Liban-sud - Un israélien blessé par des tirs sur la Galilée Le comité de surveillance condamne le raid sur Baalbeck

Le comité international de surveillance, chargé de veiller au respect des arrangements d’avril 1996 au Liban-Sud, a condamné hier le raid aérien israélien de mardi dernier sur Baalbeck, qui avait fait cinq blessés civils. Le Hezbollah avait riposté en visant la frontière entre le Liban et l’État hébreu, faisant un blessé dans le nord d’Israël et provoquant de nouvelles attaques de l’aviation israélienne. Dans un communiqué publié au terme d’une réunion de deux jours à Naqoura, le comité de surveillance a également dénoncé comme «violations» des arrangements d’avril 1996, relatifs à la protection des civils, des attaques israéliennes au mortier qui ont blessé des civils au Liban-Sud. En revanche, il ne s’est pas prononcé sur trois plaintes israéliennes et une plainte libanaise, n’ayant pas pu établir s’il était question de violations des accords. Au sujet du raid sur un bâtiment du Hezbollah en plein cœur de Baalbeck, dans la soirée de mardi, qui faisait l’objet d’une plainte libanaise, le comité a exprimé sa «vive condamnation» de cette attaque, qui constitue selon lui «une violation des arrangements d’avril 1996, ayant fait cinq blessés civils, détruit un édifice public, endommagé une mosquée, un cimetière et le réseau électrique et pulvérisé les vitres de nombreuses habitations». Le groupe a appelé Israël «à s’abstenir de mener dans le futur de telles actions qui accroissent dangereusement la tension et à respecter les arrangements d’avril en s’abstenant de viser des civils au Liban et leurs propriétés». Le Liban avait aussi protesté, dans d’autres plaintes, contre le pilonnage par l’artillerie israélienne le 27 avril de plusieurs villages de l’Iqlim el-Touffah, fief du Hezbollah, blessant une mère et son enfant de sept ans, et contre les tirs le 4 mai d’hélicoptères israéliens contre le village de Zibqine, jouxtant le secteur occidental de la zone occupée. Dans ses trois plaintes, Israël accusait le Hezbollah d’avoir lancé des opérations militaires contre des régions habitées dans la zone occupée. En signe de représailles au raid sur Baalbeck, la formation islamiste a tiré jeudi des obus de mortier et des roquettes de type Katioucha, qui sont tombés dans le nord d’Israël, près de la frontière libano-israélienne, blessant un civil israélien. Les tirs, provenant du Liban-Sud, visaient apparemment des postes de l’armée israélienne sur la frontière. Ils ont atteint la Galilée occidentale. L’armée israélienne a ordonné aux habitants de la région de descendre aux abris. Le civil blessé à été hospitalisé. D’autres tirs de roquettes ou d’obus de mortier avaient touché plus tôt, dans la nuit de mercredi à jeudi et dans la matinée, la zone frontalière et le nord du territoire israélien sans faire ni victime ni dégât. Le Hezbollah a revendiqué deux attaques contre des positions de l’armée israélienne situées à quelques mètres de la frontière internationale. Selon une source de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), les projectiles sont tombés près de la frontière, en territoire libanais, et non en Israël. Nouvelles attaques aériennes Jeudi soir, le ministre israélien des Affaires étrangères Ariel Sharon a indiqué à la radio israélienne qu’il considérait ces tirs comme «graves» et souligné que «le gouvernement saura trouver la réponse adéquate». L’aviation israélienne a mené hier un nouveau raid contre des positions situées dans les environs du village de Yater, au nord du secteur central de la zone occupée, sans faire de victime. Selon des sources policières, deux chasseurs-bombardiers israéliens ont largué peu avant 16h, à deux reprises, huit missiles air-sol près de cette localité. Jeudi soir, un porte-parole militaire israélien, cité par l’AFP de Jérusalem, avait fait État d’un raid aérien sur des «objectifs terroristes» au nord de la zone occupée, sans plus de précision. Depuis plusieurs jours, l’aviation israélienne mène quotidiennement des opérations au Liban, répondant à une intensification des attaques du Hezbollah contre des positions de l’armée d’occupation et de l’Armée du Liban-Sud.