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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Société - Le ministre des AS se veut rassurant Handicapés : la cause n'est pas encore gagnée(photo)

On nous rappelle sans cesse au Liban que voter une loi et l’appliquer sont deux choses bien différentes… et malheureusement, pas toujours complémentaires. Une loi très attendue et très moderne sur les droits des handicapés a enfin été adoptée mercredi dernier par le Conseil des ministres. M. Michel Moussa, ministre des Affaires sociales, a tenu hier une conférence de presse pour expliquer au public la teneur de ce texte. Mais ses réponses aux questions sur les mesures pratiques pour l’application de cette loi sont restées floues, ce qui laisse présager que malgré la bonne volonté qui a poussé à l’adoption de ce texte, la cause n’est pas encore tout à fait gagnée. C’est grâce à l’action soutenue et aux campagnes menées par les associations pour les handicapés que le texte de loi préparé par le ministère des Affaires sociales sera bientôt une réalité. Les représentants de ces Ong étaient d’ailleurs présents à la conférence de presse et ont sablé le champagne pour fêter cette «première victoire». Évidemment, le texte attend toujours d’être approuvé au Parlement (avec ou sans modifications) mais il y a fort à parier qu’il le sera. Tout est une question de temps. M. Moussa a rendu hommage aux Ong ainsi qu’à l’équipe de son département qui travaille depuis sa création à cette cause. Il a précisé que «cette loi permettra aux personnes handicapées de passer de la marginalité à l’intégration et de la charité aux droits». M. Moussa a déclaré que les mesures prévues par la loi respecteront les priorités, «ce qui permettra d’appliquer le texte de façon efficace». Les mesures se succèdent de la façon suivante (certaines ont été appliquées et d’autres attendent toujours de l’être) : critères et classification des handicaps, carte personnelle (jusqu’à ce jour 21 000 ont été distribuées), création du comité national pour les handicapés, services médicaux et réhabilitation, droit à l’habitat (faciliter les formalités pour l’achat de demeures et pour l’obtention de crédits, adaptation des constructions aux besoins des handicapés), droit à un environnement adapté (dans les bâtiments, le transport public, les aires de stationnement les permis de conduire et les véhicules adaptés…), droit à l’éducation et aux sports, droit à l’emploi et aux chances d’avancement, et enfin services sociaux et taxes réduites ou adaptées à la situation. Pas de problèmes de budget ? Il faut rappeler qu’avec cette loi disparaîtront de nombreuses discriminations à l’encontre des handicapés qui existent actuellement dans les législations libanaises. À titre d’exemple, une des conditions pour être accepté dans une école ou une institution publique est d’être «sain d’esprit et de corps». Ce qui exclut d’emblée les personnes ayant des handicaps légers ou lourds et ouvre la porte à leur exploitation sur le lieu de travail. Interrogé sur la façon dont le ministère assurera les dépenses qu’entraînera la loi (soins, services médicaux…), M.Moussa a répondu : «L’application ne représentera pas de dépenses supplémentaires pour nous. Au contraire, nous recevrons beaucoup d’aides des associations et institutions intéressées». Sur les modalités prévues, le ministre des Affaires sociales est resté dans les généralités. Selon lui, la loi prévoit les modalités de réélection des membres du comité national pour les affaires des handicapés et les étapes d’application de la loi. Par ailleurs, en réponse à une question, M. Moussa a souligné que pour lui, «une application assez complète de cette loi ne saurait prendre beaucoup de temps». Il a également considéré qu’«un grand nombre de députés sont très sensibles à cette cause et il est peu probable que l’adoption de la loi au Parlement soit longtemps retardée». L’adoption du texte de ce projet de loi est crucial pour les handicapés. Il propulse leur cause au rang des priorités de l’État et pourrait modifier le regard que pose sur eux la société. Mais leur lutte n’est pas terminée pour autant et de cela, ils sont conscients.
On nous rappelle sans cesse au Liban que voter une loi et l’appliquer sont deux choses bien différentes… et malheureusement, pas toujours complémentaires. Une loi très attendue et très moderne sur les droits des handicapés a enfin été adoptée mercredi dernier par le Conseil des ministres. M. Michel Moussa, ministre des Affaires sociales, a tenu hier une conférence de...