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Actualités - CHRONOLOGIE

Audiovisuel - LBCI et Manar invitées à restituer les fréquences VHF à Télé-Liban Le CNA rappelle à l'ordre les médias récalcitrants

C’est au tour du secteur de l’audiovisuel de subir les retouches nécessaires prévues par la loi. Depuis quelques jours, le Conseil national de l’audiovisuel, sur injonction du ministère de l’Information, a décidé de ressortir ce dossier de l’ombre afin de redresser la situation, et de dénoncer les irrégularités qui seraient commises par quelques médias. Quelques «contrevenants» figurent sur la liste, à savoir la LBCI, Manar, Future TV, (pour la question épineuse de Radio-Orient), la NBN et la radio Loubnan al-Ghad. Cette récente tentative de rappeler à l’ordre ces institutions qui ne relève pas, a priori, de considérations politiques, survient à un moment où les problèmes financiers de Télé-Liban ont pris une dimension telle que des solutions urgentes sont à envisager. Rappelons que le CNA avait sommé la LBCI et Manar de cesser d’utiliser les fréquences VHF qui reviennent de droit à Télé-Liban c’est-à-dire à l’État. Cet organisme officiel avait également estimé que la Future TV ne pouvait pas non plus louer une fréquence FM à Radio-Orient qui émet, selon le CNA, à partir de Paris. Quant à la NBN, elle devrait, toujours selon le CNA, se conformer au cahier des charges, du moins pour ce qui concerne une partie de ses programmes. Des avertissements ont alors été adressés à chacune de ces institutions, dont on attend qu’ils prennent en compte les remarques adressées par le CNA. Interrogés, les responsables de ces chaînes ont manifesté des opinions divergentes à la suite de ces mises en garde. Tout d’abord, le PDG de la LBCI, M. Pierre Daher, a réitéré sa position qui consiste à réclamer le plan directeur de base qui doit prévoir, entre autre, une redistribution des fréquences entre les chaînes autorisées. Rappelons que ce plan avait été promis par le gouvernement de M. Hariri et que plusieurs chaînes de télévision attendent toujours qu’il soit rendu public. Si la position de M. Daher n’est pas inédite, elle remet en tous les cas sur le tapis la question de ce fameux plan directeur sur base duquel tout le paysage audiovisuel devrait être réorganisé. À ce titre, un observateur rappelle que sous l’ancien mandat, une première tentative de redistribution des fréquences avait déjà été effectuée, six fréquences ayant été allouées à chaque chaîne par décret. Cependant, ce décret avait été retiré sitôt après, ce qui signifiait un retour à la case départ. «Ceci met en exergue l’amateurisme avec lequel est traité ce dossier depuis le début», souligne cette même source. Commentant la situation de Radio-Orient, un expert en audiovisuel, précise que cette affaire relève d’un malentendu dès le départ, et qu’il ne s’agit aucunement d’une location de fréquence que la Future TV aurait consenti à Radio-Orient. Cette radio appartient en bonne et due forme à la Future TV et elle est dûment enregistrée auprès du ministère de l’Économie, a-t-il affirmé. «Quant au contenu des programmes, poursuit ce commentateur, il est absolument conforme au cahier des charges. Ces programmes sont retransmis à partir de Beyrouth, a-t-il précisé, et non pas à partir de Paris comme le pensent certains». Cette radio opère en somme selon un mode assez particulier : des bulletins d’information (un en langue arabe et un en langue française) en plus de quelques émissions, sont «achetés» à Radio-Orient/Paris (une société tout à fait distincte), une situation qui est, précise cet expert, tout à fait régulière. «De même que certaines chaînes de télévision louent ses services à CNN par exemple, les services de Radio-Orient/Paris, une entité qui n’a rien à voir avec Radio-Orient/Beyrouth en tant que telle, sont également sollicités». Le service français représente une partie des programmes de la station-radio, et non pas l’ensemble des émissions, conclut cette personne, qui reconnaît que le seul tort de la chaîne, c’est d’avoir précisé que son indicatif (le générique de la station) était annoncé à Paris, ce qui a donné à penser que Radio-Orient était basée à Paris. Les responsables de la chaîne ont d’ailleurs vite fait de modifier leur indicatif, qui exprime désormais clairement que les émissions de Radio-Orient sont retransmises à partir de Beyrouth. Plus nuancée est la réaction du directeur général de Manar. M. Nayef Krayem se dit prêt à abandonner les fréquences VHF, chose qui se fera au plus tôt, les équipes sur place ayant déjà fait le nécessaire. «Ceci est prévu par la loi. Il y a rien de nouveau sur ce plan», a souligné le directeur de Manar qui regrette toutefois que de telles décisions n’aient pas été plutôt le fruit d’un plan directeur de base qui aurait opéré la répartition des fréquences comme promis. Pour le directeur de la NBN, M. Nahi Ghorayeb, la décision prise par le CNA de «faire appliquer la loi est une bonne chose». M. Ghorayeb a, par ailleurs, critiqué non point la procédure ni l’intention des autorités qui a motivé ces démarches, mais plutôt le contenu du cahier des charges. Rappelons que le CNA reproche en réalité à la NBN d’avoir changé de «nature» et de s’être transformée en chaîne d’information alors que sa licence initiale ne l’autorisait pas à cela. Cependant, M. Ghorayeb croit qu’il y aurait peut-être une confusion du fait que leur slogan «Nahnou al-Akhbar» (Les nouvelles, c’est nous) a probablement induit le CNA en erreur, puisque cette chaîne ne consacre en fin de compte que trois heures aux nouvelles. Pour ce qui concerne la programmation proprement dite, poursuit le directeur de la NBN, la seule chose que l’on peut nous reprocher, ajoute ce responsable, serait l’absence de téléfilms dramatiques, le cahier des charges ayant imposé 26 heures par mois, «ce qui est énorme, les télévisons n’ayant pas vraiment les moyens d’une telle production. Mon souhait, conclut M. Ghorayeb, est que les autorités compétentes réunissent tous les directeurs de télévision pour recueillir leur avis sur ce cahier des charges et sur la situation de l’audiovisuel dans son ensemble». Commentant enfin la volonté de Télé-Liban de récupérer les fréquences VHF, M. Ghorayeb a estimé que ces fréquences lui revenaient de droit, mais que l’idéal serait bien entendu de répartir ce type de fréquence entre toutes les télévisions en présence. La balle est maintenant dans le camp des «contrevenants» dont certains ont déjà pris les mesures nécessaires pour régulariser leur situation. Reste à savoir si Télé-Liban mettra à exécution ses menaces de poursuivre en justice les chaînes qui empiètent sur ses fréquences et à leur demander indemnisation. Serait-ce un moyen indirect de renflouer les caisses de cette chaîne toujours déficitaire ?
C’est au tour du secteur de l’audiovisuel de subir les retouches nécessaires prévues par la loi. Depuis quelques jours, le Conseil national de l’audiovisuel, sur injonction du ministère de l’Information, a décidé de ressortir ce dossier de l’ombre afin de redresser la situation, et de dénoncer les irrégularités qui seraient commises par quelques médias. Quelques...