Animaux - L'éléphant blessé va mieux Motala : opération réussie

Des vétérinaires ont réussi à opérer et sauver un éléphant grièvement blessé par l’explosion d’une mine dans le nord de la Thaïlande. Motala, une femelle de 38 ans, s’est réveillée de l’anesthésie générale – on lui avait administré une dose à assommer une douzaine d’humains – apparemment dans un état rassurant, au grand soulagement de l’équipe médicale. La patiente, qui pèse trois tonnes, est cependant encore incapable de se mettre debout, sans doute trop fatiguée, et tout risque d’infection n’est pas écarté, a précisé une porte-parole de la Fondation des amis de l’éléphant d’Asie. Ce pachyderme domestique avait sauté sur une mine antipersonnel alors qu’il halait des bûches dans la jungle à la frontière birmane, l’explosion lui déchirant la jambe avant gauche. Les vétérinaires ont hésité à l’amputer, ce qui aurait entraîné la pose d’une jambe de bois, et ont finalement opté pour une intervention délicate de chirurgie plastique. La jambe guérie sera plus courte de quelques centimètres que les autres membres. L’opération, à laquelle ont pris part une trentaine de médecins, a duré plus de trois heures. Il a fallu ériger une table d’opération spéciale sous une grande tente et soulever l’éléphant avec une grue. Son sort a ému les Thaïlandais qui ont donné plus de quatre millions de baths (105 000 dollars), malgré la crise économique, pour financer l’intervention chirurgicale. L’éléphant est un symbole national de la Thaïlande. Motala a été soignée pendant dix jours et opérée à l’«Hôpital des éléphants» de Lampang, un établissement unique au monde, ouvert il y a cinq ans, qui soigne les pachydermes, jeunes et vieux, malades, blessés ou maltraités. Quelque 400 animaux sont déjà passés entre les mains des vétérinaires de Lampang depuis octobre 1994. Selon les experts, l’éléphant de Thaïlande est menacé à terme d’extinction si des mesures ne sont pas prises d’urgence pour assurer sa survie. La population décroît très rapidement : de 4 600 animaux sauvages au début des années 80 à moins de 2 000 aujourd’hui, selon les statistiques officielles.