Dimane - Les députés Kanaan et Ziadé reçus par le patriarche Loi électorale et implantation au centre des entretiens de Sfeir (photo)

Implantation et loi électorale : tels sont les deux principaux thèmes que le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a abordés hier avec ses visiteurs, à Dimane. Au terme d’un entretien avec le cardinal Sfeir, le député Sleiman Kanaan a notamment exprimé ses appréhensions à l’égard du «complot» de l’implantation «qui, selon lui, vise à démembrer le pays». Il a en outre affirmé que les habitants de Jezzine «n’ont encore rien reçu de toutes les aides promises en vue de reconstruire ce qui a été détruit». Selon lui, rien non plus n’a encore été fait en vue d’encourager le retour des déplacés de la région. D’autre part, M. Kanaan a mis en garde contre la crise socio-économique qui sévit dans le pays et qui «menace d’aboutir à une explosion sociale, surtout à l’approche du début de l’année scolaire». Le député a enfin souligné la nécessité de resserrer les rangs autour du régime. Également reçu par le patriarche maronite, le député Camille Ziadé a déploré le retard mis dans l’élaboration de la loi électorale. Il a déclaré à ce sujet : «On nous avait promis que le projet serait soumis à la Chambre avant un an. Or le délai a commencé à courir et rien n’indique qu’il parviendra de sitôt à l’Assemblée», a-t-il ajouté. «Nous souhaitons l’avoir au plus tôt entre les mains de sorte que l’électeur et le candidat sachent comment s’y prendre», a poursuivi le député avant de rappeler que sa position par rapport à la loi électorale est conforme au document issu de la rencontre consultative chrétienne. «Nous sommes pour la grande circonscription si la proportionnelle est appliquée, et pour la circonscription moyenne si le système majoritaire est adopté», a-t-il précisé. Par ailleurs, le cardinal Sfeir a reçu les anciens députés Amine el-Hafez et Chafic Badr avec qui il a évoqué la question de l’implantation, la crise économique dans le pays et la situation régionale. «Nous croyons que l’État devrait mettre les responsables de la région devant leurs responsabilités car la parole à elle seule ne suffit pas», a déclaré M. Hafez. Citant les propos du patriarche, M. Badr a également souligné la nécessité «de contacts intensifs entrepris par le gouvernement au niveau international. La Constitution interdit clairement l’implantation, et l’État doit mettre en relief la position unanime du peuple libanais à cet égard», a-t-il ajouté. Mgr Sfeir a en outre évoqué le projet de loi électorale avec le chef du parti Solidarité, Émile Rahmé, qui a déclaré à sa sortie du patriarcat : «Si la loi tarde à être promulguée, elle serait totalement inefficace même si le contenu est satisfaisant». Parmi les visiteurs de Dimane, signalons encore l’épouse de l’ancien ministre Chahé Barsoumian, qui était accompagnée de l’avocat Badaoui Abou Dib, et des deux frères du ministre détenu dans la prison de Roumié.