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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Colloque - ONG et médias : le partenariat s'impose Bien communiquer pour mieux réussir(photo)

Un colloque pas comme les autres. Pour la première fois, la presse a eu droit à une rencontre avec des responsables d’ONG sur des bases un peu différentes et pour cause : une véritable interaction s’est établie entre les deux pôles qui, semble-t-il, avaient du mal à se retrouver autour d’une plate-forme commune. Les uns se plaignaient de ne pas se faire entendre par les médias, les autres de ne pas opérer de manière assez professionnelle pour se faire entendre. Bref, un dialogue de sourds qui a fini par déboucher sur quelque chose de constructif lors d’un atelier de travail organisé conjointement par l’Institut d’études sur la femme dans le monde arabe et l’ambassade des États-Unis. Comment la femme, par le biais des ONG qu’elle dirige, ou tout simplement par son action de tous les jours, peut-elle d’une part influer sur le champ social économique et politique en participant à la prise de décision et en réalisant des changements substantiels ? Comment peut-elle aussi, en tant que responsable d’une ONG ou d’une institution donnée, «faire entendre sa voix» par le biais des médias ? En d’autres termes, quels sont les moyens de communication dont elle dispose et comment les exploiter afin de rendre son action plus efficace ? Tels étaient les principaux problèmes qui ont été soulevés hier lors de cet atelier, qui s’étendra sur deux jours. Un thème qui n’est pas particulièrement nouveau, sauf que cette fois, l’auditoire – essentiellement composé de journalistes et de responsables d’ONG – était partie prenante aux discussions et a activement contribué à rapprocher les points de vue. Place d’abord aux témoignages qui ont sensibilisé et mobilisé les participants. Mme Nayla Moawad, député du Liban-Nord, a partagé avec le public son expérience en tant que femme ayant mené une bataille politique qui n’a pas été une sinécure. Place ensuite à Mme Nayla Audi, qui a réussi dans le domaine de la pâtisserie et de la restauration… non sans difficulté puisque, même dans un domaine qui lui est originellement dévolu, à savoir la cuisine, l’entrepreneur-femme aura rencontré des résistances de part et d’autre. C’est que les mentalités ne sont toujours pas prêtes à admettre que la femme puisse occuper des positions importantes et participer à la prise de décision, du moins est-ce qui est ressorti du débat d’hier. Allant dans le même sens, Mme Irène Lorfing, responsable des programmes au sein de Mercy Corps, interviendra sur la question des moyens de renforcer la société civile. Mme Lorfing communiquera à son tour son expérience sur le terrain, pour rendre compte d’une réalité où la femme continue de souffrir du sous-développement et de l’analphabétisme dans des régions éloignées comme le Akkar. À titre d’exemple, «cette mère qui s’est retrouvée sur le même banc que sa fille de 10 ans pour des cours d’alphabétisation», a relevé l’intervenante. Présidente de la Lebanese Forum, une ONG qui en chapeaute sept autres, Tania Hélou traitera des moyens de communication entre les ONG ainsi qu’entre ces dernières et le monde extérieur. Mme Hélou fera état d’un programme établi sur Internet qui a pour fonction de relier les différentes ONG œuvrant dans des domaines qui ont trait à la femme. Intitulé “Women’s Rights Monitor” (www.lnf.org.lb), ce projet sert de base de données recueillies auprès des différentes organisations et fournit des informations qui rendent compte de la situation de la femme libanaise dans les différentes régions du pays. En somme, explique Mme Hélou, un outil de communication moderne et sophistiqué qui vise, entre autres, à promouvoir et à informer sur l’action des ONG, tout en maximalisant leurs options et possibilités. Les témoignages et interventions théoriques, qui n’ont pas manqué de susciter des débats animés sur la femme, ses droits et son rôle dans le domaine public, ont ensuite pavé la voie au second volet du colloque : comment concrètement obtenir qu’une ONG communique sa philosophie et fasse la promotion de ses activités. Un sujet qui a nécessité l’intervention de deux animateurs américains Steve Lotterer, consultant à Baker & Hosteler et vieux routier en matière de communication, et Heba el-Chazli, représentante régionale du Centre américain pour la solidarité internationale des travailleurs (ACILS). Rôdé aux techniques stratégiques et persuasives de communication, les deux intervenants ont animé toute une séance d’«exercices pratiques» au cours de laquelle les différentes ONG ont été familiarisées avec quelques outils de communication qui leur permettent de mieux s’adresser à la presse. Les médias, qui continuent d’être (faussement ?) accusés de privilégier les «scoops» politiques au détriment du social, se sont prêtés au jeu en invitant les ONG à coordonner, informer et surtout intéresser la presse par des sujets inédits et surtout concrets. «Identifier les problèmes, planifier et évaluer» constituent les moyens d’action par excellence s’accorderont à dire les deux animateurs. Un mot d’ordre cependant : tabler sur «les réussites» afin de construire et d’édifier et non sur les échecs, mais aussi œuvrer main dans la main à changer les mentalités et les attitudes des uns et des autres. «Nous sommes les agents du changement», répétera souvent Mme Susan Grais Hovanec, premier secrétaire à l’ambassade des États-Unis, au cours de cette rencontre qu’elle a par ailleurs elle-même initiée. «Nous ne pouvons être humains si nous ne sommes pas sensibles à la souffrance d’autrui», a-t-elle ajouté un peu plus loin, pour conclure : «Dès que l’on constate une injustice, il faut la dénoncer». Pour cela, il faut posséder les moyens de le faire. C’est en tout cas la leçon qu’auront emportée avec eux les ONG ce soir-là.
Un colloque pas comme les autres. Pour la première fois, la presse a eu droit à une rencontre avec des responsables d’ONG sur des bases un peu différentes et pour cause : une véritable interaction s’est établie entre les deux pôles qui, semble-t-il, avaient du mal à se retrouver autour d’une plate-forme commune. Les uns se plaignaient de ne pas se faire entendre par les...