Dimane - Les entretiens de Sfeir axés sur l'implantation et la présence syrienne Retraits: La visite d'Albright est importante,affirme Chamoun(photo)

Le chef du Parti national libéral Dory Chamoun a relevé deux points importants dans la visite à Beyrouth de la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright : le fait qu’elle ait atterri à l’AIB, et ses propos concernant le retrait de toutes les forces étrangères du Liban. À l’issue d’un entretien à Dimane avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, M. Chamoun a déclaré : «Certes, nous n’attendions pas des miracles de cette visite, mais par rapport aux développements dans la région, l’implantation et le retrait des armées étrangères du Liban sont deux sujets qui seront débattus en cas de reprise des pourparlers de paix», a-t-il dit, avant de poursuivre : «Il reste certaines lacunes dans l’accord conclu entre les Palestiniens et Israël, mais je crois que le processus de paix est en marche et j’espère que le Liban sera en mesure d’assumer le rôle qui doit être le sien». Au sujet de la présence syrienne au Liban, le leader du PNL a déclaré : «Pour bon nombre de Libanais, cette présence n’est nullement indispensable et n’a aucune justification militaire. Non seulement le gouvernement libanais n’a pas demandé l’intervention de l’armée syrienne, mais un autre gouvernement a réclamé aussi son retrait, en vain». M. Chamoun s’est référé dans ce cadre à des propos que le président Hafez el-Assad avait tenus et selon lesquels l’armée syrienne était rentrée au Liban en ne demandant l’autorisation de personne. «Pour cette raison, a ajouté le chef du PNL, j’estime qu’il y a des sujets que l’on doit aborder dans le cadre d’un congrès national car ils ne sont pas le monopole des dirigeants au pouvoir». En réponse à une question concernant le résultat de ses contacts avec un certain nombre de responsables politiques et religieux en vue de l’organisation d’un congrès national visant à rejeter l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban, M. Chamoun a affirmé que jusqu’à présent, personne ne s’était prononcé contre l’idée d’un congrès. Saad pour le caza Interrogé d’autre part sur l’éventualité de répercussions sur le Liban des derniers attentats en Israël, M. Chamoun a répondu : «Je ne crois pas que le Liban en subira les conséquences. Il est clair que ce sont des parties à l’intérieur d’Israël qui ont exécuté ces opérations. Mais si je ne m’inquiète pas pour le Liban, j’appréhende en revanche des répercussions négatives sur le processus de paix», a-t-il conclu. Le cardinal Sfeir a reçu par la suite l’ancien député Fouad el-Saad qui a également été interrogé sur le problème de l’implantation à sa sortie du patriarcat. Il a souligné le danger d’une telle mesure sur les plans politique, économique et démographique. Au niveau politique, M. Saad estime en effet que l’implantation des Palestiniens au Liban constituerait une bombe à retardement pour le pays, comme l’a affirmé le président de la République, le général Émile Lahoud. Selon l’ancien député d’Aley, le Liban ne peut en aucune façon assumer une telle charge «alors qu’il ploie sous le joug d’une dette de vingt milliards de dollars léguée par l’ancien régime», a-t-il dit. M. Saad estime enfin que sur le plan démographique, l’implantation des Palestiniens aurait des répercussions catastrophiques sur le pays dans la mesure où la densité de la population atteindrait le chiffre astronomique de 450 habitants au kilomètre carré. Prié de donner son avis concernant la loi électorale, M. Saad s’est prononcé pour un découpage des circonscriptions sur base des cazas. Il a enfin estimé que la trêve actuelle entre le pouvoir et l’opposition est extrêmement fragile. Le patriarche maronite s’est également entretenu avec le président de Caritas-Liban, le père Élie Madi. Celui-ci l’a notamment informé des mesures prises par l’association caritative pour venir en aide à la population de Jezzine. Mgr Sfeir a reçu par la suite les anciens ministres Michel Eddé et Élias Saba.