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Actualités - OPINION

Tribune Le prix de la peur

Un homme est mort, victime d’une pancréatite aiguë. Ce militaire n’a pas pu être soigné à l’hôpital de l’armée, faute d’une possible erreur de diagnostic et faute de moyens dont dispose cet hôpital. Transféré dans d’autres établissements, il est décédé. Ce sont les faits. Y a-t-il eu erreur de diagnostic ? Y a-t-il eu négligence dans les soins prodigués ? Devait-il mourir de toute façon à cause de cette grave maladie ? Pour juger la compétence médicale, il faut une autorité médicale. Celle-ci est naturellement représentée par l’Ordre des médecins qui forme une commission d’experts chargés de guider le jugement final. En lieu de quoi des médecins ont été mis aux arrêts et présentés devant le tribunal sans qu’aucune enquête de la sorte n’ait été demandée. L’erreur est humaine, et nul n’est au-dessus de la loi, les médecins comme les autres citoyens. Mais la loi dit clairement que tout homme est présumé innocent avant d’être reconnu coupable. Jeter des médecins en prison n’est pas une preuve en soi. Elle détruit la réputation de ceux-ci et fausse la confiance des citoyens vis-à-vis du corps médical. Celui-ci a donné dans un passé lointain et récent toutes les preuves de son efficacité et de son abnégation. Le souvenir de la guerre est encore présent dans les mémoires, ainsi que celui des médecins coincés dans leurs hôpitaux et travaillant jour et nuit, sans aucune contrepartie. Si un réflexe de peur devait s’installer chez le médecin, il altérerait sa décision de prendre ou non en charge tel ou tel cas médical. Et c’est le malade qui risquerait de payer la plus lourde facture.
Un homme est mort, victime d’une pancréatite aiguë. Ce militaire n’a pas pu être soigné à l’hôpital de l’armée, faute d’une possible erreur de diagnostic et faute de moyens dont dispose cet hôpital. Transféré dans d’autres établissements, il est décédé. Ce sont les faits. Y a-t-il eu erreur de diagnostic ? Y a-t-il eu négligence dans les soins prodigués ?...