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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise - Abou Rizk déplore le gel des salaires Corm : pas question pour le moment d'augmenter les impôts

Le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) Élias Abou Rizk a appelé le pouvoir à prendre de nouvelles mesures susceptibles d’accroître les revenus du Trésor, mettant l’accent sur la nécessité de relever les impôts directs qui représentent une des sources essentielles de financement des caisses de l’État, tout en n’affectant pas les classes pauvres et à revenus limités. À l’issue d’un entretien hier avec le ministre des Finances Georges Corm, le président de la centrale syndicale a affirmé avoir évoqué avec son interlocuteur les privatisations de certains services publics, une mesure susceptible d’assurer un surcroît de rentrées. Il s’est interrogé sur les motifs qui auraient poussé l’État à céder la concession du site touristique de la grotte de Jeïta au secteur privé à des prix aussi bas, alors que cette concession aurait pu constituer une importante source de revenus. «L’État est appelé à améliorer ses revenus principalement à partir de ses services publics et à ne pas compter uniquement sur les impôts indirects, qui touchent les pauvres et les personnes à revenus limités», a indiqué M. Abou Rizk, qui a déploré le fait que les salaires sont gelés depuis quatre ans. «Il est inconcevable que des solutions à la situation socio-économique soient trouvées par le biais d’un gel des salaires», a-t-il dit, avant de faire valoir que trois des quatre éléments qui constituent le revenu des personnes, à savoir les intérêts, les bénéfices et les rentes, ne sont pas contrôlés par l’État alors que les salaires sont gelés. Il a dénoncé les marges de bénéfices des établissements bancaires, qui varient entre six et sept points, ce qui se répercute sur les coûts de production et la cherté de vie. Il a par ailleurs affirmé que la pratique des intérêts élevés servis sur les dépôts empêche les détenteurs de capitaux d’investir dans des projets productifs. Ces personnes préfèrent investir dans les bons du Trésor qui leur assurent facilement des rendements importants. Cela ne peut que provoquer un accroissement du chômage, de l’exode des cerveaux et accélérer le mouvement de licenciement des ouvriers. Prié de commenter les propos du président de la centrale syndicale, le ministre des Finances a affirmé que le processus d’assainissement financier déjà entamé permettrait une reprise de la croissance, avant de souligner que les intérêts servis sur les dépôts devront continuer à baisser. M. Corm a affirmé avoir exposé à M. Abou Rizk les démarches entreprises par le gouvernement pour réduire le coût de la vie au niveau de la révision du prix de la facture d’électricité et des redevances dues à la Caisse nationale de Sécurité sociale. Le ministre a affirmé la nécessité de permettre à l’économie nationale de retrouver sa compétitivité en maîtrisant davantage les coûts de production. «Il est vrai que le niveau des salaires a baissé par rapport au PIB, mais il s’agit d’une tendance internationale. Je réitère la position du gouvernement au sujet de l’impôt qui est celle de la modération dans la justice et la justice dans la modération», a-t-il dit. Il a nié toute tendance officielle, à l’heure actuelle, vers une augmentation des impôts, et plus précisément des impôts directs. «Nous déploierons tous les efforts nécessaires pour ne pas accroître les impôts directs en attendant la mise en application de la TVA», a-t-il ajouté. M. Corm a qualifié de «justes» les doléances de la CGTL, avant de reconnaître que la crise sociale existe au Liban depuis 1992. «La classe moyenne a perdu son pouvoir d’achat. Mais aujourd’hui, la réforme financière nous contraint à poursuivre le processus d’assainissement financier jusqu’au bout», a-t-il conclu.
Le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) Élias Abou Rizk a appelé le pouvoir à prendre de nouvelles mesures susceptibles d’accroître les revenus du Trésor, mettant l’accent sur la nécessité de relever les impôts directs qui représentent une des sources essentielles de financement des caisses de l’État, tout en n’affectant pas les...