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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Dossier régional-Le ministre iranien des AE réaffirme le "soutien total"de son pays au Liban Kharazi sceptique au sujet des promesses de Barak

Le ministre iranien des Affaires étrangères, M. Kamal Kharazi, a déclaré qu’il n’était pas optimiste au sujet des promesses du Premier ministre israélien élu, M. Ehud Barak, de se retirer du Liban-Sud d’ici à un an. Selon lui, l’État hébreu n’est pas disposé à évacuer le Sud sans condition. Il a en outre réaffirmé le «soutien total» de son pays «au Liban et à la Syrie dans leurs efforts visant à assurer les impératifs de la sécurité régionale». M. Kharazi, qui avait entamé jeudi soir une visite de 48 heures au Liban, a été reçu hier à Beiteddine par le président de la République, le général Émile Lahoud, avant de se rendre au Grand sérail pour s’entretenir avec le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss. La discussion avec le président Lahoud était essentiellement centrée sur les relations politiques entre le Liban et l’Iran et sur les derniers développements au Proche-Orient après l’élection de M. Barak. «Nous avons examiné le rôle que le Liban joue, aux côtés de la Syrie, pour l’extension de la paix, pour assurer les impératifs de la sécurité régionale et pour garantir les droits des peuples de cette région face à la politique expansionniste israélienne, a-t-il dit lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de l’entretien. Une fois de plus, nous avons senti combien les positions des gouvernements libanais et syrien sont convergentes. Elles le sont aussi avec celles de la République islamique d’Iran. Ces positions visent à faire face à l’hégémonie des occupants sionistes et elles ne changeront pas jusqu’à la victoire finale et jusqu’au retrait d’Israël du Liban-Sud et du Golan». M. Kharazi a encore dit : «Je suis heureux parce que j’ai pu constater l’existence d’une vaste coopération entre les différentes communautés libanaises. Cette unité dans les positions renforce davantage la Résistance islamique au Liban-Sud qui bénéficie aussi du soutien du gouvernement et de l’armée libanaise. Je veux réaffirmer que le gouvernement iranien appuie totalement l’État et le peuple du Liban, ainsi que les positions de la Syrie dans leurs efforts visant à faire échec aux complots israéliens». Le chef de la diplomatie iranienne a appelé à un retrait israélien inconditionnel du Liban-Sud et du Golan. «Israël doit s’engager à ne jamais intervenir dans les affaires internes du Liban et de la Syrie et à ne plus se livrer à des agressions contre les régions actuellement occupées (…), a-t-il dit. Je ne suis pas optimiste au sujet des promesses de Barak de se retirer du Liban-Sud d’ici à un an. Je pense qu’Israël ne se retirera pas sans condition et ce qui s’est passé à Jezzine, d’où les miliciens (pro-israéliens) se sont retirés, est le résultat de la Résistance héroïque. Cela prouve donc que la Résistance et l’unité des rangs interlibanais sont susceptibles de refouler l’occupant. En fin de compte, Israël devra évacuer totalement les terres occupées. C’est pour cela qu’il ne faut pas faire preuve de trop d’optimisme à l’égard des promesses de Barak». L’ouverture en direction des pays arabes Interrogé sur l’ouverture entreprise par l’Iran en direction des pays arabes, M. Kharazi a répondu : «Le renforcement des relations entre l’Iran et les pays arabes ne doit être une source d’inquiétude pour aucun État. Au contraire, il faut savoir que le renforcement des liens entre la République islamique et les pays arabes sert les intérêts de la paix dans le monde. Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter des rapprochements en cours. De toute façon, aucun État n’a le droit de s’ingérer dans les affaires internes d’un autre État». M. Kharazi s’est ensuite rendu au Grand sérail où il a eu un tête-à-tête avec M. Hoss. Puis les deux parties ont tenu une réunion élargie. Lors d’un point de presse organisé après la rencontre, le chef de la diplomatie iranienne a repris les mêmes positions politiques qu’il avait auparavant exprimées à Beiteddine. Mais il s’est aussi longuement étendu sur l’aspect économique et culturel des relations bilatérales. «Nous avons mis l’accent sur la nécessité de renforcer les échanges commerciaux et les échanges de marchandises entre nos deux pays, a-t-il dit. Nous avons aussi souligné l’importance du rôle que pourraient jouer les secteurs privés des deux pays dans la réactivation des relations économiques bilatérales. Nous pensons que les commerçants iraniens et libanais peuvent être d’une grande utilité dans ce domaine en raison de leur longue expérience. Nous pouvons par exemple exporter nos produits dans cette région par l’intermédiaire des commerçants libanais, de même que nous pourrions écouler les marchandises libanaises en Asie centrale et dans le Caucase à travers nos zones franches». Concernant les relations culturelles, M. Kharazi a déclaré : «Nous accordons une importance particulière à cette question à cause notamment de la diversité religieuse au Liban où les différentes communautés cohabitent pacifiquement. Nous avons discuté du projet du président Mohammed Khatami qui pense que le Liban peut jouer un rôle essentiel dans le dialogue entre les civilisations. La coopération culturelle devrait se développer grâce à l’inauguration de la liaison aérienne directe entre Beyrouth et Téhéran qui va certainement contribuer à renforcer les échanges touristiques entre nos deux pays». M. Kharazi a déclaré que le président Lahoud lui a remis une invitation à M. Khatami à visiter le Liban, alors qu’il a lui-même transmis une invitation au chef de l’État pour se rendre à Téhéran. Il n’a cependant donné aucune précision sur la date des deux visites. Dans l’après-midi, le chef de la diplomatie iranienne a inauguré un centre sur la langue et la civilisation perses à la faculté des lettres de l’Université libanaise (UL). Il a ensuite donné une conférence sur les relations entre l’Iran et les pays arabes à la faculté de droit de l’UL. Il a réaffirmé à cette occasion la détermination de son pays à ouvrir une nouvelle page avec les pays arabes. Aujourd’hui, M. Kharazi sera reçu par le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, puis par le président du Conseil supérieur chiite (CSC), l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, avant de s’entretenir avec le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, M. Kamal Kharazi, a déclaré qu’il n’était pas optimiste au sujet des promesses du Premier ministre israélien élu, M. Ehud Barak, de se retirer du Liban-Sud d’ici à un an. Selon lui, l’État hébreu n’est pas disposé à évacuer le Sud sans condition. Il a en outre réaffirmé le «soutien total» de son pays «au Liban et...