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Actualités - REPORTAGES

Liban-France L'ambassadeur Baaklini veut rétablir des liens de confiance entre Beyrouth et Paris

Pour le nouvel ambassadeur du Liban en France, M. Raymond Baaklini, qui présentera ses lettres de créance au président Jacques Chirac le 8 juillet prochain, l’urgence de la tâche et la priorité des priorités a un seul et même titre : rétablir le climat de confiance pour que les relations franco-libanaises reviennent au beau fixe. Les usages protocolaires interdisent à tout diplomate nouvellement arrivé de rencontrer les officiels et les journalistes du pays avant la cérémonie officielle d’accréditation. Mais M. Baaklini a gagné du temps en s’adressant aux correspondants libanais, jeudi soir, au cours d’un dîner convivial dans un restaurant de la Ville lumière. Devant ses interlocuteurs surpris par le ton franc et direct alors que d’aucuns s’apprêtaient à la langue de bois coutumière en pareille circonstance, l’ambassadeur a tranché dans le vif déclarant d’emblée que malgré tout ce que l’on peut entendre dans les ministères et les chancelleries, le «nuage gris foncé» qui obscurcit le ciel entre Paris et Beyrouth ne s’est pas dissipé malgré la ferme volonté des présidents Émile Lahoud et Sélim Hoss de normaliser les choses au plus vite. Sans revenir sur la sourde et aujourd’hui inutile polémique qui ne permettra même pas de savoir qui a commencé le premier, l’ambassadeur et les journalistes ont fait le point de la situation constatant qu’en fait il s’agissait d’une malencontreuse série de malentendus non éclaircis mais pas innocents. La visite matinale du président Lahoud à l’ISG a-t-elle été entourée d’une discrétion voulue ou les rapports parvenus à Paris ont-ils omis de lui accorder l’importance qu’elle mérite ? L’invitation officielle adressée par le président Chirac à son homologue libanais juste après son élection a-t-elle été remise en question après l’investiture de M. Sélim Hoss ou est-ce l’invité de la France qui n’a pas donné de réponse ? D’autres questions laissées sans réponse, vite balayées par l’actualité. L’ambassadeur estime que tout doit être fait pour assainir l’atmosphère «afin que la communication passe» laissant entendre qu’un travail de sape a été fait et qu’il est maintenant grand temps d’y mettre fin. Pour ma part, a-t-il affirmé, je suis en mesure de dire que le président de la République accorde la plus haute importance au maintien des meilleures relations franco-libanaises et nourrit à l’égard de la France et du président Chirac la plus grande estime. Tant le chef de l’État que le président du Conseil libanais estiment que la seule grande puissance alliée et amie du Liban est la France et que sans le soutien de celle-ci et la politique du président Chirac, le Liban serait menacé de marginalisation dans la conjoncture actuelle. À des confrères qui lui demandaient pourquoi le Liban ne fait rien pour expliciter ces sentiments, l’ambassadeur a estimé que cela viendra à la faveur de prochaines rencontres au niveau de ministres «politiques» annonçant la prochaine venue en France du ministre de la Justice, M. Joseph Chaoul, qui est également un francophone convaincu et qui pourrait être porteur d’un message de Baabda à l’Élysée. Un changement à la Résidence des Pins ? Cette offensive de charme libanaise qui marque le début de la mission de M. Baaklini à Paris pourrait s’accompagner d’un changement à la Résidence des Pins et l’on chuchote le nom d’un ancien conseiller à l’ambassade de Beyrouth parvenu au rang d’ambassadeur et qui pourrait être nommé en septembre prochain. Par ailleurs, et au niveau gouvernemental français, l’idée d’une prochaine visite de M. Lionel Jospin à Beyrouth est loin d’être abandonnée. Mais des parlementaires socialistes proches de Matignon conseillent au maître des lieux une grande prudence dans le choix de la date estimant qu’il faut «donner du temps au temps» afin que l’amorce de la normalisation libano-française vienne de l’Élysée et de Baabda. Des diplomates et des parlementaires français lancent l’idée d’une rencontre Chirac-Lahoud avant le prochain sommet de la francophonie en septembre prochain à Montréal. Il serait impensable, disent-ils, que le président de la France et de la communauté francophone ne rencontre pas avant Montréal le chef de l’État qui doit organiser le sommet de la francophonie en 2001.
Pour le nouvel ambassadeur du Liban en France, M. Raymond Baaklini, qui présentera ses lettres de créance au président Jacques Chirac le 8 juillet prochain, l’urgence de la tâche et la priorité des priorités a un seul et même titre : rétablir le climat de confiance pour que les relations franco-libanaises reviennent au beau fixe. Les usages protocolaires interdisent à tout...