Parlement - La commission des Finances veut réviser à la baisse les chiffres des impôts Rencontre déterminante Berry-Hoss ce matin

Bien que la commission des Finances soit sur le point d’achever l’examen du projet de budget 1999, la présidence de la Chambre n’a toujours pas fixé une date pour le débat budgétaire. Quant à la raison de ce retard, il faut surtout la chercher dans les divergences de vues entre l’Exécutif et le Législatif au sujet de certains points du projet de loi de finances. Une réunion est prévue ce matin entre les chefs du Parlement et du gouvernement, MM. Nabih Berry et Sélim Hoss, dans le but de parvenir à un terrain d’entente sur nombre de questions. Parmi les questions conflictuelles, citons principalement deux : la nature des impôts envisagés (pour la plupart indirects) et l’opportunité d’examiner les articles relatifs au nouveau train de taxes et d’impôts à la lumière du plan de redressement économique et financier. La commission parlementaire refuse toujours d’approuver ces articles avant de prendre connaissance du plan étalé sur cinq ans. Elle souhaite apprécier leur impact économique à moyen et à long termes. Quant à M. Berry, il maintient que le gouvernement devrait tabler sur les impôts directs qui touchent les classes les plus nanties de la population, et non pas sur les impôts indirects qui affectent les classes sociales les moins favorisées. Devant les députés qu’il a reçus hier, M. Berry a réaffirmé que la date du débat budgétaire dépend en définitive de la transmission du plan de redressement à la Chambre. Il a insisté sur le fait qu’il sera possible d’approuver le projet de loi de finances à la lumière des données contenues dans ce plan. En attendant, la commission parlementaire des Finances et du Budget a révisé à la baisse les nouveaux chiffres des impôts proposés par le gouvernement, sans toutefois agréer les modifications qu’elle a apportées au texte de loi. Il s’agit essentiellement des articles relatifs à l’impôt sur le revenu et aux droits de succession. «Ces textes ont été examinés sous un angle purement technique, en attendant le plan de redressement», a expliqué le président de la commission, M. Khalil Hraoui. «Nous avons examiné les tranches proposées et nous avons suggéré de nouvelles proportions proches de celles du gouvernement», a-t-il ajouté. M. Hraoui n’a pas voulu précisé les modifications apportées par la commission du moment qu’elles n’ont pas été approuvées.