasion des législatives d’une Chambre docile…» Mais quelle serait la durée du délai de grâce accordé aux 16 ? «Comme le remarque M. Hoss lui-même, répond ce ministre, on ne sait pas encore, du moment que la date même de la reprise des négociations régionales n’est toujours pas fixée. Il est cependant probable que d’ici la fin de l’année les choses se décantent suffisamment pour qu’une décision soit prise. Notre équipe va sans doute se charger du budget 2000 puis faire place nette. Ce serait le gouvernement suivant qui aurait la mission de faire voter la nouvelle loi électorale et de superviser les prochaines législatives». De son côté un cadre partisan en vue, très proche des décideurs – qui cependant ont des centres de décision différents – affirme que ces derniers «ne cachent pas en privé leur agacement. Ils ne reçoivent pas suffisamment de rapports et ils ont l’impression que la coordination, comme on dit, se relâche fâcheusement du côté libanais. Beaucoup d’initiatives sont prises sans qu’ils en soient informés et encore moins consultés. C’est vrai qu’il a été convenu, depuis la disparition de la troïka, de laisser le soin de régler les détails aux responsables locaux. Mais il est étonnant qu’ils ne sollicitent ni conseils ni concertation dans cette phase délicate où le moindre faux pas peut avoir de fâcheuses retombées sur les positions négociatoires des parties intéressées». Cette source se hâte de préciser que ses observations s’adressent non pas à Baabda, qui bénéficie d’un soutien total, mais au gouvernement «dont les dérapages sont d’ailleurs en train d’affecter la popularité du régime. L’équipe de M. Hoss est en train de grignoter le capital de confiance du pouvoir et il faudra bien que cela cesse un jour». De son côté M. Rafic Hariri indique dans ses assises privées qu’il a discuté de la situation gouvernementale avec les décideurs. Il précise qu’il a plaidé pour un changement car à son avis le Cabinet actuel est en train de nuire au régime qui par éthique soutient et couvre l’ensemble de l’exécutif. M. Hariri reconnaît que son exposé n’a pas suscité d’écho favorable. Il lui a été diplomatiquement répondu que le moment ne semble pas propice et qu’en tout cas la question est du ressort du président de la République libanaise. Comme on sait, M. Walid Joumblatt souhaite également qu’on débarque l’équipe Hoss au profit d’un gouvernement dont il ferait lui-même partie, personnellement ou par représentant interposé. M. Nabih Berry n’a évidemment pas cette même ambition mais ses proches avouent qu’il ne serait pas mécontent d’un changement. Ou plutôt qu’il ne verrait pas d’un mauvais œil l’éviction de sa bête noire, M. Hassan Chalak.
Retour de la vraie capitale, un ministre bien vu dans ces sphères supérieures et qui ne craint donc pas pour son propre statut, affirme que malgré mille et une sollicitations libanaises les décideurs n’entendent pas changer l’actuel gouvernement libanais. Ni même l’élargir, le réduire ou y effectuer des échanges de maroquins à des fins de neutralisation de certains...