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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - En marge des tiraillements politiques Une priorité oubliée, le dossier économique

Les politiques du gouvernement meublent leurs vacances comme ils peuvent en ferraillant avec l’opposition. Ou à l’occasion entre eux, comme le montrent les légères passes d’armes entre MM. Hoss et Murr sur les prérogatives. Pendant ce temps, les studieux du Cabinet, les technocrates, s’efforcent de traiter au mieux cette priorité tant négligée jusque-là, le dossier économique. À défaut de solutions immédiates, le ministre des Finances, M. Georges Corm, introduit dans les commissions parlementaires aux fins de débat estival son plan quinquennal de redressement financier. Ces commissions ne semblent pas montrer beaucoup de zèle : on y entend répéter que le plan quinquennal c’est bien joli mais que cela ne signifie rien en pratique. Les parlementaires, tout en jetant un coup d’œil distrait au document, marmonnent que ce qui les intéresse c’est de voir quels projets de lois ou quels projets tout court vont concrètement en sortir. Cependant, le président du Conseil, lui-même économiste de renom, prête main-forte à M. Corm auprès des députés en les pressant de ne pas négliger leur devoir de vacances. Le concours que M. Hoss apporte à son ministre n’est, de l’aveu d’un loyaliste, «pas dénué de visées politiques. Dans ce sens que M. Hoss craint que l’opposition n’exploite durant la session extraordinaire le filon de la récession économique pour pousser le gouvernement vers la sortie». Le président du Conseil se mobilise donc et doit présider ce jeudi, en présence de M. Corm bien évidemment, une réunion des organismes économiques. Cette rencontre doit permettre de commencer à examiner les différents documents de travail présentés par divers secteurs économiques. Dans leur ensemble, ces derniers critiquent le gouvernement qui, à leur avis, n’a pas fait grand-chose dans le domaine économique depuis son avènement en début d’année. M. Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels, appelle à une table ronde, à un effort commun démultiplié, un chantier de travail, une coordination serrée entre le secteur public et le secteur privé. Il indique qu’avec le ministre de l’Économie et de l’Industrie, M. Nasser Saïdi, il a formé des équipes pour préparer un plan de soutien à l’industrie locale. Des sources économiques rappellent que les trois projets élaborés depuis 1977 pour soutenir la production nationale sont restés lettre morte. Et d’ajouter que comme on ne peut pas trop se fier au gouvernement ou au Parlement, il vaudrait peut-être mieux que le dossier économique soit traité par une commission spéciale dépendant directement de Baabda. Comme quoi la confiance qu’inspire le régime ne déborde pas toujours sur les autres tenants du pouvoir.
Les politiques du gouvernement meublent leurs vacances comme ils peuvent en ferraillant avec l’opposition. Ou à l’occasion entre eux, comme le montrent les légères passes d’armes entre MM. Hoss et Murr sur les prérogatives. Pendant ce temps, les studieux du Cabinet, les technocrates, s’efforcent de traiter au mieux cette priorité tant négligée jusque-là, le dossier...