Liban-Qatar - L'émir visite Zahlé et Broummana Cheikh Hamad plaide pour la solidarité arabe(photo)

Au deuxième jour de sa visite à Beyrouth, l’émir du Qatar cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani s’est entretenu à l’hôtel Vendôme où il réside avec le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss. «L’entretien a porté sur les moyens de renforcer les relations bilatérales et sur les développements régionaux», a déclaré M. Hoss à l’issue de la réunion qui a duré une demi-heure. Le président du Conseil a indiqué que la question de l’approvisionnement du Liban en gaz n’a pas été évoquée. Lors d’une réunion avec les membres du corps diplomatique arabe accrédités à Beyrouth, l’émir a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coordination et la solidarité entre les pays arabes et a réaffirmé le soutien au Qatar à la mise en œuvre de la résolution 425 de l’Onu et au refus du Liban d’implanter sur son territoire les réfugiés palestiniens. De sources diplomatiques on indique que le Qatar a proposé au président Hoss un mécanisme susceptible, selon lui, de renforcer la solidarité interarabe. Il a déclaré que Doha est disposée à jouer le rôle d’intermédiaire pour régler les différends entre les pays arabes. Interrogé par les diplomates sur les résultats de sa visite à Gaza, cheikh Hamad a dit que «la situation des Palestiniens est très mauvaise probablement en raison de l’absence de solidarité arabe. Nous devons renforcer cette solidarité pour éviter que M. Yasser Arafat ne fasse davantage de concessions», a-t-il précisé, ajoutant qu’il n’était pas pessimiste à long terme au sujet des négociations de paix au Proche-Orient. Cheikh Hamad s’est longuement étendu sur les relations entre le Qatar et le Liban. Selon lui, l’agression israélienne du 24 juin n’a pas eu des répercussions négatives sur la saison touristique. Il a rappelé à cet égard que 18 000 ressortissants qataris ont passé leurs vacances au Liban l’été dernier et que leur nombre devrait être supérieur cette année. Il a d’ailleurs mis à profit son temps libre pour visiter certaines régions du Liban. Il s’est notamment rendu à Zahlé et à Broummana. Il a aussi exprimé son admiration devant la reconstruction en cours et a fait état «d’indices positifs dans ce domaine». L’émir a d’autre part qualifié le président Émile Lahoud de «dirigeant sage et intègre», indiquant que «le Liban a besoin d’un chef ayant de telles qualités». Les mêmes sources ont confirmé que la question de l’approvisionnement du Liban en gaz naturel n’était pas à l’ordre du jour des pourparlers entre les responsables des deux pays. Mais ce dossier a été abordé entre le ministre qatari de l’Énergie, de l’Électricité, de l’Industrie et de l’Eau, M. Abdallah Attié, et le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Sleimane Traboulsi, lors du dîner offert dimanche au palais de Baabda par le président Émile Lahoud. M. Traboulsi a informé M. Attié qu’une société américaine allait achever dans les prochains mois une étude de faisabilité concernant l’approvisionnement du Liban en gaz, alors que la société française Elf Aquitaine a terminé une étude similaire et a proposé aux autorités libanaises de construire, en collaboration avec la compagnie qatarie Ras Nhar, une des plus importantes du monde, un gazoduc qui déboucherait dans la région de Batroun. M. Attié a ajouté que la société qatarie a récemment conclu un accord avec l’Inde pour lui fournir à partir de 2003 sept mille tonnes de gaz par an. La construction du gazoduc coûterait environ 400 à 500 millions de dollars et durerait à peu près trois ans. Les besoins du Liban en gaz s’élèvent à 1,5 million de tonnes. M. Attié a déclaré que son pays importait des produits agricoles et des fruits du Liban, ainsi que des meubles et des vêtements. Il a par ailleurs invité les Libanais à travailler dans l’émirat, où les opportunités d’emplois sont nombreuses dans les domaines de la santé et du commerce. Cheikh Hamad doit clôturer sa visite à Beyrouth aujourd’hui par un discours à la Chambre. Un communiqué conjoint sera ensuite publié pour exposer les résultats des entretiens bilatéraux.