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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Presse - Menaces de réactions appropriées aux atteintes contre les journalistes La presse appelle à la mise en place d'un parquet spécial pour les imprimés(photos)

Les deux Ordres de la presse et des rédacteurs n’y sont pas allés par quatre chemins pour relever «les erreurs» qui ont entaché, selon eux, la procédure engagée «injustement et arbitrairement» contre sept journalistes, dont le président de l’Ordre des rédacteurs, M. Melhem Karam. S’ils ont affirmé avoir confiance dans le jugement et les prises de position du chef de l’État et du Premier ministre en faveur de la presse, les deux organismes n’en ont pas moins demandé la mise en place d’un dispositif à même de préserver la liberté de la presse et de tenir les journalistes à l’abri des poursuites. Parmi les mesures sollicitées, l’établissement d’un parquet spécial pour les affaires des imprimés et l’élaboration d’une loi interdisant les poursuites contre un journaliste sans l’autorisation préalable des deux Ordres. Les revendications des Ordres de la presse et des rédacteurs sont au nombre de quatre : – Préserver l’autonomie de l’autorité judiciaire. – Élaborer une loi stipulant que l’autorisation des Ordres de la presse et des rédacteurs doit être obtenue avant que des poursuites ne soient engagées contre un journaliste membre de l’Ordre. En vertu de cette même loi, un représentant des deux Ordres assistera aux audiences consacrées à l’instruction et au procès. – Établir un tribunal spécial pour les affaires des imprimés. – Mettre fin aux atteintes injustes contre la presse et les journalistes parce qu’elles entraîneront dorénavant les réactions qui s’imposent. La menace est à peine voilée. Les Ordres de la presse et des rédacteurs ont effectivement haussé le ton durant leur réunion conjointe coprésidée par MM. Mohammed Baalbacki et Melhem Karam et au cours de laquelle ils ont décidé de soumettre ces revendications au pouvoir. La réunion avait été convoquée pour débattre des «poursuites et des mesures négatives prises à l’encontre de certains collègues». Outre M. Karam, six journalistes ont maille à partir avec la justice. Il s’agit de MM. Ibrahim Fahim Khoury et Walid Schoucair (ancien membres du conseil d’administration de Télé-Liban, poursuivis dans le cadre de l’affaire de la gestion financière de la chaîne nationale), Paul Salem, Jamil Mroué, Mmes Viviane Dagher et Salam Ghrichi à qui l’on reproche, à l’instar de M. Karam, d’avoir publié dans leurs organes de presse respectifs une interview de Robert Hatem (alias Cobra) auteur du livre diffamatoire D’Israël à Damas. M. Marwan Hamadé, député du Chouf et ancien journaliste, a pris part à la réunion qui s’est tenue au siège de l’Ordre de la presse. « Des manquements aux procédures » Au terme d’une heure et demie de délibérations, les deux Ordres – qui se considèrent en session ouverte – ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils ont exprimé leur solidarité à l’égard de leurs collègues poursuivis en justice. Après avoir insisté sur l’attachement de la presse au respect des libertés et de la loi «dans un pays qui ne peut être qu’une oasis de liberté et de démocratie», le communiqué a fait remarquer que «l’application des dispositions de la loi est indissociable du respect des règles et des procédures en vigueur». Les deux Ordres ont «stigmatisé l’arbitraire qui a caractérisé les mesures prises contre un certain nombre de journalistes et qui s’est exprimé dans le fait que les règles les plus élémentaires appliquées en cas de poursuites judiciaires n’ont pas été respectées». Dans le cas précis des poursuites contre M. Karam, le communiqué a noté que ces poursuites ont été engagées contre le rédacteur en chef de la revue incriminée et non pas contre le directeur responsable ou l’auteur de l’article dénigré, conformément à la loi. «Si la partie civile a commis une méprise, comment le parquet peut-il tomber dans la même erreur» ? Les deux Ordres ont enchaîné en stigmatisant le fait que les poursuites contre MM. Khoury et Schoucair ont été annoncées dans la presse avant même que les intéressés n’en soient informés et sans qu’ils ne soient entendus par le parquet. «C’est un point fondamental. La forme est parfois plus importante que le fond », commentera plus tard M. Melhem Karam, en réponse aux questions des journalistes. « Rétablir la vérité » Le communiqué a souligné l’impact de ce manquement aux règles sur la réputation des journalistes. Il a constaté qu’il s’est déroulé «au moment où les chefs de l’État et du gouvernement affirment leur attachement aux libertés et où le ministre de l’Information assure qu’il n’avait pas été informé des poursuites engagées contre des membres du conseil d’administration de Télé-Liban». Les Ordres de la presse et des rédacteurs ont réclamé l’adoption de mesures «susceptibles de rétablir la vérité et de réhabiliter tous les journalistes poursuivis » avant d’annoncer que MM. Baalbacki et Karam ont été chargés d’établir les contacts nécessaires à cet effet. Ils ont ensuite noté que la presse libanaise s’oppose au principe de l’interdiction de la mise en vente d’un livre déterminé. «Une telle interdiction ne peut pas priver les médias écrits du droit de parler de l’ouvrage ou d’interviewer son auteur, tant que des extraits ne sont pas tirés du livre». Les deux organismes ont aussi affirmé être dans l’attente des résultats de l’entretien de M. Hoss et du ministre de la Justice, M. Joseph Chaoul, au sujet de l’affaire des poursuites. «Nous espérons que cette rencontre débouchera sur des résultats concrets qui mettront fin aux problèmes relatifs aux rapports avec la presse», ont-ils ajouté. Ils ont auparavant indiqué que «si l’Exécutif ne s’immisce pas dans les affaires de la magistrature, cela ne veut pas dire qu’il doit fermer l’œil sur les erreurs que le parquet pourrait commettre, d’autant que c’est le ministre de la Justice qui représente l’autorité de tutelle des ministères publics». Pour eux, il est primordial que le cadre des relations entre la presse et le Pouvoir soit «révisé dans son ensemble, en vue de rétablir une harmonie et une entente que rien ne pourra entamer». «Ce qui s’est passé dernièrement confirme la justesse des revendications de la presse. Celle-ci souhaite qu’aucun journaliste ou média ne soient poursuivis en justice sans l’autorisation préalable des deux ordres, afin d’éviter toute erreur pouvant découler de cette poursuite. Les deux ordres délégueront un représentant qui accompagnera le journaliste poursuivi devant le juge d’instruction et qui assistera, le cas échéant, au procès», toujours selon le communiqué des deux Ordres qui ont favorablement accueilli le projet d’organisation d’un congrès des libertés.
Les deux Ordres de la presse et des rédacteurs n’y sont pas allés par quatre chemins pour relever «les erreurs» qui ont entaché, selon eux, la procédure engagée «injustement et arbitrairement» contre sept journalistes, dont le président de l’Ordre des rédacteurs, M. Melhem Karam. S’ils ont affirmé avoir confiance dans le jugement et les prises de position du chef de...