Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Emigration - Nemer Nader, politicien, homme d'affaires et nationaliste Saint-Domingue : un libanais candidat à la présidence

S’il est élu en mai de l’an 2000, il sera le cinquième président d’origine arabe en fonction, le deuxième d’origine libanaise en Amérique latine. Nemen (déformation de Naaman) Nader, candidat aux prochaines élections présidentielles à République dominicaine, appartient à cette deuxième génération d’immigrés libanais qui se sont nettement distingués dans leur pays d’accueil. Bien plus, Nemen Nader aura même réussi à se faire remarquer en participant à plusieurs événements sur la scène politique interne et régionale. De passage au Liban, il raconte, dans un style des plus pittoresques, son périple politique qui ressemble fort à une saga hollywoodienne. Fils d’un homme d’affaires libanais, Nassim Nader, qui avait émigré en 1924 aux Antilles, et d’une mère dominicaine, Nemen n’a pas tardé à se lancer, très jeune dans la politique. Particulièrement marqué par une époque difficile, faite d’une dictature policière incarnée par Raphael Trujillo Molina, il a développé une haine pour les régimes autocratiques, cultivant tout au long de son parcours un nationalisme qu’il arbore aujourd’hui fièrement. Dès l’âge de 14 ans, il s’était rangé parmi les opposants au régime en place, pour continuer sa bataille auprès des nationalistes et démocrates jusqu’à l’éviction de Trujillo, assassiné le 30 mai 1961, date de la naissance du mouvement démocratique du même nom. Devenu le Parti démocratique, cette formation lui servira de tremplin aux élections parlementaires qui le verront député à 16 ans. Mais en raison de sa âge, l’adolescent ne décrochera qu’un poste d’attaché de presse auprès du Parlement. Le reste de son parcours ne sera pas moins tumultueux, et le jeune homme se retrouvera souvent exilé hors de son pays après s’être attiré les foudres des gouvernements en place. En exil, il ne perdra pas son temps et combattra vivement les régimes communistes en Argentine, Chili, Salvador, Guatemala et Nicaragua, où il soutiendra activement le Front révolutionnaire (Contras). De retour dans son pays natal, il sera élu à nouveau au Parlement en 1986. Il démissionnera à trois reprises pour se présenter à l’élection présidentielle de 1991 puis de 1994, et une troisième fois pour les prochaines élections de mai de l’an 2000. Au Liban depuis jeudi dernier, dans le cadre d’une tournée dans le Golfe et dans le Proche-Orient, Nemen Nader est venu chercher auprès des Arabes, dont il soutient depuis longtemps la cause, une aide morale et financière pour sa candidature à la prochaine consultation. «À l’instar d’Israël qui soutient les juifs de l’Amérique latine, les Arabes sont appelés à me soutenir dans ma prochaine campagne», estime-t-il. Assuré cette fois-ci, dit-il, de son élection, il promet d’œuvrer pour la paix dans la région et s’engage à reconnaître l’État palestinien dès son entrée en fonction. Nemen Nader porte une affection particulière à deux leaders du monde arabe à savoir, Arafat et Kadhafi, «des amis de longue date» comme il dit, qui ont fini par avoir sur lui un effet tel que plusieurs parmi ses enfants – il en a 25 ! – ont reçu des prénoms de leaders arabes : Arafat, Kadhafi, Nasser et Fayçal sont là pour lui rappeler quotidiennement ses origines. Ses liens avec le monde arabe sont vieux de plus de trois décennies. Il vient même de terminer un ouvrage intitulé : Trente ans avec les Palestiniens et le monde arabe. Infatigable, Nader caresse le rêve de pouvoir un jour créer un lobby arabe aussi puissant que celui des juifs dans les deux Amériques. Escomptant le soutien de plus d’un demi-million de personnes d’origine libanaise et arabe vivant en République dominicaine et l’appui de plusieurs pays de la région dont le Liban, M. Nader promet une fois élu de reprendre le flambeau arabe sur son continent, s’engageant en outre à accorder la double nationalité aux Libanais et Palestiniens résidant dans l’île. Entre-temps, c’est une lutte contre la faim, la corruption et le chômage qu’il compte mener chez lui, en encourageant le tourisme, un secteur florissant aux côtés de l’industrie agroalimentaire. Bef, des promesses qui ont toutes les chances d’être tenues, car cet homme politique est aussi un homme d’affaires. Président d’une multitude de sociétés, dont la maison d’édition Que Pasa, la compagnie d’aviation de Belize, la compagnie d’aviation de la République dominicaine, de l’Arab American Investment Group, de la Gloria Mining co. of Bolivia, etc., Nemen Nader est un véritable magnat des affaires. Il aura bien mérité ses origines libanaises !
S’il est élu en mai de l’an 2000, il sera le cinquième président d’origine arabe en fonction, le deuxième d’origine libanaise en Amérique latine. Nemen (déformation de Naaman) Nader, candidat aux prochaines élections présidentielles à République dominicaine, appartient à cette deuxième génération d’immigrés libanais qui se sont nettement distingués dans leur...