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Actualités - CHRONOLOGIE

Déplacés - Appel pressant à Hoss pour sortir l'Etat de sa léthargie Le retour des chrétiens au Chouf et à Aley demeure de pure forme

Un appel pressant en vue d’un retour réel et dans la dignité des déplacés chrétiens du Chouf et de Aley à leurs villages d’origine a été lancé au Premier ministre Sélim Hoss par un groupement, L’Union générale des déplacés de la montagne. Dans une note adressée à M. Hoss, le mouvement lance un véritable cri d’alarme concernant la situation des déplacés de la montagne et dénonce «le retour mensonger et de pure forme» au Chouf et à Aley. Le mémorandum invite l’État à sortir de sa léthargie sur ce plan et s’élève contre la dilapidation des fonds qui ont été versés, sous le couvert du retour des déplacés, à des fractions qui ne le méritaient pas. Le groupement souligne à ce propos l’importance du rapport élaboré par le nouveau président de la Caisse des déplacés, M. Chadi Massaad. La note adressée au chef du gouvernement est signé par MM. Khalil Khairallah, Édouard Eid, Khalil Chemayel, Antoine Choueiri, Khalil Abou-Rejeily, Michel Nehmé, Mounir Chebli et Alfred Ghorayeb. Mettant l’accent sur la profonde cassure nationale provoquée par l’exode forcé des habitants (chrétiens) de la montagne, le mémorandum souligne que «les déplacés observent avec appréhension les premiers indices qui marquent le comportement du régime, et ils craignent que la deuxième lueur d’espoir s’avère, comme la première, mensongère». «Les déplacés, ajoute le mémorandum, craignent que l’État soit amené à considérer que Chadi Massaad a été la proie d’illusions ou de chimères en écrivant son rapport. Ce n’est nullement le cas, Monsieur le Premier ministre. Ce rapport historique devrait vous inciter à faire face aux réalités et à préserver les droits de tous les déplacés du Liban. C’est sur cette base que le régime respectera le serment historique qu’il a fait de sauvegarder les droits de tous les citoyens». Projet de loi en 92 Après avoir invité le chef du gouvernement à un dialogue franc et rationnel sur base du rapport établi par M. Massaad, le mémorandum souligne que le profond problème causé par l’exode forcé ou par «le retour mensonger» ne saurait être réglé uniquement par l’existence d’une Caisse centrale (des déplacés), par le déblocage de fonds, ou par le dévouement d’un responsable, mais plutôt par une concertation nationale continue et rationnelle entre les représentants des régions concernées par l’affaire des déplacés. La note rappelle à ce propos que le congrès national qui s’était tenu en 1992 avait adopté une série de recommandations qui avaient été avalisées par le Parlement et qui s’étaient traduites par l’adoption en Conseil des ministres d’un projet de loi prévoyant la formation du Conseil national des déplacés. «Continuer à occulter les fondements de cette loi et de ce Conseil national des déplacés aurait pour conséquence de replonger les régions de la montagne touchées par l’exode dans les erreurs mortelles et les égarements dénoncés dans le rapport élaboré par M. Massaad, ajoute le mémorandum. Les régions de la montagne touchées par l’exode ne recouvreront leur véritable identité, et le pays ne s’engagera réellement sur la voie du salut que si ce Conseil national voit le jour. Seule une telle instance permettra aux résidents (de la montagne) et aux déplacés de mettre un terme au divorce honteux qui sépare les fils d’une même patrie. Seule cette instance leur permettra de se retrouver et de se concerter, dans une atmosphère fraternelle, au sujet des problèmes de la vie quotidienne. Seule cette instance est susceptible de réconcilier le peuple avec l’État et de superviser les dépenses dans les zones sinistrées, en mettant un terme à la dilapidation des fonds et aux pratiques injustes et partiales dans la répartition des aides». Le mémorandum déplore sur ce plan que l’État ait passé sous silence le fait que près de 1 200 milliards de livres libanaises aient été déversés d’une manière injustifiée, sous le couvert, notamment, du retour des déplacés, comme le souligne le rapport du nouveau président de la Caisse des déplacés. «Est-il équitable que des milliards soient dépensés pour la construction de ponts dans une partie du pays alors que dans l’autre partie près d’un demi-million de citoyens restent sans toit, dix ans après le coup d’envoi (officiel) du processus de retour des déplacés ? ajoute le mémorandum. En 1993, l’estivage couvrait 70 pour cent du PIB libanais, alors qu’aujourd’hui aucun crédit et aucun programme d’aide ne sont prévus pour reconstruire et relancer le tourisme dans cette région. Le chef du gouvernement est-il au courant que 340 institutions hôtelières dans les régions de la montagne touchées par l’exode attendent depuis 20 ans qu’un quelconque responsable étatique daigne donner une suite favorable à l’une quelconque des doléances qu’elles ont transmises au ministère du Tourisme par le biais du syndicat des propriétaires d’hôtels?».
Un appel pressant en vue d’un retour réel et dans la dignité des déplacés chrétiens du Chouf et de Aley à leurs villages d’origine a été lancé au Premier ministre Sélim Hoss par un groupement, L’Union générale des déplacés de la montagne. Dans une note adressée à M. Hoss, le mouvement lance un véritable cri d’alarme concernant la situation des déplacés de la...